lundi 29 décembre 2008

Bodhi Tree






Aujourd'hui c'est dimanche, c'est le jour du ... soleil! Et oui, depuis 3/4 jours le soleil est revenu rechauffer timidement nos corps et nos coeurs. Aujourd'hui, oh bonheur, les temperatures etaient meme printanieres. Alors, certes, cela ne vaut que pour la journee, les nuits restent tristement bien fraiches, mais ne boudons pas notre plaisir. En ce dimanche, les sandales etaient de sortie et nos jeans remises au placard (en l'occurence, au sac a dos)!
Vendredi, nous etions bien decides a commencer une initiation au yoga. La semaine derniere nous etions passes prendre les renseignements necessaires. Nous etions prets! Malheureusement, la seance, initialement prevue a 9h30, avait ete decalee d'une heure, 10h30. La patience nous faisant defaut (certainement la raison principale de notre choix pour le yoga et non pour la meditation), nous avons prefere vaquer a nos occupations et revenir le surlendemain a la bonne heure. La journee fut decoupee en deux. Apres etre passer echanger des livres (c'est comme ca qu'on se reapprovisionne en lecture, un certain nombre, ici une, de boutique font de l'echange. On ramene les livres qu'on a lu et, a concurrence de 2ou3 pour 1, on les echanges contre d'autres), nous nouus sommes arretes au Bodhi tree. C'est un banian sous lequel Siddartha connu l'illumination. Le mahabhodi, le temple principal, est construit a son pied. Ce lieu degage un grande serenite. Le silence est de rigueur hormis les chants rituels. Ce jour la, un groupe de moines thailandais (reconnaissables a leur tunique blanche) faisait une procession. Ils psalmodiaient et portaient des offrandes variees. Oeillets, gateaux, sucreries, encens... C'etait agreable de se laisser bercer par leurs chants. Nous sommes restes une petite heure a observer ce petit monde de pelerins et de curieux. Nous avons ensuite repris le chemin de l'ecole pour une apres-midi de cours et de jeu (nous en avons profite pour donner leur photo aux 2 petits oublies de Noël... ouf!).
Samedi, le programme fut un peu pres le meme sauf qu'au lieu du yoga et du bodhi tree, nous sommes retournes a une benediction du Karmapa. Hasard, nous etions le 27 decembre, date d'anniversaire de ma mere, cela ne pouvait pas faire de mal d'approcher le Karmapa et j'imaginais que l'aura du personnage pourrait attenuer ma melancolie en ce jour. Honnetement, nous avons ete moins « touches » cette fois la que la premiere. Peut-etre a cause du « deja-vu », peut etre parce que nous etions en attente de la meme sorte de sentiment... C'etait bien tout de meme ;-) Toutefois, et ca flatte mon esprit cartesien, l'apres-midi avec les enfants m'a paru beaucoup plus efficace pour effacer mon spleen!
Dimanche. Nous retournons au yoga bien decide a commencer cette initiation. Nous avons cinq jours devant nous avant notre depart pour Varanasi. Juste ce qu'il faut pour une premiere approche. Nous sommes motives comme jamais. On se depeche pour etre un petit peu en avance au cas ou il y est des recommandations, une preparation, des papiers a remplir ou quoique ce soit. 10H15, nous sommes devant les portes du centre... et patatra. Le cours a lieu aujourd'hui a 9h30!!! Les boules! Quelle idee de changer d'horaires, bordel! Le responsable nous explique que, comme il y a une retraite (des gens qui restent enfermes dans le centre pour une periode donnee de meditation et/ou yoga), ils ont ete oblige d'avancer l'horaire depuis hier et pour 2 jours. OK. D'accord. Tant pis! Meme si une petite voix me dit qu'il n'y a pas de hasard, on retentera le coup demain... a 9h30 cette fois. Et si ca ne marche pas, moi j'arrete! Normalement, on devait ensuite rejoindre l'ecole mais il faisait tellement beau ce dimanche, et chaud, que nous nous sommes mis a flemmarder au soleil. Finalement, nous avons decider de profiter en solo de cette merveilleuse journee. Nous avons flaner autour des stands de souvenirs tibetains, fait quelques emplettes et nous sommes retourne au Bohdi tree. Et la, contrairement au Karmapa, c'etait encore mieux que la premiere fois. Malgre, une foule importante, (et oui c'est dimanche) le lieu respire toujours autant la serenite (peut etre que le soleil et la chaleur jouent aussi ;-) non?). On s'est pose. Les chants des lamas etaient retransmis sur haut-parleur. On s'est laisse bercer. Les chants, les ecureuils qui gambadent, les croyants qui prient (une sorte de genuflexion, ils ont debout puis se mettent a genoux puis se couchent totalement face contre terre, puis se releve en recommencent. Certains font le tour du temple comme cela, 3 pas, une priere, 3 pas, etc...) et le bruit des feuilles dans l'arbre. Les feuilles de l'arbre. Elles sont sacrees et il est bien sur defendu d'en arracher. Par contre, si elles tombent d'elles meme, rien n'empeche de les ramasser. C'est une relique tres prisee et je peux vous assurer que, meme sans balayeur, les alentours de l'arbre sont immacules. Une feuille tombee au sol n'y reste pas 5 secondes. Deja, vendredi, j'avais espere avoir la chance d'en voir une tomber a mes pieds. Une etait tombee a 2metres de moi devant une pelerine qui l'avais ramassee avant meme que j'esquisse un mouvement! Un peu plus loin, un jeune moine semblait avoir comme unique mission d'en ramasser. Tandis que je deambulais, lui en rapporta 2 « belles », et moi une toute seche et mitee (certainement trop abimee pour qu'il en ai voulu). En partant, Marie me dit qu'une derniere tomba juste derriere moi. Quand ca ne veut pas! En ce dimanche, nous attendions que la chance nous sourit. Je faisais quelques photos quand soudain, une feuille tomba a un metre de moi. Je fais un pas pour m'approcher... trop tard un moine la ramasse sous mon nez. Je le regarde en souriant et en haussant les epaules. Tant pis. Not lucky. Etait-ce mon visage d'enfant decu? Je n'en sais rien, j'etais resigne en tout cas, mais il me l'a tend! Un beau, un superbe cadeau. Je le remercie le plus chaleureusement possible (il est interdit de parler) et retourne vers marie comme un gosse avec son cornet de glace, quelques questionnements en plus. Aurais-je fais la meme chose a sa place? J'etais abasourdi par son detachement (une feuille de l'arbre est certainement beaucoup plus importante pour lui que pour moi) et sa generosite. Et, vraiment, je tiens a l'ecrire noir sur blanc, les lamas sont des gens extraordinaires!
A+

PS: on a enfin reussi a aller au yoga ce matin. Une impression contrastee pour moi, plus enjouee pour Marie. Ca demande un approfondissement. Vous en saurez plus dans le prochain post.

jeudi 25 décembre 2008

Marie l'idole


Juste une petite derniere photo pour affirmer, confirmer que Marie a un grand avenir devant elle dans son metier et qu'elle est l'idole des petits de l'ecole ;-)

Joyeux Noel






En premier lieu, permettez nous de vous souhaiter à tous un tres joyeux Noël. Nous esperons que tous, vous avez passe un agreable reveillon, en famille ou entre amis (comment etait la Ludo's party cette annee?). Nous avons eu une pensee pour vous tous, nous qui passons, pour la deuxieme fois, un reveillon en des contrees eloignees. C'est etrange de passer la nuit de Noël dans un pays de culture non-chretienne. Reposant, dirais-je. Ici pas de ruees sur les grands magasins, pas de jeu de coude pour passer aux caisses, pas d'illuminations (de toute facon, vu le nombre de coupure d'electricite quotidiennes ce serait difficile), pas de joie simulee. Rien qu'un jour presque normal.
Presque parce que, finalement, les indiens aussi fetent Noël (le 25 est ferie pour toutes les administrations). Plus succintement quand meme. La culture hindouisme a toujours su, habilement, integrer les caracteres des differentes religions qu'elle a cotoyees. C'est surement une des clefs de sa longevite et de son heteroclicite. Une fete de plus ou de moins a son calendrier de festivites deja surcharge ne changent, d'ailleurs, plus grand chose.
Nous avons donc celebre Noël... en deux temps. D'abord a l'ecole, ou la journee du 24 etait consacree a des activites ludiques, jeu de raquettes ou de balles, jonglage (nous leurs avions appris dans la semaine), foot, cricket, karom, toupie, domino l'eventail infini des jeux a ete passe au peingne fin. Les orphelins de l'ecole avait passe tout leur mardi soir a decorer les salles de classes (qui sont egalement leurs salles de vie). Guirlandes et etoiles de papier multicolores egayaient les murs de briques. Les guirlandes de sapin confectionnes sous la direction de marie etaient accroches aux pylones et l'ambiance generale ressemblait assez a celle des salles de classes occidentales. 14H fut l'heure du gouter. Apres s'etre accoutre de chapeaux pointus en cartons, se fut la place aux chants. Nous leur avions appris « petit papa Noel » et « we wish you a merry christmas », apprentissage phonetique, il va de soi, pour un rendu cacophonique. Attendrissement garanti. Nikesh, le directeur, avait ramene un gateau aux couleurs aussi vives que la kyrielle de papiers decorant l'ecole. Un gateau aux couleurs synthetiques, donc, et au goût... chimique, fort apprecie des enfants! La degustation terminee, nous avons ditribues nos presents. Une photo de chacun que j'avais shootee la semaine d'avant, en gros plan ou en pieds (les tirages etaient, ma foi, particulierement reussis). Les enfants venaient recuperer leur cadeau, a l'annonce de leur nom, Suraj, Suresh, Neha, Ompankaj, Lakshman, Harender, Gungun, Gundan, Hanikesh, Sudha, Chandan, Sunayna, Andani, Munni, Sweety et autres Roccki (2 roccki dans l'ecole!!!)... Et le drame que je redoutais se produisit. Sur tous les enfants presents, deux n'avaient pas ete là la semaine precedente (il semble d'ailleurs qu'ils viennent a l'ecole selon leur bon vouloir). Ces deux là etaient apparus, il y a deux jours. L'un deux, il avait dans les 6/7 ans, attendait febrilement son tour a cote de moi et quand la distribution fut terminee, l'incredulite apparut sur son visage puis la deception puis les larmes! Argh, on croit bien faire et le contraire se produit. Au lieu de la joie, de la peine! Bon, j'ai immediatement pris les 2 « absents » pour les prendre en photo et leur promettre qu'ils la recevront dans une poignee de jours! Le plus peine des deux en recevra une en pied car sur le gros plan, on apercoit le reste de ses larmes que ma promesse n'ont que peu alterees.
Le soir, nous avions convie professeurs et les pensionnaires a partager notre repas de fete. Rendez-vous fut donc pris dans notre restaurant prefere. Une grande tablee de 21 nous y attendait, 12 enfants (le fils du proprietaire des murs de l'ecole s'etait joint a nous), 6 professeurs, Marie, moi et notre ami belge, Raymond. Au menu, poulet Tikka, Momos au mouton (ce sont des raviolis tibetains... delicieux), Palak paneer, legumes varies, Chowmien (des nouilles chinoises), riz, chapati et un gateau au chocolat (ramene par Raymond) succulent. Les enfants ont mange avec gloutonnerie. Une question de croissance surement! Suraj, un petit de six ans haut comme trois pommes, a mange comme quatre... moi, qui fut pourtant totalement rassasie. C'etait, evidemment, le but et un bonheur a voir. Je pense, j'espere, qu'il en a ete de meme pour eux. En tout cas, un objet les a ravi: la television, suspendue dans un coin (film bollywoodien au programme) nous rappelait le pouvoir hypnotique qu'exerce ce media sur les petites tetes blondes (noires en l'occurence). Bref, la soiree fut un moment tout a fait particulier que nous ne sommes pas prêt d'oublier. Se quitter dans la penombre (l'eclairage public etant reduit a son strict minimum, donc quasi inexistant) en se souhaitant « merry christmas », un autre souvenir indelebile. Cette journee a donc melange le connu (grande tablee, decoration, pere Noël, chants et distribution de cadeaux) et la nouveaute. C'est ce qui fait tout le charme du voyage, en general, et ce qui explique que nous avons passe un tres bon reveillon.
Nous en esperons de meme pour vous et vous re-souhaitons un « tres joyeux Noel »!

lundi 22 décembre 2008

Boudhitude
















c'est dimanche, c'est le jour du seigneur! Alors, une fois n'est pas coutume, nous avons suivi la tradition...boudhiste, il va de soi! En fait, en ce matn gris de decembre... Ah oui, il faut qu'en meme qu'on vous dise, ici, hemisphere nord oblige, c'est l'hiver et comme nous sommes quand meme assez au nord, pas si loin des contreforts de l'himalaya, l'hiver ressemble a ... l'automne. Il fait gris! Le soleil ne pointe le bout de son nez, et encore pas toujours, qu'apres 14h. Et la nuit tombe a 17h! Et pour agrementer le tout, il fait froid. Certes, pas un froid siberien, ni meme himalayen mais froid tout de meme. Les temperatures atteignent peniblement, en journee, les 10° et du coup, jeans, polaires et baskets ont ressurgi des trefonds de nos sacs! C'etait pas prevu. On fait contre mauvaise fortune, bon coeur. Malgre ca, nos journees restent ensoleillees... de l'interieur.
Nous passons toujours d'aussi agreables moments avec les enfants et, comme je commencais ce post, nous avons mis a profit notre dimanche pour nous faire benir. Bodhgaya est, nous l'avons deja precise, un haut-lieu du boudhisme. Le Dalai-Lama vient regulierement. Alors non, nous n'avons pas rencontrer le Dalai-Lama mais le numero 2 du boudhisme, le Karmapa. Depuis une bonne semaine, le Karmapa professait des enseignements boudhistes dans un des nombreux temples de Bodhgaya et ce dimanche, il benissait les pelerins.Nous nous sommes donc joints à la foule (avec une pensee toute particuliere pour David et Madeleine, nos amis hollandais). N'etant ni boudhiste, ni rien du tout d'ailleurs, nous n'etions animes que d'une simple curiosite. Au matin, nous nous retrouvons, avec un ami belge, Raymond, devant le temple a l'heure convenue, 10h. Nous achetons des echarpes a faire benir. Deja, une longue file d'attente s'est formee. Chaussures et sacs laisses a l'entree et fouille au corps de rigueur, nous attendons. 15 minutes et la foule, bigarree, blanche, jaune ou bronze, moines et civils, s'ebroue. Et la, en fait, tout va tres vite, un moine nous prend nos echarpes et nous les met autour du cou puis nous passons devant le Karmapa qui nous offre un cordon rouge, nous humblement prosterner, mains jointes et tete baissee, et ... c'est fini! Et bien, aussi incroyable que cela puisse paraître, c'etait fort! Pas trop juste au moment ou nous nous sommes retrouves devant lui mais juste apres, immediatement apres (je veux dire par la, apres, sans avoir eu le temps de la reflexion, l'impression que c'etait fort n'etait pas intellectualisee mais reellement ressentie). Pourquoi? Je sais pas! J'essaye de l'intellectualiser mais je n'ai pas de reponse certaine. Peut etre son karma finalement ou l'aura, comme on preferera. Nous sommes ressorti de la salle avec une impression bizarre, un flottement, c'etait fort, c'est tout! Nous sommes restes un peu dans l'enceinte du temple. Les moines recitaient des prieres. C'est un son assez bizarre les chants boudhiques, guttural, enivrant voir planant. Le Karmapa s'est penche, a un moment, au balcon pour saluer ses fideles (je n'avait que mon 50mm donc la photo est un agrandissement, donc un peu floue, desole!!!). Des moines jouait un drole de « jeu ». D'apres ce que nous avons compris, une sorte de joute verbale entre 2 moines, un debout, un assis, ou ils se lancent l'un l'autre des certitudes (du genre, les erreurs des autres sont facilement reperables, ses propres erreurs beaucoup moins). Celui debout, frappe dans ses mains a la fin de chacune de ses affirmations. Surprenant.
L'apres-midi, rendez-vous avait ete pris a l'ecole. Les bambins devaient jouer un match de cricket contre une autre ecole et nous voulions y assister. Malheureusement, le temps maussade (quoique le meilleur de ces 3 derniers jours) a fait annuler la rencontre et le match s'est transforme en ballade champetre. L'Ao Zora school est situee dans le village de Sujata. Or le village de Sujata est connu par les boudhistes par une histoire de la vie du Boudha qui s'y est deroulee. Apres avoir mediter pendant 6 mois dans une grotte (a une vingtaine de kilometres de Bodhgaya), sans manger, Boudha, prenomme alors Siddartha, descendit de la montagne. Sujata etait une femme qui se lamentait de ne pas avoir d'enfant. Pour s'attirer les bonnes graces des dieux, elle priait pres d'un Banian. Apercevant, Siddartha, tres amaigrit et tres affaiblit, elle le prit pour le dieu du banian et lui offrit du riz au lait. Ensuite, Siddartha, revigore, repris sa route vers bodhgaya ou, sous un autre banian, il connut l'illumination. Courte histoire, certes, court passage du boudha, quelques heures, mais assez pour en faire un lieu de pelerinage et laissez notre imagination vagabonder. Transcendant.
Un tres bon dimanche pour resumer!
A+

jeudi 18 décembre 2008

portraits 2





allez, encore 4! Le tout petit c'est kundan, le prefere de Marie et celui avec le marque sur le visage s'appelle Surendar et est un vrai pro au Karom (billard indien) ;-)

portraits





quelques bambins...dont le fils cache de Barack Obama... Et le grand, c'est Arvind. 17ans, orphelin, il vit a l'ecole, il prepare son bac, donne des cours et pour se faire se leve tous les matins a 4h pour avoir un peu de temps au calme pour reviser! Il arrete pas de nous poser des questions sur l'europe et notre style de vie. L'american (european) way of life a encore des beaux jours devant lui!

« Les enfants sont formidables! »






Apres 10 jours a bodhgaya, nous faisons notre, cette exclamation bien connue des aficionados de culture cathodique. Eh oui, pour nous, en ce lieu saint, pas de prieres, pas de contemplations beates ni de meditation. Juste des heures a jouer, discuter, un peu enseigner et beaucoup apprendre. Nous nous familiarisons avec notre environnement: les enfants, les professeurs, le marchand du stand d'alimentaion, l'epiciere/loueuse et tous les acteurs du village de Sujata, a la lisiere de Bodhgaya. Nos journees, passees avec une ribambelle de bambins plus charmants les uns que les autres, frolent la routine. Rythme d'enfants. Tous les jours, reveil 8h30, petit dejeuner puis depart pour l'ecole. En general, nous arrivons juste avant les cours pendant que les enfants font la priere. Les lecons commencent a 10h. Durant 2h, s'enchainent math, anglais, hindi, science ou sciences sociales (un mix histoire, geo, bio, culture generale). A midi, pause d'une heure pour le repas et un temps de jeu. Puis, a 13h, les cours reprennent pendant 2h. A 15h, la journee est finie et les enfants rentrent chez eux. Sauf, bien sur, les 11 orphelins qui vivent, a temps plein, dans les murs de l'ecole. Nou restons, la plupart du temps, jusqu'à 16h-16h30, histoire de profiter d'un temps privilegie avec ces jeunes.
L'ecole compte une soixantaine d'enfants, principalement des garcons. De nombreuses familles, dans les villages, ne trouvent pas necessaire d'envoyer leurs filles a l'ecole et ne voient pas l'interet de leur donner une education scolaire (et ce meme si les femmes sont celles qui s'occupent des enfants a la maison et seraient donc les plus a meme de les aider pour leur devoir). Dure condition feminine. D'ailleurs, quand on parle d'orphelins, il faut comprendre orphelin... de pere. En inde, une femme seule ne peut pas subvenir au besoin de son (ses) enfant(s). Hormis pour des citadines, le seul travail auquel elles ont acces est les taches domestiques. L'argent est, toujours, gagne par les hommes, par tradition. Et la tradition, en inde rurale, est aussi ancree qu'elle est ancienne. C'est dire que les choses ne sont pas pretes de changer.
Les enfants, a l'ecole d'Ao Zora (c'est son nom) sont repartis en 4 sections. La nursery et la classe 0 acccueille les enfants de 3 a 6. En Classe 1, on retrouve les enfants de 7ans, en classe 2 et 3, ceux de 8 et 9 ans et en classe 4 et 5 ceux de 10 et 11ans. Tous les frais (de scolarite et de sante, la location des locaux, la nourriture, le salaire des profs) sont assures par l'ecole (les familles ne deboursent rien), grace a des dons (aucune aide de l'etat), notamment d'un groupe d'australiens (d'apres ce que j'ai compris). En fait la structure gere 2 etablissements, un peu moins de 200 enfants, et son budget mensuel est de 600 dollars!!! Les professeurs sont pour la plupart des etudiants. Ils enseignent dans des conditions difficiles, ni support methodologique ni support pedagogique. Malgre cela, les eleves montrent des dispositions remarquables. Ils sont d'une curiosite sans bornes, avides de contacts et d'echanges et d'une gaiete communicative. C'est, a la fois, une joie de partager leur vie et un dechirement de ne pas pouvoir faire enormement pour ameliorer leur existence. Nous ne sommes finalement qu'une goutte d'eau qui ne fait que passer. Esperons, que des dizaines d'autres viendront pour que, petit a petit, la cruche se remplisse...
En attendant, nous preparons Noel. Marie organise un atelier travaux manuels, decoration de guirlandes en papier. Un arbre est en preparation egalement. Je me suis mis en tete de realiser un portrait de chaque enfant pour leur offrir (finalement, chez nous, une photo, c'est simple, habituel, presque quotidien mais, ici, je doute qu'aucun ne possede ne serait-ce qu'une photo de lui). On a aussi decide d'inviter tous les orphelins et les professeurs a un grand repas le 24 au soir. Nous esperons, ainsi, que ce Noël 2008 restera dans leurs memoires et qu'ils en garderont un doux souvenir. On verra!
A+

dimanche 14 décembre 2008

Images indiennes




En rab', un rickshaw sur fond de drapeaux de prieres et la salle de cour des petits de l'ecole... Plus tard viendront les frimousses des bambins mais on va faire durer un peu l'attente... A+

Voie du milieu
















Nous voici a Bodhgaya. Deja, il y a trois ans, lors de mon premier periple indien, j'avais projete l'idee de venir ici, mais, finalement, nous restames, avec mon ami Ludo, scotche a Varanasi. Bodhgaya est la ville ou Siddartha decouvrit la voie du milieu et devint Boudha. Pour les boudhistes, venir ici, c'est un peu comme aller a la Mecque pour un musulman. Du coup, apres Sarnath et Rumtek, j'ai, a peu pres, visite les sites les plus sacres du boudhisme... Il ne me reste plus qu'a me convertir... Qui sait? Ce serait un peu le cheminement a l'envers!Bodhgaya est une ville tout a fait particuliere. Pas vraiment indienne (bodhgaya accueille beaucoup de refugies tibetains) mais indienne tout de meme (les bus sont toujours aussi surpeuples). Peut etre une concretisation de la voie du milieu. Des milliers de pelerins se pressent, chaque jour, autour du Maha Bhodi, le temple le plus sacre du boudhisme construit au pied du banian sous lequel Siddartha aurait vecu l'illumination. Toutes les nations boudhistes ont erige des temples a Bodhgaya, les drapeaux de prieres ornent les batiments et les couleurs qui predominent ici sont le rouge et l'orange, couleurs traditionnelles des moines. Hormis la foule de mendiants venus chasser le pelerin, tout respire la serenite. Meme les conducteurs de rickshaws semblent avoir mis leur harcelement habituel en bemol.Retour sur notre arrivee ici. Apres une nuit ferroviaire a multiples couchettes (cf post precedent) nous sommes montes dans un rickshaw pour nous rendre a Bodhgaya (13km). On a meme pas eu a se battre pour le prix. Les chauffeurs se sont livres eux-meme a une rude bataille faisant doucement descendre le tarif de notre course a 50roupies. Forts aises, nous demarrons. Mais, quelle ne fut pas notre surprise de voir notre moyen de locomotion se transformer en transport public. Notre chauffeur se mit a heler les passants. Nous nous retrouvames vite à 4 puis 7 puis 9 (sans compter les marchandises) dans ce tout petit habitacle (prevu pour 4 chauffeur inclus). 2 hypotheses pour cette transformation: soit le prix paye etait trop bas et le conducteur a voulu se refaire ( il faisait paye le prix du trajet en bus aux indiens) soit tous les rickshaws font office de transport en commun entre Gaya et Bodhgaya (le lonely en parle) et, comme d'habitude, en bon westerns, nous avons paye le prix fort!L'heureuse surprise est que nous nous retrouvons a cote d'un jeune indien. J'entame la discussion et il s'avere que le jeune homme vient pour filmer des celebrations boudhistes. Il dirige une petite boite de production dans la region. On sympathise. Il se propose de nous faire visiter la ville, de nous aider a trouver un hotel... Bon finalement on a pris le premier hotel qu'on a trouve. On etait creve de notre voyage et ne desirions qu'une chose: une bonne douche. Mais rendez-vous est pris pour la fin d'apres-midi. Le moment venu, nous nous retrouvons et commencons notre visite par le parc. Et là, les evenements tournent bizarrement. D'abord la discussion est etrange. Trop de « mon ami », peremptoire, d'affirmation que son seul desir et qu'on soit « happy » puis l' «ami» se propose de nous faire un massage acupression, plus tard, demonstration a l'appui (en plein parc!!) et fini par nous lancer que, si et seulement si on veut, nous pouvons lui faire une « donation » pour ses services! Bluffes, nous preferons abreger notre visite guidee! Notre premiere nuit n'a pas ete de tout repos. Deja l'hotel n'est pas d'une proprete irreprochable. Mais surtout, il est infeste de moustiques (une hantise pour Marie!) et donne sur la rue principale (le bruit est un drame pour moi!). Du coup, des le lendemain (j'etais reveille tot cela va s'en dire) je suis parti a la recherche d'une maison plus adequate a nos desideratas. Chose faite. Nous nous sommes installes dans une guesthouse d'une proprete immaculee, sans moustiques et un peu a l'ecart de la ville! Un doux silence campagnard y regne. De là, nous sommes passes a l'execution de notre objectif numero1: trouver du boulot en tant que benevoles. Et là, le hasard a tres bien fait les choses. Avant de sillonner la ville, nous nous etions arreter dans un restaurant pour petit dejeuner et la premiere personne a qui nous evoquons notre envie de travailler nous annonce qu'il est travailleur social (mais ca on en doute) et nous propose de nous emmener dans une ecole un peu en dehors de la ville. Nous acceptons! Bien nous a pris (jusqu'ici!)! Meme si le « travailleur » s'avere (par la suite) plus un guide pour touriste que ce qu'il pretendait etre, l'ecole ou il nous a amene et bien reelle et semble tres serieuse (on a beaucoup entendu parler d'orphelinat ouvert uniquement en saison touristique pour capter les donations et qui fermaient des les touristes partis laissant les enfants a leur triste sort). On a ete tres bien accueilli. C'est une ecole pour enfants pauvres et orphelins. Apparemment, elle est financee, principalement, par un groupe d'australiens. Une centaine d'enfants, de 3 à 11ans, y recoivent des cours (d'Hindi, d'anglais, de maths, de science) et 11 orphelins y vivent! On a propose nos services qui ont chaleureusement ete acceptes. On s'est donne un periode d'essai de 2/3 jours pour voir si tout fonctionnait bien (entre les enfants et nous, entre la structure et nous, entre la structure et les enfants). Periode maintenant terminee. Vraiment l'equipe enseignante est formidable et les enfants adorables. Les conditions de vie ne sont pas faciles. Les conditions d'apprentissage non plus. Mais les profs se demenent (meme si la methodologie laisse des fois a desirer: addition 22 + 14 a un enfant de 5ans??? beaucoup de par coeur sans vraiment se soucier de la comprehension) et les enfants ont une soif d'apprendre et une curiosite incroyable. Et nous au milieu de tout ca? On passe du temps avec les momes, on joue, on discute (ceux de 10/11 ans parlent tres bien anglais), on essaye de les faire rire et de leur donner un peu de bonheur. On donne quelques cours aussi. Notion de francais pour commencer. On pense leur faire faire un peu de geo (pas a leur programme). On pense rester ici jusqu'à Noël au moins. Peut etre jusqu'apres nouvel an! Ca dependra de la realisation ou non de notre envie de faire une semaine d'initiation yoga ou meditation avant de partir). En tout cas, une chose est sure, on restera a Bodhgaya jusqu'en 2009! On s'y sent bien. On a commence a prendre nos petites habitudes (notre resto petit dej, journee avec les gamins, notre resto du soir) et du coup on tisse des liens avec un certains nombre de locaux et pas que des liens commerciaux! Finalement ca nous etait pas trop arrivee jusqu'ici. On s'insere tout doucement dans la vie locale et ca, c'est vraiment enrichissant!On vous embrasse





A+

mercredi 10 décembre 2008

Marie's speaking!




C'est avec de nombreuses images de campagne en tete que je repense a nos recents trajets en bus. Nous avons eu la tete tournee vers l'exterieur de longues heures.C'est la recolte du ble dans l'etat de l'Orissa actuellement. Nous etions entoure de champs a perte de vue. Les plantations sont decoupees en parcelles, delimitees par d'etroits chemins d'herbe sureleves, comme du patchwork. Les femmes coupent a la faucille des fagots, qu'elles laissent secher un temps puis qu'elles regroupent en gros ballot que les hommes portent aux deux extremites d'un baton. De loin, ces hommes etaient presque invisibles, caches par ces lourdes charges. On avait l'impression d'epouvantails ambulants. Les enfants, pendant ce temps, surveillent le betail: chevres, biquettes, vaches, buffles.Les maisons sont faites de terre, particulierement basses et les murs exterieurs sont decores de motifs geometriques blancs, plutot jolis. Des feuilles de palmiers recouvrent les habitations, quelques fois ce sont des tuiles. Des vetements sechent dehors ou etendus a meme le sol. Sur la route seche le ble et les galettes faites de bouse de vache, utilisees dans la construction des maisons.On a croise des travaux de maintien des routes, il n'y avait aucun engin de chantier, a part un rouleau compresseur et une machine a goudron. Les travailleurs manipulent le goudron a main nue et chaussees de sandales dont les semelles font 10 centimetres d'epaisseur, a force de marcher dedans. Leurs jambes sont eclaboussees de taches noires et leurs outils de travail sont faits de bric et de broc. Ils saupoudraient la route de goudron a l'aide d'un recipient perce de petits trous (comme un tamis) puis la recouvraient de caillasses, surement cassees a la main... Pas etonnant que les routes soient mauvaises et que de nouvelles mettent des mois, voire des annees a apparaître. Puis des briquetteries sont apparues, de longues cheminees blanches et des montagnes de petites briques rouges.Voici donc un bref aperçu de l'Inde rural que nous avons traverse et retraverse ces derniers jours.

mardi 9 décembre 2008

Eloge de la tortue




Quelques jours que nous n'avons pas écrit (vous aussi d'ailleurs). C'est pas qu'on vous oublie mais on est en train d'inventer un nouveau concept. Rouler, sans avancer, un peu la moonwalk de M.Jackson version indienne. Je m'exlique. Après une dernière journée à Konark où nous avons assisté à l'inauguration du festival de danse traditionnel (avis partagé, Marie a bien aimé, moi j'ai trouvé ca...soporifique!) on a mis les voiles sur Bubaneshwar (60km en 2h),une étape de transtion, qu'on a mise a profit pour visiter quelques temples (bien moins beaux que le Sun) et pour se prendre la tête avec un rickshaw. C'est terrible les rickshaws. Même quand on negocie sa course a l'avance, ils arrivent toujours a essayer de te gratter. La, le notre n'a pas evoque l'absence de monnaie, il a fait plus fort. Il nous a amener a un autre endroit que celui demander. Puis au bout de 5 minutes de palabre pour qu'il nous depose, finalement, ou on le voulait, il nous a demander un supplement pour le detour que ca lui a causer!!! Incroyable! Faut juste pas se demonter.
Bref, notre intention etait de rejoindre Rajnagar, porte d'entree d'une reserve naturelle ou des tortues nidifient chaque année en novembre, decembre. Super, se dit-on. Donc le lendemain, on prend un 1er bus, puis un 2eme, puis un 3eme... Plus on avance, plus on s'enfonce dans l'Inde rurale, plus les routes sont pourries, moins on avance vite. Départ de Bubaneshwar à 10h, arrivée à Rajnagar à 16h30. 120 km parcourus. Le comble? A 15minutes de l'arrivée, mon voisin m'annonce qu'il n'y a pas d'hotel à Rajnagar!!! Glups! Bon, ne pas sinquièter, on nous a souvent raconté des cracks. Wait and see... Mais bon, on est pas rassuré! A l'arrivée, finalement, il y a un, un unique, hotel . Enfin, il est en construction à coté du temple! :-/ Heureusement (parce que il n'y avait pas vraiment possibilite de faire demi tour vu l'heure) des chambres sont disponibles. Pas des suite Deluxe mais bon, 2 lits, une salle de bain (crade!!) avec de l'eau(propre) qui coule des tuyaus. Suffisant, on prend!
Le lendemain, reveil a 6h aux chants de « hare krishna ». A 10h, on était censé faire des permis pour entrer dans la réserve mais on nous annonce que pour nous deux, tout compris, ca nous coutera dans les 100 dollars la journée et qu'il n'y a pas de tortues en ce moment!!! Beaucoup moins interessant. Les boules! Tout ca pour rien! On décide donc de tracer la route mais ce n'est pas si evident. Deja, il n'y a pas beaucoup de bus qui passent. On est vraiment au fin-fond-du-trou-du-cul-du-monde! A 11h, on nous annonce que le prochain bus passerait (j'utilise le conditionnel) dans 3 heures. Et, deja, c'est l'attroupement autour de nous dans le village. Il ne doit pas y avoir souvent d'animation ici, et 2 blancs paumés s'en est une bonne! Opération commando! Faut qu'on bouge d'ici. On prend donc un rickshaw pour faire les 50km qui nous sépare de la 1ere « ville », d'ou on saute dans un bus puis un deuxieme pour finalement arriver à Balasore vers 18h. Alors juste pour résumer, Bubaneshwar/Balasore, il n'y a pas 200km. Rouler sans avancer...
Malheureusement, les faux-plans n'étaient pas finis. Hier, on regarde les possibilites qui s'ouvrent a nous a on decide de s'arreter a une autre reserve naturelle, pour voir des tigres cette fois. De toute facon c'est sur la route de notre destination finale, Bodhgaya (la ville de l'illumination de Boudha), se dit-on. Alors au matin on prend un bus pour Baripada. 70km. 2h. On va a l'office du tourisme. Les conditions ressemblent mimetiquement à celle de Rajnagar. 100 dollars. Pas d'animaux mais on nous promet de magnifiques paysages avec 2 chutes d'eau. 50Dollars la chute d'eau, c'est pas donné quand même. No way! (bon on se dit quand meme qu'il faut qu'on s'organise un peu differemment les prochaines fois... Parce que faire des bornes pour s'entendre dire que les conditions ne sont plus les meme que celle qui sont annoncees dans notre guide, franchement périmé, il date de 2002, ca peut plus durer!!! ) Et les galeres continuent! A la gare routiere ou on attend notre correspondance, on nous annonce que le bus qu'on veut prendre vient d'avoir un accident et qu'il n'en passera plus aujourd'hui!!!! Argh! Seule solution retourner à Balasore et tenter de prendre un train de nuit... aussitôt dit, aussitôt fait (70km, 1h30) et nous voilà a Balasore. Donc en 3 jours, on a passe quasi l'integralite de nos journees dans des bus publics pour une avancer de 200km!! Rouler sans avancer, disais-je!
Toujours pas au bout de nos surprises, le train de nuit pour Bodhgaya etait plein. On esperait les quotas dd'urgences mais il n'ont marche qu'a moitie. On nous annonce qu'il ne reste une couchette qu'il va falloir qu'on se partage à 2. Quand on sait qu'une couchette doit faire dans les 70cm!!! Finalement, le train n'etait pas si plein ou du moins pas encore quand on est rentré dedans. Du coup, malgre 3 changement de lits dans la nuit, tout c'est bien passe! Nous voila arrive a Bodhgaya, a 600km de Balsasore. Un pas de geant pour nous! ;-)
On espere que notre sortie de l'Orissa correspondra avec la fin de ces « galeres ». Meme si, certainement, on s'en souviendra avec un grand sourire dans quelques temps, quand on est dedans c'est un peu rasant. ;-) Wait and See!
A+

PS: Aujourd'hui c'est l'anniversaire de ma filleule Maya! 1An! C'est grand! Je l'embrasse tres fort avant de pouvoir le faire plus concretement a Saigon dans quelques mois!:-)

vendredi 5 décembre 2008

1er mois, 1er bilan...











Un mois deja que nous sillonnons le sous-continent. Un mois a decouvrir et redecouvrir un pays, une culture. Un mois, c'est court. Un mois, c'est long. Tout est toujours une question de point de vue! Un mois, donc, et une tentative, relative et modeste, de premier bilan. L'inde a change. L'inde est inchangee. Je supute qu'il en est ainsi depuis la nuit des temps. Modernite et tradition. Richesse et pauvrete. Spiritualite et materialisme. Ici rien n'est fige et tout se melange. Difficile de resumer.Alors, plein d'impressions en vrac vous permettront peut-etre de vous faire une idee. On a retrouve avec bonheur le mouvement de tete caracteristique des indiens. Pas un oui. Pas un non. Juste un mouvement de gauche a droite, un "dodelinnement" de la tete! Reponse systematique a chaque question, nous laissant toujours dans l'incertitude de la reponse! Bonheur egalement d'une hospitalite jamais dementie, d'une disponibilite des indiens toujours prêt a vous aider et des sourires permanents incrustes sur les visages. Une embrouille de place dans un train? Un chauffeur de rickshaw vous assurant qu'il n'y a plus de bus pour votre destination devant le bus en question? Un enfant courant vers vous... pour vous demander dix roupies? Votre voisin de bus a qui vous pretez les ecouteurs de votre ipod? Une femme dans un village vous proposant la main de l'adolescente a cote de vous? Le quidam qui vous demande d'ou vous venez, si vous etes marie (notre reponse est toujours oui!!!), si vous avez de enfants, le tout dans un anglais approximatif? Tout, toujours, avec le sourire. C'est tellement mieux ainsi!On retrouve aussi avec moins de bonheur des regards inquisiteurs, la mendicite permanente (surtout chez les plus jeunes), les dechets laisses partout, laches negligemment a ses pieds, jetes par la fenetre des bus ou des trains, les gargarismes et raclements de gorge des indiens au reveil (un vrai poeme!), les marches arrieres musicales (tous les vehicules font de la musique quand ils reculent, style lambada ou britney spears remixe a l'indienne avec un son super aigu) et les chiens errants dont on ne sait jamais s'ils ne vont pas vous croquer un mollet...Il y a toujours autant de monde (plus?) en Inde. Les transports en commun sont toujours bonde. 70 dans un bus pour 40 sans compter les passagers sur le toit, rien n'a change. L'incredulite des indiens voyant un blanc a decrue. Plus d'attroupement de 50 personnes devant soi quand on arrive dans une gare, ca a change! La curiosite existe toujours mais elle n'est plus ebahie. Les routes paraissent plus sures. Elles sont en meilleur etat. Les motards portent des casques. Les chauffeurs de bus conduisent moins vite et klaxonnent moins. Les vaches sont toujours couchees au milieu des routes et les camions superbement colores. Le tchai (the au lait epice) coule toujours a flot. Les femmes sont, majoritairement, habillees en sari mais les jeans apparaissent. Certains couples se tiennent par la main mais moins que des hommes entre eux. Un debat fait rage dans la societe civile pour savoir si il faut depenaliser l'homosexualite (actuellement punie de plusieurs annees d'emprisonnement). Le salaire moyen mensuel est de 10000roupies (cf post « money » pour se faire une idee du niveau de vie) mais l'ecart entre plus pauvres et plus riches est abyssal. Les telephones portables pullulent. Les saddhus (ermite religieux) deambulent toujours dans les rues. Les blancs sont toujours pris pour des porte-monnaie ambulants et marchander est obligatoire. Les rasoirs manuels ont 3 lames maximum. Les tracteurs ont fait leur apparition dans les champs. Le cricket est toujours le sport numero un mais le football fait son apparition. La securite n'est pas au top! War on mumbay ne me dement pas. Dans toutes les gares, des militaires sont postes devant un portail detecteur de metaux qui sonnent pour tout le monde sans que personne ne soit arrete ni fouille... Et vous, nous direz-vous? Eh bien nous , le moral est au beau fixe. On apprend la patience... premiere etape sur la voie de la sagesse. Tous nos sens sont en eveil pour le meilleur et pour le pire... Nos meninges ne sont pas en reste. On essaye tout a la fois d'etre humble, ouvert, curieux, genereux sans etre naif. On est toujours sur le qui vive et je crois que c'est ce qui me plait le plus. On a toujours des choix a faire. Ou manger? Ou dormir? Partir ou rester? A droite ou a gauche? C'est con mais c'est ca qui fait se sentir pleinement vivant... ou libre peut-etre? Bizarrement, mais aussi logiquement, on se cree un « chez nous ». Cela tourne autour de nos 2 tentures qui reconstitue un espace symbolique correspondant a notre « maison ». 2m sur 2m qui n'appariennent qu'a nous. Constamment dans nos sacs, elles se deplient, au besoin, a la plage ou sur nos lits (on ne sait jamais l'etat de proprete des lits dans lesquels on dort! Mieux vaut prevenir que guerir). Mon ordi et mon ipod sont devenus notre chaine hi-fi. C'est peu et suffisant. Nous avons aussi institue quelques rituels: Le tchai le matin et en fin d'apres-midi, l'achat d'une bouteille d'eau chaque soir (pour pouvoir se laver les dents le lendemain... Eh oui, nous on se brosse les dents a l'eau minerale!), les pompes et les abdos en rentrant a l'hotel avant le repas! Et moi, mon temps « ecriture » le soir avant de me coucher. ;-) Notre vie est de plus en plus saine. On ne boit quasiment pas d'alcool et ne mangeons que peu de viande mais on a toujours pas arrete de cloper! On a le teint halle et le bronzage birkenstock (soit la marque des sandales sur les pieds).
On attend avec impatience nos prochaines rencontres, nos prochaines « galeres » et nos prochaines decouvertes. On a reserve aujourd'hui notre avion pour sortir du pays. Ce sera le 18 janvier. Direction Bangkok (on voulait aller a Jakarta mais c'est vraiment trop cher, on verra depuis Bangkok si on peut se le permettre) d'ou on pense, du coup, partir pour la Birmanie! Wait and see. On vous embrasse!

mardi 2 décembre 2008

Sun temple...2
















Pour info, le singe(post precedent) est sorti du temple et a pique les bananes du sac d'un couple de touristes inattentifs... Il faut avoir des yeux partout ici! Vous admirerez quand meme la finesse et la taille des sculptures du temple! Comme disait Marie, de la dentelle!
A+