dimanche 20 septembre 2009

Europa!











Les posts se font rares. Oui, je sais! Que voulez vous? Les circonstances sont ainsi faites. Les monts de l'Oural ont ete franchi. Nous foulons de nouveau le sol de l'ancienne Europe. Les occasions de vous raconter des observations ou anecdotes pertinentes se font rares.
L'Europe est ce qu'elle est et vous la connaissez. Le depaysement s'est reduit a une peau de chagrin. Nous ressemblons maintenant a 2 touristes lambda visitant les grandes villes europeennes. Cela a son charme mais ce n'est evidemment pas ce que nous preferons. L'idee que, quitte a etre en Europe, nous serions mieux dans nos penates s'installent doucement. Ce ne devrait tarder. Une petite quinzaine... Nous commencons a etre impatients... de vous revoir!
Bientot, la Russie ne sera plus qu'un doux souvenir.
Les 2 semaines que nous avons passe ici furent agreables. Le lac Baikal. Le Trans-siberien. Depuis, mon dernier message nous avons effectue le long voyage de la Siberie a Moscou. 78H de train et 5150km avales. Une experience que nous voulions absolumment accomplir. Voilà, c'est fait! ;-) Ce ne fut pas le periple le plus excitant que nous avons effectue. Des paysages de forets a n'en plus finir. Beaucoup de lecture. Nous en avons surtout profite pour nous reposer. C'est deja pas si mal. Ne rien faire, c'est bien aussi! Nous avons aussi fete mon anniversaire dans ce train mythique. A grande rasade de vodka, accompagnee par deux charmantes hotesses russes!!! Finalement, seul le 3eme jour, les 3/4 dernieres heures, nous ont paru un peu longues. L'impatience de l'arrivee!
Nous avons decouvert Moscou, sa place rouge et sa basilique St-Basil, son metro grandiose aussi! La ville est vraiment belle. Son rythme est europeen. Quel choc de se retrouver dans un metro avec des centaines de gens qui courrent dans tous les sens. Nous etions un peu perdus! ;-) Tout cela est tellement different de ce que nous avons vecu pendant les derniers 10 mois.
Anecdote sur le quotidien des russes: nous avions a poster 3 cartes pour nos filleules. Nous nous rendons donc a la poste la plus proche. La, la guichetiere nous annonce qu'il n'est pas possible d'envoyer des cartes!?! Il faut les mettre dans des enveloppes. C'est con... mais nous obtemperons, enfournons nos cartes et reinscrivons les adresses. Retour au guichet. Ca ne va pas! Les adresses sont ecrites avec l'alphabet latin et pas le cyrillique!!! On nous rappelle que nous sommes en Russie! Les adresses doivent etre inscrites en cyrillique! Encore une fois, pas le choix, nous obtemperons. A cote des adresses francaises, nous inscrivons les adresses en cyrillique (heureusement, nous etions avec nos hotes de CouchSurfing). Bonjour bordel et bravo au postier francais qui s'y retrouvera! Retour dans la file d'attente. La postiere annonce soudain que dans 5 minutes, ce sera la pause dejeuner. Elle risque de nous fermer le guichet au nez. Nos hotes nous disent que ca arrive souvent. Nous sommes incredules. Jamais nous n'aurions pense qu'il etait aussi difficile de poster une carte postale. Finalement, juste avant l'heure fatidique, nous repassons au guichet et achetons les timbres... mais la guichetiere refuse de prendre les cartes. Nous n'avons qu'a les poster dans la boite aux lettres derriere la poste! Sic. Chose faite. Il ne reste plus qu'a attendre et voir si elles arriveront. Ah! J'oubliais! Temps total de l'operation: 1h!!!!
Ce soir
, nous prenons le train pour Kiev. Notre retour se precise. Nous l'estimons a une quinzaine de jours. Entre temps, Kiev, Lviv, Cracovie, Prague et Munich auront ete visite. Ce post est peut etre l'avant dernier. Au mieux (ou pire) l'antepenultienne. Nous allons bientôt pouvoir vous resserrer dans nos bras. On s'en rejouit!

samedi 12 septembre 2009

Siberie m'etait contee...







Le long voyage de retour commence. Nous avons quitte Ulan-Bator avec un pincement au coeur. C'est fou comme quelques semaines suffisent pour commencer a avoir des reperes et des habitudes. Nous commencions a nous faire a "notre" nouvelle ville, a tisser des relations, voire meme des amities. Nous etions tristes de quitter Bilegt et sa famille. Jargal aussi. Tristes mais excites a l'idee de reprendre la route, decouvrir un nouveau pays, devoir, de nouveau, nous debrouiller par nous memes.
Pour ce qui est de nous debrouiller, avec la traversee de la frontiere, nous avons ete gate! Le mythe de la bureaucratie russe n'en est pas un. Passer ce satane poste russo-mongol fut une aventure. Une lecon de patience, plutot. Explication. Nous sommes arrives a Altanbulag (la ville frontiere mongole) a 6h30, bien emmitoufles dans nos habits (ca frisait allegrement le 0°C), en compagnie de Konstantin (un serbe rencontre a la descente du train et qui va nous accompagner 2 jours). Jusqu'ici, tout va bien. La frontiere n'ouvrant qu'a 8h (puis finalement a 9h), nous avons patiemment sirote un dernier the au lait sale. Apres avoir change nos derniers togroks en roubles (une histoire, ca aussi), nous nous sommes mis en quete d'un vehicule pour pouvoir traverser (il est interdit de passer a pied!). Aussitôt dit, aussitôt fait. Nous embarquons dans un mini-bus qui est stationne devant la barriere. Il est 9h. Une longue attente commence. Des voitures passent au compte-goutte. Quelques camions aussi. Au mieux, un vehicule toutes les 20 minutes. Mais le notre reste deseperemment en plan. On ne peut pas dire que le metier de douanier soit ereintant! Notre patience s'effrite petit a petit. A 10h30, n'y tenant plus, je me decide de stopper la prochaine voiture et lui demander si nous pouvons traverser avec elle! Une voiture rouge s'approche, blindee de stickers. Elle est conduite par un portuguais qui vient de finir un rallye. Notre chance de la journee! Deja parce que nous pouvons communiquer en anglais. Ensuite car lui et son compagnon, un anglais, nous acceptent volontiers! Ni une ni deux, nous sortons nos sacs du mini-bus et nous engouffrons dans notre nouveau vehicule. Il fallait voir ca! L'improbable equipage portugo-anglo-serbo-francais, avec tout son barda, engonce dans une petite toyota 3 portes vieille de 23 ans! C'est simple, j'ai cru qu'elle allait rester scotcher sur place! Nous avons passe le poste mongole sans trop de probleme (a peine 1h). 11h30, nous arrivons devant une grille. A quoi elle sert? Je ne sais pas, mais elle est fermee! Je crois que c'est la pause de midi du cote russe. Une nouvelle attente commence. Franchement, entre 9h et 12h, moins de 10 vehicules sont passes! Incroyable. Notre compagnon anglais devient fou. Il doit absolumment quitter le sol russe aujourd'hui!!! Oui. Le jour de son entree. Trop long a expliquer mais c'est comme ca!
Enfin, a 13h, les grilles s'ouvrent. Nous passons et arrivons au poste russe. La, on comprend pourquoi tout ce cirque prend autant de temps. Nos passeports et visas ne sont pas controles, ils sont disseques! Analyses a la loupe, passes dans une machine, amenes dans un bureau, ramenes, re-analyses, re-verifies, re-amenes dans un bureau puis re-amenes puis repasser dans une machine (qui apparemment ne marche pas!!!). Bref, mes documents sont partis, revenus, repartis et revenus, avant que la douaniere, apres avoir passe 5 minutes a regarder la photo de mon passeport, puis moi, etc, ne me declare (par geste, vu que je comprends rien au russe): " Vous vous etes laisse pousser la barbe"? "Bin, je suis pas rase, oui"! Quelle perspicacite! Finalement, elle nous a rendu nos sesames et nous avons enfin pu penetrer en Russie. Un dernier petit contrôle (avec un douanier oblige de se contorsionner pour nous apercevoir, on etait litteralement enseveli sous nos sacs) pour la route et c'est parti. Siberie, nous voila! Il etait 14h30!
C'est fou, les frontieres. Nous ne nous en rendons pas compte en Europe (nos pays se ressemblent tellement) mais ca peut etre comme une machine a voyager dans le temps. En a peine 10km, on peut faire un bond de plus ou moins quelques decennies. En avant ou en arriere, c'est selon. Et malheur, a ceux qui habitent du mauvais cote. Nous nous en etions deja rendu-compte, il y a 3 ans entre la Thailande et la Birmanie. Le passage Mongolie-Russie est analogue. 30 ans de moins en Mongolie. 30 ans de plus en Russie. Ici, nous avons tout de suite senti que nous etions entres de plein pied en Europe (meme si geographiquement, l'Oural est encore loin). Ok, pas l'Europe occidentale mais l'Europe quand meme. Kiakhta, la premiere bourgade russe ou nous nous sommes arretes, ressemble en tout point a une bourgade d'Europe de l'est. Eglise, magasins, vetements, meme les visages (l'ethnie russe s'est comportee comme l'ethnie Han, en Chine. Ils ont mis en place une incroyable politique de migration et d'implantation -aussi grace aux goulags- pour etre majoritaire partout et assoir ainsi sa legitimite sur ces territoires)!
A nouveau continent (au moins culturellement), nouveau systeme pour voyager. Nous experimentons le couchsurfing! Quesako? Couchsurfing, c'est une communaute, et un site internet, qui se propose d'heberger, gratuitement, des voyageurs chez soi. Plusieurs acolytes rencontres cette annee nous en avaient parle. Nous avons decide de sauter le pas. D'abord maintenant comme accueillis, bientôt comme accueillants. Le gain economique est enorme (les prix de l'hebergement sont maintenant identiques al' Europe... Trop sales pour notre budget!) et cela permet de faire plein de rencontres, de decouvrir une ville autrement... Du bonheur quoi!!
Apres 2 experiences reussies (A Ulan-Ude et a Irkoutsk) et un petit avant-gout du trans-siberien (8h entre les deux villes), nous nous sommes rendus au lac Baikal. Majestueux. Immense (400km de long), le lac aimante tous les superlatifs. Plus grande reserve d'eau douce du monde. Lac le plus profond du monde (plus de 1500m). Il s'etend a perte de vue et donne l'impression de se trouver a cote de la mer! Nous sommes restes 2 jours a sillonner les montagnes avoisinantes, plonger notre regard dans son eau cristalline et a admirer les maisons en bois traditionnelles de Siberie. La chance nous a souri (encore?) et le temps etait particulierement clement (soleil et temperature printaniere) ce qui nous a permis de contempler, au loin, les sommets enneiges. Rafraichissant. Je pense que le lac Baikal sera le dernier site naturel que nous visiterons pendant ce voyage. Nos prochaines destinations seront plus urbaines... Ca fait bizarre de se dire ca. Ca sent la fin!
Aujourd'hui, nous sommes retournes a Irkoustk d'ou nous allons prendre dans quelques heures le fameux trans-siberien (le plat de resistance cette fois!). Dans 3 jours, nous aurons passe l'Oural, seront de nouveau en Europe, la vraie, et decouvrirons la place rouge et la basilique St-Basil. Ceci sera la prochaine histoire. A+

PS: les photos. la 1, l'improbable equipage enfin arrive en Russie. La 2, le fameux Moscou - Vladisvostok!. La 3, femme en attente devant le lac Baikal. La 4, le lac! Ne se croirait-on pas au bord de mer. La 5, une maison typique de Siberie.

jeudi 10 septembre 2009

Bilan: Mongolie



Ca y est! Nous sommes sortis du pays du ciel bleu. Nos derniers jours en Mongolie ont ete consacre a du travail benevole dans un orphelinat. 5 Jours de labeurs et de decouverte d'autres aspects de la vie mongole. Preparation de la rentree pour Marie. Construction d'un batiment devant accueillir une maternelle pour moi. Un travail de col bleu pour le col blanc que je suis. Ce ne fut pas facile tous les jours. Courbatures, ampoules et froid! Je me suis decouvert des muscles dont je ne connaissais pas l'existence. ;-) Travail gratifiant tout de meme. Par les relations que j'ai tisse avec les autres travailleurs. Par la vision de ce batiment qui s'eleve. Au final, je suis tres content de la diversite des travaux humanitaires que j'ai effectue durant cette annee. Enseignement. Realisation d'un film. Construction. Differentes facettes des besoins des populations locales et toujours des contacts d'une richesse inouie!
Durant nos derniers jours ici, l'hiver s'est installe tout doucement et les temperatures ont flirte avec le 0°C. Pas encore de neige mais ca ne saurait tarder. Ce sera peut-etre pour la Siberie? En attendant de decouvrir cette (tristement?) celebre region, je me dois de tirer un bilan de notre periple mongol.
Je ne sais pas pourquoi, celui-ci me semble plus difficile que les precedents. Peut-etre parce qu'il annonce le chemin du retour? Pourquoi est-ce que ca a du mal a sortir cette fois? J'avais des conclusions plus evidentes sur les autres pays. Saturation? Peut-etre! Peut-etre aussi que la Mongolie est plus difficile a apprehender! En transition. Tiraillee!
Le premier tiraillement de la Mongolie est politique. Coincee entre deux geants, elle est le trait d'union entre plusieurs spheres d'influence. L'europeenne et l'asiatique. Le chretienne et le boudhiste. Quand nous sommes arrives a Ulan Bator, il est apparu evident que nous etions dans un monde different de celui ou nous avions evolue ces derniers mois. Une vague impression de se retrouver en Europe. Ou presque. Pas l'Europe que nous connaissons. A la fois plus ancienne (de quelques decennies), plus orientale (ex-communiste en somme) et teintee de boudhisme. Un mix. Poreux.
Ce qui frappe le plus en Mongolie, ce sont les grands espaces! Imaginez 2,5millions d'habitants sur un territoire 4 fois plus grand que la France. 2,5 millions d'habitants dont un million s'agglutine en son centre nevralgique, Ulan Bator! Le reste du pays est quasiment inhabite. L'exode rural est massif. Les capitales de provinces depassent a peine les 20 000 habitants. La vie nomade a du plomb dans l'aile. Pour les nouvelles generations, la magnificience des paysages, la sensation de liberte et le sentiment de serenite ne font pas la poids face aux scintillements de la ville. Qui pourrait le leur reprocher? Aujourd'hui, il existe 2 Mongolie. La rurale et l'urbaine. La seconde prenant progressivement le pas sur la premiere.
La mongolie des champs, c'est celle qui correspond a nos images d'Epinal mentales. Une vie qui n'a que peu (abstraction faite des antennes paraboliques et des panneaux solaires) changee depuis le temps de Genggis Khan. Les grands espaces. Les fiers cavaliers dresses sur leur chevaux. La vie sous la yourte, rythmee par la succession des saisons. Une vie simple, rude et exigente. Une vie tournant autour du cheptel (moutons, chevaux, chevres, yaks ou chameaux) et de ses besoins. Un monde ou l'entraide familiale est une necessite, ou les contacts avec les autres sont rares mais ou l'hospitalite n'est jamais dementie. Qui que vous soyez, d'ou que vous veniez, la porte est toujours ouverte et votre bol toujours rempli. The au lait sale, fromage et creme, lait de jument fermente, moutons... beaucoup de moutons. Les rustiques specialites culinaires mongoles se sont revelees, au contraire de nos craintes, savoureuses! L'hospitalite mongole est sans effusion, discrete, parfois rugueuse. On fait ce que l'on a a faire et on en rajoute pas.
L'autre Mongolie, la nouvelle, c'est celle des villes. La moderne qui decoule de l'epoque communiste. Je l'ai dit, celle-ci est en pleine mutation. La vie des mongols s'est deplacee vers les centres urbains, vers une vie plus moderne. Nous avons pu l'observer et y prendre part, que ce soit de son cote aise (chez nos hotes, Bilegt et Mejet, en partageant le quotidien de leur famille ces 15 derniers jours) ou d'un cote plus modeste (dans la famille de Jargal, notre interprete durant le tour). En Mongolie, la vie tend a s'occidentaliser. Nous sommes encore loin des standards europeens. Notre opulence n'est que le reve a atteindre. Le superflu est rare mais le niveau de vie general est decent. L'eau courante et le chauffage centrale sont la norme. L'acces a l'education, l'hygiene et la sante sont largement repandus. La modernite et son materialisme frappe de plus en plus fort a la porte du quotidien des mongols. Les telephones portables pullulent. Les grosses voitures deambulent dans les rues de UB. Les femmes se promenent en haut talons, courtes jupes et lunettes de soleil. Revers de la medaille, une extreme pauvrete persiste a Ulan-Bator, resultat inherent de l'exode rural massif.
Bilegt nous l'avait dit. La Mongolie n'a rien a offrir hormis son peuple et ses paysages. Son peuple, je viens de l'evoquer. Rude mais riche et genereux. Les paysages mongols sont a l'image du peuple qui l'habite. Taïga, steppes, desert, dunes de sables, montagnes, lacs, gorges. La richesse des paysages mongols est epoustouflante, innombrable. La beaute sauvage est a la sortie de chaque col, au detour de chaque vallee. L'immensite des plaines, l'infini horizon, le ciel bleu azur... Nous n'avons pas cesse d'etre emerveilles.
Pour finir, une constatation. La Mongolie est une destination a la mode. En France! Les ressortissants francais sont, de loin, les plus nombreux sur les pistes et chemins mongols. Pourquoi? Predilection pour les grands espaces? Amour immodere des chevaux? Recherche de l'authentique? Va savoir! Les voies de la mode touristique sont impenetrables! Peut-etre faudrait il demander a nos familles pourquoi ont-elles choisi de nous rejoindre ici? Nous avons ete ravi de leur presence. Grace a elles, ce sejour s'est deroule sur plusieurs niveaux. Nous n'etions pas entierement tournes vers la decouverte du pays, laissant de la place pour apprendre a mieux se connaitre. Le voyage n'en fut que plus riche.
Clap de fin avec les traditionnels chiffres du pays!
17. nombre de livres lus.
22. lits differents dans lesquels nous avons dormi.
47. jours passes en Mongolie
476. photos prises
1850. euros depenses (dont 800 pour le tour)
4515. km parcourus.