mardi 28 juillet 2009

Hello président






Il est toujours etrange de passer une frontiere. A chaque fois un monde nouveau s'ouvre a vous. Vous devez oublier vos vieux reperes et en acquerir de nouveaux. Nouvelle langue (vite apprendre, au moins, comment dire "bonjour", "merci", "au revoir"), nouvelle cuisine, nouvelle religion, nouveaux codes sociaux, nouveaux billets (et aussi, pour nous, nouvelles clopes!)! A chaque passage de frontiere, le processus se reproduit. Celui de la Chine a la Mongolie est particulierement marqué. Nous sommes sortit de la sphere asiatique pour arriver dans la sphere sovietique. La consonnance de la langue, l'architecture (beurk!) est russe et la gastronomie mongole ressemble a la cuisine d'Europe de l'est (beaucoup de viandes -de mouton- en sauce... pas mauvais!). Les baguettes ont quitte le bord de nos assiettes (de nos bols plutot) et ont été remplacées par l'habituel couple couteau-fourchette. Entre ici et la russie, il reste une difference notoire: la religion. Nous ne sommes pas encore entré dans le monde chrétien (orthodoxe). Ici, le boudhisme tibetain est roi (meme si il a été fortement mis a mal par 50 ans de communisme! -Le saviez-vous? C'est un descendant de Genghis Khan, qui apres avoir conquis le Tibet et s'etre converti (etrange! En general, l'envahisseur impose sa religion, non?), a mis en place le titre et le processus de designation du Dalai-Lama!
Nous découvrons Ulan-Bator depuis 5 jours maintenant. La ville regroupe 30% de la population mongole. 800000 habitants (ce qui vous laisse imagine le no man's land qu'est le reste du pays). Malgre sa taille, la ville ressemble a une ville de taille moyenne française. Son centre est minuscule et se parcourt aisement a pied (quoiqu'il faut faire attention a la circulation! Les mongols conduisent comme des fous et le pieton N'EST PAS PRIORITAIRE!). Pour dire la verite, je me demandais (jusqu'à hier) de quoi j'allais bien pouvoir vous parler. La ville n'est pas particulierement belle, pas particulierement animee et n'offre pas specialement d'activite "folklorique" (a l'exception du black market, un immense marche où l'on vend de tout que nous avons assidumment arpenté toute une journee).
J'ai dit jusqu'à hier. Hier fut une journée d'aventure. Elle aurait du, d'ailleurs, se derouler avant-hier (du coup, la journee a été l'occasion de visiter un orphelinat ou nous espèrons pouvoir travailler a notre retour de tour) mais le mauvais temps en avait décidé autrement (qui a dit que la Mongolie était le pays du ciel bleu?). Hier, donc, nous avions decide d'aller trekker dans les montagnes avoisinantes d'Oulan-Bator. 18Km et une montagne (2258m) a passer pour rallier Zuunmod à UB. Mathieu, un francais rencontré dans le train, nous accompagnait. D'après le lonely, le trek devait prendre dans les 6 heures et rien ne laissait entendre la moindre difficulté. L'histoire sera sensiblement différente. A 8h, nous sautions tous dans un bus a destination de Zuunmod. 1H plus tard (nous avons longés l'aéroport d'UB... A coté Entzheim passe pour un énorme aéroport international!!!), nous arrivions a bon port. Nous avons commencé à marcher dans la campagne, vu nos premières yourtes rurales (à distinguer des yourtes urbaines) et assister à la tonte de moutons par des nomades. Le point de départ réel du trek était le monastère de Manzushir, a 5km de Zuunmod. De la nous n'avions qu'a suivre les marques jaunes indiquant le chemin d'une course annuelle organisée par la brasserie locale. Facile. Apres 2H de marche, dans une foret faisant furieusement penser aux Vosges, nous arrivions au sommet. C'était splendide! Ulan-bator s'étendait à nos pieds. Le soleil brillait. Tout était parfait. UB ne semblait pas trop loin. 2 à 3h, estimions nous. D'après le lonely, "le chemin de la descente est un peu plus difficile à trouver, vous aurez juste a vous orienter en repèrant visuellement UB"! Ca semble facile. Ca nous semblait facile depuis le sommet. A 14H, nous avons amorcé la descente et nous sommes, immediatement, retrouvé enfoui dans une foret de pins! Les "références visuelles" étaient nulles. D'après les repères que nous avions pris, nous ne pouvions pas rater UB. Il n'y avait qu'à marcher tout droit. Le problème, c'est que marcher tout droit en foret, sans boussole (of course!) n'est pas si évident. Il est difficile de fixer un point pour garder un cap et le terrain accidenté (nous avons franchi une multitude de champs d'énormes rochers. Il fallait sauter de rocher en rocher pour traverser) et les hautes herbes nous obligeaient à une multitude de circonvolutions. :-/ Au bout d'une bonne heure de marche, pas sur du tout de ne pas tourné en rond, nous avons trouvé un arbre facilement escaladable. De son sommet, nous avons retrouvé quelques repères. Nous ne faisions pas fausse route. C'était deja ca. Mais UB restait désesperemment caché. Nous avons continué à marcher. Durant toute cette marche, nous n'avons croisé personne. Pas ame qui vive. J'avoue que je n'étais pas trop fier. Aucun d'entre nous n'en a parlé mais je pense que ce sentiment a été partagé. Perdu dans la foret! La situation n'était pas encore dramatique mais il n'aurait pas fallu qu'elle s'éternise. Malgré l'été, les nuits mongoles sont particulierement fraiches. Nous avions encore de la marge: ici, la nuit tombe très tard, aux alentours de 21h. Vers les 16h, nous avons commencé à aborder une pente. Une pente! C'était bon signe! Si on la suivait, nous allions forcement arriver dans une vallée! 16H30, nous avons repèré une falaise granitique. Matthieu l'a escaladée. UB était droit devant nous. Assez proche! Ragaillardis, nous avons continuer notre descente en prenant soin d'éviter les champs de rochers, quitte à perdre du temps. Finalement, il n'était pas si tard, nous avions largement le temps de rallier UB et la seule mésaventure qui aurait pu nous arriver aurait été de se blesser! C'est ce que nous avons cru! 17H30. Une barrière de barbelés se dressent devant nous!!! Terrain strictement interdit! Apres consultation du lonely, nous nous trouvons aux abords de la résidence présidentielle!!! Conseil du lonely: "Si vous tombez sur les barbelés (...), continuez à l'ouest jusqu'à la prochaine ridge (c'est quoi une ridge?????)". Nous marchions plein nord. L'ouest, c'est à gauche. Nous avons donc commencer à longer les barbelés (pas le chemin le plus facile). Il était loin encore de faire nuit, mais, deja, la luminosité baissait. Pour couronner le tout, de gros nuages noirs s'amoncellaient au-dessus de nos têtes! A 18h30, apres avoir passé une rivière, les barbelés ont enfin disparus. Nous étions à flancs de colline. 2 solutions s'offraient a nous. Escalader la colline ou continuer le long de la riviere en lisiere de foret! Nous avons choisi la deuxième. Nous avons senti quelques gouttes tomber. 18H45. Nous voyons devant nous une grande maison blanche, assez laide et décrépie. 19h. Nous decouvrons des escaliers. Nous les empruntons et debouchons sur un green de golf. 2 trous. A 20m, une cahute. Nous apercevons une ombre bouger. Quelqu'un sort. C'est un militaire armé d'une Kalachnikov!!! Merde! Nous sommes devant un des gardes de la résidence présidentielle (qui d'apres le lonely, "ne seront pas contents de vous voir débarquer non-annnocé")! On nous demande nos passeports! Nous avons laissé les notres a notre guesthouse! :-( Rassurez-vous! A partir de la tout s'est bien passe! Un supérieur est arrivé et nous a conduit dans le hall de la résidence. A l'exact inverse de l'exterieur, l'interieur de la maisonnée est somptueux. Sols en marbre. Lustre de crystal. Un personnel très avenant et 3 pouilleux attendant que les vérifications d'usage se fassent. Cela a dure une heure. Jusqu'à ce que Mejet (c'est aussi la première fois qu'il pénètrait dans ce lieu) débarque avec les précieux sésames justifiant notre identité. Nous sommes rentrés (crevés apres exactement 10h de marche!), un peu honteux d'avoir du faire se deplacer Mejet et bien conscient d'être passé assez près d'une situation périlleuse (en plus Mejet a commence à nous parler d'animaux sauvages dans la region...). Ainsi va la vie au pays de Genggis.
Demain (mercredi) nous allons faire route vers le parc national de Terelj. Histoire de se mettre au vert. Nous voulions y aller aujourd'hui mais nous étions trop fatigués pour faire quoi que ce soit. Nous allons resté là-bas jusqu'à l'arrivée de nos parents. La premiere fournnée est prévue pour dimanche. Youpi!
A+

PS:les photos. la 1, UB, son centre, à droite, et ses faubourgs. la 2, le boudhisme tibetain renait de ses cendres en Mongolie. La 3, une yourte "urbaine". La 4, les bottes traditionnelles dénichées sur le Black Market. (les mongoles utilisent généralement des bottes plus épurées!). La 5, les minivans 4x4 russes. Ce sont des véhiculent identiques a celui la que nous allons utiliser pour notre tour. Dans le moteur, pas d'electronique que de la mécanique. Avec de bonnes connaissances, on peut réparer n'importe où! La preuve, mejet en action il y a quelques années: www.youtube.com/watch?v=BtBorwRr6uE

jeudi 23 juillet 2009

50000 bouddhas






Je ne resiste pas a l'envie de vous montrer a quoi ressemblait les grottes de Yunnang pres Datong. Le plus incroyable, c'est que la plupart des peintures ont resiste a l'assaut des siecles. Je vais frimer un peu mais la seule fois ou j'ai vu des salles aussi richement decorees, aussi belles c'etait en Egypte... Il y a fort longtemps!!!
Ceci mis a part, nous sommes arrives a Ulan Bator ce matin et avons fait la connaissance de Mejet et Bilegt (ce sont eux qui vont organiser notre family tour 2009)! Bator n'est pas la plus jolie ville au monde mais est assez agreable. C'est assez petit et ne ressemble pas a une capitale. Le trajet en train, malgre sa duree, a ete incroyable. Les paysages etaient hallucinants! Nous sommes passe d'un environnement semi desertique (et de l'impression devolue au far west... Un leger gout de route 66!) a une steppe verte. Nous avons pu admirer nos premieres yourtes au loin, des troupeaux de chevaux et de chameaux, un aigle a plane au-dessus de nous quelques instants, nous n'avions qu'un seule envie descendre du train pour pouvoir profiter pleinement de cette immensite et de cette nature! Pas d'inquietude, c'est pour bientot!

Chine: le bilan


Notre periple chinois se termine. Apres une derniere excursion fabuleuse dans les alentours de Datong (Yungang caves, des grottes millenaires sculptees de 50000 bouddhas!!!! ), nous avons fait route vers la frontiere. 800 km en bus et un paysage magnifique. Le parcours ne fut qu'une succession ininterrompue de plaines arides parsemees d'une vegetation eparse baignees par un ciel bleu aquillin! Un avant goût de Mongolie avant l'heure! Erlian, ville frontiere fut l'hote de notre derniere nuit en Chine. Hier matin, nous avons foule pour la premiere fois le sol de la patrie de Genggis Khan (puis enchaine par un train de nuit -17h pour 600km - qui nous a amene a Ulan Bator). Enfin! Deja! Sans faire injure aux autres pays que nous avons visite, la Mongolie a toujours ete le but avoue de notre periple. Tout a ete pense et organise pour arriver ici et maintenant! Il est etrange de se dire que nous sommes parvenus a ce summum attendu de notre voyage. Il nous reste 2 mois devant nous, et un rendez-vous programme avec la famille, avant d'entreprendre le chemin du retour! Comptez-sur nous, nous allons en profiter! ;-)
Avant de partir a la decouverte du « pays du ciel bleu », j'aimerais faire un bilan de notre sejour chinois. Je dois avouer que la Chine est la bonne surprise de ce voyage. Le pays ne m'attirait pas specialement et nous n'y sommes venu que parce qu'il se trouvait sur le chemin de la Mongolie (c'est le moins qu'on puisse dire). J'avoue aussi que nous nous attendions au pire. Au cours des 9 derniers mois, les nombreux voyageurs, que nous avions croise, ne nous avaient pas dresse un tableau tres affriolant de l'Empire du Milieu. Sale, pollue, discourtois,... Nous avons vecu l'inverse! Ce regard enjoue sur la Chine doit etre pris avec des pincettes. Tout est relatif, disait l'autre. Je me rends bien compte que notre ressenti du pays, sur une aussi courte periode, est fortement influence par ce que nous avons vecu juste avant. Comme vous avez pu le lire, notre sejour vietnamien a ete pour le moins stressant et, par contraste, notre arrivee en Chine a ete vecue comme un bol d'oxygene. Pris par le prisme vietnamien, tout est plus ici. Plus calme, plus souriant, plus sympa, plus facile, plus propre,... plus cher aussi! ;-)
Nous avons decouvert un pays en pleine mutation. A l'interieur et a l'exterieur. Je m'explique. A "l'interieur", d'abord! Apparemment, la psychologie des chinois a beaucoup evolue ces dernieres annees (ca ce sont des voyageurs qui sont venus plusieurs fois ici qui me l'ont dit). Il semble que tous les mefaits contre lesquels on nous avait mis en garde existaient bel et bien... il y a encore 2 ans! Pschitt! Envoles! Les JO sont passes par la... Et peut etre d'autres choses? Les chinois ne crachent plus, ne fument plus comme des pompiers, ne jettent plus tout et n'importe quoi partout (les villes chinoises sont plus propres que chez nous... si on fait abstraction de la poussiere inherente aux multiples travaux d'urbanisme). Nous les avons trouves chaleureux (incroyable le nombre de personnes qui nous disent bonjour dans la rue), toujours prets a rendre service (rares sont les gens qui ne prennent pas le temps de vous renseigner dans la rue) et curieux (je ne compte plus les fois ou j'ai ete litteralement devisage, scrute, disseque dans la rue ou dans les trains). Bref, nos contacts avec la population (toute la population!!!) ont ete charmants. Quel dommage que nous ne parlions pas la langue(la meme histoire dans tous les pays non?) car meme si le niveau general d'anglais augmente constamment en Chine, il faut bien avouer que notre communication s'est souvent limitee a de grands sourires et de nombreux « hello »!
A "l'exterieur", ensuite. Si le boom economique n'etait qu'un concept assez vague pour moi, il a pris tout son sens depuis un mois. Les chinois "avalent" une grande partie des ressources naturelles mondiales et ca se voit! Routes et villes font peaux neuves. Les anciens quartiers, souvent vetustes et insalubres, des centre-villes ont ete rase et de larges avenues ont pris leurs places. Les grattes-ciel champignonnent. Erlian est une ville neuve et devait etre, certainement, totalement differente il y a 5 ans. Dans le meme idee, nous ne reconnaitrons plus Datong dans 2 ans (actuellement la ville n'est qu'un enorme chantier)! Dans les parties les plus reculees du pays, on bitume les pistes pour favoriser les transports (des marchandises surtout, personne n'est dupe!). Les autoroutes chinoises n'ont rien a envier aux notres et leur train grande vitesse ressemble a s'y meprendre a un TGV blanc (mais bon, je crois que c'est Alsthom qui l'a construit, ceci expliquant peut etre cela)! Bref, la Chine prend tous les apparats d'un pays moderne et ceux qui pensent que ce sera la super-puissance mondiale du XXIeme siecle n'ont pas forcement tort!
Visiter la Chine, c'est visiter un pays moderne donc (Moins que la Thailand ou la Malaysie mais beaucoup plus que l'Indonesie, le Vietnam ou l'Inde). Le petit chinois ressemble a s'y meprendre a un petit europeen (a part les yeux bien entendu). Jeans et baskets, polo ou maillot de foot pour les hommes, talons aiguilles, mini-shorts, debardeur pour les femmes. Il n'y a bien que les plus anciens pour continuer a arborer le costume mao, sandales et casquettes! Les chinois(es) aiment la mode, ca ne fait aucun doute. Font-ils preuvent de goût? Ceci est un autre debat! 2 anachronismes subsistent, encore, dans leurs habitudes vestimentaires. Les hommes ont tendance a se balader le t-shirt remonter jusqu'aux aisselles (sic) laissant ainsi la foule admirer leur ventruosite! (d'ailleurs, il y avait longtemps que nous n'avions pas vu autant de gens en surcharge ponderale... enfants compris! Encore un signe de modernite?). Les plus jeunes ont droit a des pantalons dont la couture de l'entre-jambe a ete decoupee! C'est plus pratique en cas de besoins naturels (les couches culottes, nous n'en avons pas vu)!
La Chine est un pays moderne qui ressemble en bien des points a un pays occidental mais, evidemment, des differences subsistent. Je ne m'etendrai pas sur le systeme politique, l'absence de democratie, de liberte d'expression et le peu de respect pour les droits de l'homme. Ces problemes sont peu apprehendables de l' "exterieur" de la societe chinoise. J'avoue n'en avoir que peu parle avec les autochtones rencontres et n'avoir jamais senti, de la part de mes interlocuteurs, d'envie de m'en faire part. J'ai essaye de discuter un peu du Tibet et des ouighurs mais la barriere de la langue et la desinformation (appelons-la, la version officielle! Les manifestations ouighurs, la tele en parle, le nombre de morts est annonce mais pour eux, les manifestants sont des terroristes separatistes! Une dangereuse menace a maitriser. La France ne faisait pas beaucoup mieux, il y a quelques annees, avec le FLN) m'ont vite fait rebrousser chemin. De facon plus evidente, ce qui m'a semble le plus different ici, c'est le rapport au tourisme, la conception du tourisme. Deja, je le repete, l'industrie touristique chinoise est, avant tout, centree sur le touriste chinois. Peu est fait pour le voyageur etranger. C'est deroutant mais agreable. Ce qui nous a le plus surpris, hormis que tout site a potentiel "touristique" est payant (ceci inclut donc la nature!!!), c'est que leur facon de faire du tourisme, leurs envies et leurs attentes, sont diametralement opposees aux notres. Les notions de calme, solitude et prendre son temps sont etrangeres au touriste chinois moyen. Une visite a la chinoise, c'est un groupe compact faisant beaucoup de bruit, avancant au pas de course et prenant des photos de tout en general et de soi-meme, en particulier! Choc culturel assure! Je ne m'apesentirai pas la-dessus, j'ai deja tout dit dans mon post sur Pekin. ;-)
La Chine restera une vraie belle surprise. Nous avons beaucoup aime. Ses paysages, sa culture, sa cuisine (vraiment un regal!) et ses habitants. Le plus beau dans tout ca, c'est qu'on (d'autres voyageurs) arrete pas de nous dire que la Mongolie sera encore mieux (cuisine mis a part!). Allechantes perspectives! J'espere que nous ne serons pas decus! C'est toujours quand on a de fortes attentes que cela arrive! Allez! Cette fois ci sera l'exception qui confirme la regle! Je n'en doute pas. ;-) A+

Comme d'habitude, je vous laisse avec nos chiffres chinois:
5. nombre de livres lus
19. lits differents dans lesquels nous avons dormi.
26. jours passes en Chine
471. photos conservees.
830. euros depenses
5920. km parcourus

jeudi 16 juillet 2009

Enfin seuls (ou presque)!





« Qui n'a pas marché sur la Grande Muraille, n'est pas un vrai homme »! (Mao)


Nous, c'est fait! Nous rentrons tout juste de 2 jours de trek sur la Grande Muraille. Impressionnant! Grandiose! Inoubliable! Avant de vous raconter ce passage memorable de notre voyage, un petit (c'est un euphemisme bien sur ;-) ) retour sur les jours passes s'impose.
Apres un passage eclair a Pingyao nous avons fait cap sur Pekin. 3eme train de nuit, 3eme classe differente. Cette fois, nous avons voyage en couchette dure. A chaque categorie sociale ses wagons. Apres la classe du (bas-)peuple (hard seat) et celle des riches (soft sleep), nous nous sommes joints a la classe moyenne chinoise. 6 lits superposes 3 par 3. Dans notre compartiment, nous avons sympathise avec 2 personnes, un homme, une femme. Les 2 sont travailleurs (leur billet a ete paye par leur compagnie) et parlent un peu l'anglais. L'un d'eux (l'homme) sortait de 3 mois de cours d'anglais et etait tres demandeur pour exercer ses nouvelles connaissances (il nous a fait 20 minutes de lecture... Etrange!). Nous en avons profite pour nous renseigner sur le style de vie du chinois moyen. Soiree enrichissante. Nous avons beaucoup parle contrôle des naissances (l'homme n'a qu'un enfant... ce n'est pas anodin). Ici, la politique de l'enfant unique est appliquee depuis plus de 25 ans. Tout contrevenant s'expose a des sanctions importantes (grosses amendes, suppression d'avantages sociaux). Nos voisins de « chambree » etaient tres surpris d'apprendre que chez nous, c'est le contraire qui se passe. A probleme demographique different, solutions differentes. Pour l'anecdote, la politique de l'enfant unique, meme si elle part d'une intention louable, laisse perplexe nombre de specialistes. Hormis qu'elle soit assez mal vecue par la population et que les psychologues s'interrogent sur le developpement des « enfants-rois », les resultats ne sont pas exactement ceux escomptes. La population est de plus en plus vieillissante, un desequilibre important entre les sexes s'est cree (Comme en Inde, mais pour d'autres raions, on avorte les filles pour avoir un garcon!) et on n'attend pas de baisse notable de la population avant 2030!!!

Le lendemain matin, nous sommes arrives a Pekin. Premiere impression: le ciel y est bizarre. Chaleur et pollution creent un brouillard quasi-permanent. On a l'impression de regarder la ville a travers un voile. Deuxieme impression: nous sommes arrives dans une ville moderne... Tres moderne. Pekin est entre de plein fouet dans le XXIeme siecle. Voitures partout, larges avenues, reseau de transport en commun tentaculaire, metro flambant neuf, gratte-ciels a gogos, hommes et femmes avec telephone portable visse a l'oreille... Pekin est aussi une ville en plein essor. La crise a affaibli la croissance chinoise mais celle-ci est encore vigoureuse. Les chantiers sont partout. On refait les routes, des dizaines d'immeubles sont en construction et les grues, les echaffaudages et autres bulldozers font parti du paysage. Probablement que si nous revenons dans 5 ans, nous ne reconnaitrons presque rien!

Nous ne nous y attendions pas mais, finalement, nous avons trouve la ville plutot agreable. Pekin est, certes, une ville moderne mais c'est egalement une ville chargee d'histoire et dotee d'une culture riche. Un Paris asiatique en somme. Sortie des larges avenues, il est facile de se perdre dans les dedales de rues de vieux quartiers (on les appelles les hutongs... beaucoup ont disparus ces dernieres annees). La, la vie bat son plein. Les femmes etendent leur linge, les personnes agees jouent au mahjong, des dizaines de stand de nourriture tentent le badaud avec leurs brochettes, leurs bao (pain rond fourre a la viande) et autres raviolis vapeur!
La ville est clairsemee de parcs et de temples avec en point d'orgue: la Cite Interdite (juste en face de la place Tian an Men). Passage oblige de tout touriste qui se respecte. Particulierement les chinois. La Cite est vraiment impressionnante. Murs d'enceinte gigantesques, places interieures immenses et foule inimaginable. Nous avons decouvert le tourisme de masse a la chinoise... Une experience pas tres agreable. Je pense que tout le monde a en teste les cars de chinois deferlant a Paris ou ailleurs. Ca! C'est de la gnognotte. Ici, c'est puissance 1000!!! Un groupe de touristes chinois, c'est environ 30 a 40 personnes, tous habilles pareil (ou au moins arborant une casquette identique), munis d'appareils photos (une visite sans photo est impensable, une photo sans etre personnellement au premier plan, une heresie!), accompagnees d'un guide brandissant un fanion et generalement equipe d'un porte-voix! Voilà pour le visuel. Le plus impresionnant, c'est le mouvement de ces groupes (des centaines de groupes!!!)! Les chinois se deplacent en masse... compacte. Au « let's go », lache dans son haut-parleur portatif par leur guide, les chinois se deplacent comme un seul homme, style bulldozer. Et gare a vous si vous etes sur leur passage! L'image qui m'est venue en tete, c'est un nuage de sauterelles traversant les plaines de l'Afrique de l'ouest. Apres leur passage, on s'attend a decouvrir une tabula rasa! Un desert ou rien ne repousse! Franchement, quand on rajoute a ca le bruit produit par ces milliers de gens et les megaphones, ca nous a un peu gache la visite. Heureusement, la Cite Interdite est vaste et regorge, sur ses flancs, de petites ruelles et de petits palais (et les chinois n'y vont pas, preferant rester sur l'« autoroute » centrale!) qui nous ont offert un calme salvateur.

Apres 3 jours a Pekin (1 pour arriver, 1 a la Cite, 1 au Summer Palace), nous avons decide de nous oxygener a la Grande Muraille. Pour la visiter, plusieurs possibilites s'offrent aux touristes. La plupart d'entre eux (chinois compris bien sur) vont a Badaling, la section la plus proche de Pekin. Pour fuir la foule mais aussi pour decouvrir une section plus authentique (Badaling a ete entierement restaure), nous avons jete notre devolu sur 2 sections se suivant: la route de Jinshanling a Simatai et Simatai, 10+5km de mur a 110km de Pekin. La plupart de touristes s'y rendent en tour organise par leur hotel et rentrent dans la journee apres avoir passe 3 a 4h sur site. Comme d'habitude, nous avons decide de faire l'exact contraire de tout le monde. Y aller par nos propres moyens (transports publics, m'entends-je) et y passer la nuit (pour pouvoir profiter du coucher et du lever de soleil). Bien nous en a pris. Deja, o chance, le temps est clement avec nous. Il fait grand beau! ;-) Ensuite, les guides de voyage nous avait promis la croix et la banniere pour nous rendre a destination. Ce fut d'une simplicite enfantine. Enfin, cette section de la Grande Muraille s'avere, effectivement, peu frequentee (pas plus d'une centaine de personnes) et pas du tout par les chinois (faire marcher un chinois pendant 15km? Vous rigolez ou quoi!). Ici, la muraille (qui soit dit en passant ne se voit pas depuis l'espace!), perchee sur les cretes, s'etend a perte de vue, montant et descendant au gre des montagnes. 5H de ballade inoubliable! C'etait parfois un peu dur (ca monte raide!!!) mais voir la muraille zigzaguer et ses tours se dresser sur chaque pic vaut bien un leger sacrifice. L'ecrin montagneux dans laquelle elle chemine accentue d'autant plus la beaute du lieu. Le meilleur reste a suivre. Vers 16 – 17h, la Muraille se vide de ses visiteurs (2h30 de route pour rentrer a Pekin) pour finalement etre totalement abandonnee... mis a part 2 irreductibles: Marie et moi!!! On a passe 2 bonnes heures absolumment seuls sur les remparts a profiter des derniers rayons de soleil. Paisible! Surrealiste! C'etait magique! Malheureusement, le coucher de soleil n'a pas repondu a nos attentes (le lever non plus d'ailleurs). Un film de brouillard est venu obstruer l'horizon. Qu'importe, ces heures passees a bronzer sur le toit d'une tour de la Muraille resteront a jamais grave dans nos memoires! Le reste n'est que du fait divers!

Nous avons trouve une guesthouse au pied des remparts, y avons diner et nous sommes reveilles avec la Muraille en toile de fond. Nous avons rejoint Pekin avec le sourire aux levres et des etoiles plein les yeux! Tels deux enfants emerveilles! :-)
Demain (vendredi), nous restons a Pekin pour une derniere journee pianissimo. Ensuite, nous rejoindrons Datong et ses grottes sculptees de milliers de boudhas. Nous serons alors a la porte de la Mongolie interieure (une province chinois). La Mongolie (la vraie) se rapproche. Ceci est une autre histoire...
A+

PS: les photos. La 1, Marie et moi... La preuve qu'on est devennu des vrais Hommes. La 2, la Cite interdite, mauvais temps et plein de monde (en plus c'est les vacances en ce moment pour les chinois!). La 3, Le summer palace (residence d'ete de l'empereur) au bord du lac Kunming. Il y a pas mal de parcs et de lacs a Pekin... Une bonne idee pour echapper a la pollution ambiante. Une bonne idee que nous ne sommes pas les seuls a avoir eu!!! La 4, speciale dedicace a mon ami et collegue Greg qui y a travaille l'annee dernier: le nid d'oiseau, surnom du stade olympique. La 5, non, ce n'est pas la gare de Strasbourg, c'est l'opera de Pekin!

samedi 11 juillet 2009

Pandas vs Warriors

Un peu de rab' de photos. Nos principales visites furent pour les pandas de Chengdu et les guerriers de Xi An.
On denombre plus de 6000 guerriers de terre cuite masses devant le tombeau de l'empereur. A l'origine, tous les guerriers etaient peints (mais la peinture est partie en quelques heures apres leurs inhumation!) et armes. De vrais armes qui curieusement ne s'etaient pas oxydees avec le temps! Il parait quelles avaient l'air neuves quand on a decouvert le site. Apparemment, en moins 2000 avant JC, les savants avaient decouvert une technique inoxydante que nous avons decouvert en Europe qu'au debut du XXeme!!!! Les gros plans de guerriers ont ete pris dans le musee. Bien entendu, on ne peut pas approcher les statues sur le site (sauf quelques privilegies!!!! Membres du parti???).
Le centre de rehabilitation du grand panda de Chengdu ressemble un peu a un zoo... mais un bien beau zoo. Il detient le record absolu de bebes pandas nes en captivite et est, par consequent, le principal lieu de sauvegarde du plantigrade. Le panda adulte a 2 activites principales: dormir et manger. Il etait beaucoup plus drole de regarder les bebes jouer dans le parc. Nont-ils pas l'air de grosses peluches? Autre chose incroyable! le bebe panda pese pas plus de 250g a la naissance!!! Il n'est pas plus gros qu'un bebe chat! En fait, il nait a terme premature!?! Son developpement continuera pendant les premieres semaines de sa vie!
A+





Le club des 4.


15 jours maintenant que nous voyageons en Chine. Notre vision du pays se clarifie. Definitivement, nous trouvons les chinois sympathiques. Des fois un peu froids ou durs mais je pense que cela tient plus a un decalage culturel, a certaines intonations dans la langue chinoise. L'attitude des autochtones a notre egard est plutot curieuse et bon enfant. Au pire, ignorante, jamais agressive. Les enfants se marrent en nous disant « hello » et nous nous marrons avec eux! Autre chose. Juillet n'est pas la bonne periode pour visiter le pays!!! Les jours ou nous avons vu le soleil et ou le ciel etait bleu se compte sur les doigts d'une main (3 pour etre precis). Depuis notre arrivee, c'est puree de pois et voile gris! Dommage... et tant mieux! Il va falloir qu'on revienne!!! ;-)

Si nous avons encore un peu plus plonge dans le mode de vie chinois, c'est grace au bout de chemin que nous avons fait avec Paul et Xu Dan. Pendant plus d'une semaine, nous avons voyage a 4. 4 dont une chinoise! Voyager avec un ou une chinoise change completement la facon d'apprehender le pays. Tout devient plus facile quand on fait sauter le verrou de la barriere linguistique. Le chinois n'est pas une langue facile et certains actes quotidiens relevent du parcours du combattant. Commander a manger (sorti des restaurants a touristes), acheter un billet de train, indiquer sa route a un taxi, ... Paul et Xu Dan (enfin, surtout Xun Dan car Paul est comme nous, il vient d'arriver en Chine) nous ont grandement facilite la vie. Il est drole que nous ayons fait un bout de chemin ensemble. Notre premiere impression n'avait pas ete bonne. Sous la pluie, dans les gorges du tigre bondissant, nous marchions a vive allure, rattrapant un certain nombre de promeneur dont nos deux futurs acolytes. Quand Paul nous a vu, il a immediatement force le pas pour ne pas se faire doubler. Certainement craignait-il que la prochaine guesthouse fut pleine! Nous avions trouve ca limite. Finalement, le hasard a fait que nous nous sommes retrouve a la meme table a la dite guesthouse et que nous avons sympathise. Bien nous en a pris. Comme quoi, il ne faut pas toujours se fier a sa premiere impression!

Le premier bienfait de cette rencontre a ete que nous nous sommes plonges dans la gastronomie chinoise. Celle du peuple, simple et savoureuse. Deja, a quatre, on goute a plus de plats. A chaque repas, Xu Dan prenait les choses en mains, choisissait restaurant et menus. Nous avons eu droit, a chaque fois, a de vrai festin... arrose de bonne biere fraiche!!! Je suis deja en train de reprendre les kilos que j'avais perdu ces 8 derniers mois! La cuisine chinoise traditionnelle est conviviale et ... un peu grasse. Au temps des vaches maigres, les chinois ont pris l'habitude d'utiliser beaucoup d'huile pour rendre leur repas plus consistant. L'habitude est restee! Ici, il est de coutume que tous les mets soient poses au centre de la table et que chacun picore selon ses envies. Pas de plat a soi, on echange et on partage! L'habitude chinoise est aussi de commander beaucoup (trop) de plats et d'en laisser une bonne partie. Plusieurs raisons a cela. D'abord, prouver sa richesse. Seuls les riches peuvent se permettre de gacher de la nourriture. Ensuite, prouver qu'on a manger a satiete. Finir son assiette peut laisser presumer que l'on a encore faim et son eventuel hote pourrait en etre affecte! Nous avons laisse de cote cette coutume. 1 parce que on a pas un budget si demesure que ca. 2 parce que gacher ne nous plait pas!
Paul et Xun Dan nous ont egalement beaucoup aide pour la reservation de nos transports. Depuis mon dernier mail nous avons quand meme avale au moins 2000km!!! J'ai deja evoque le trajet Xichang/Chengdu en siege dur. De Chengdu, notre prochaine destination fut Xi An. Notre plan etait de trouver un train de nuit pour minimiser la longueur du trajet (1100km et 15h de train). Il faut savoir qu'en Chine, on ne peut reserver son billet de train que 10 jours maximum a l'avance, que reserver un billet dont le trajet ne part pas de la ville ou l'achat est effectue est difficile, que la periode estivale est la haute saison touristique des locaux et que le train est bien meilleur marche que le bus (quoiqu'un peu moins rapide)! Moralite, notre rythme de voyage (1 nuit en transport, 1 nuit en ville) ne nous aide franchement pas et quand nous nous sommes presentes au guichet de la gare de Chengdu, 10h avant le depart du train souhaite, ce qui nous pendait au nez arriva! On nous a annonce que tous les wagons-couchettes dures etaient pleins pour, au moins, les 48 prochaines heures! Aie! L'option sieges durs pendant 15h ne nous enchante guere! Rester 3 jours a Chengdu non plus. Notre timing pour rejoindre la Mongolie est un peu serre et les villes moyennes chinoises (attention, ici une ville moyenne fait dans les 4 millions d'habitants!!!) sont... assez laides! Tout est gris! Et le ciel diaphane de l'ete chinois n'est cette fois ci pas en cause!

En desespoir de cause, nous avons decide d'aller tenter notre chance du cote de la gare routiere (10h de bus)! Financierement ce n'est pas donne et il n'y a pas de bus-couchettes, que des bus normaux! De Carybbe et Sylla! Peste ou Cholera? Que choisir? Ce sera finalement, le grand luxe!!! Xun Dan a eu la bonne idee de s'arreter a un guichet de reservation ferroviaire (il y en a un peu partout dans les villes) et de decouvrir qu'il restait des couchettes molles (la 1ere classe des trains chinois)!!! Les 4 dernieres du train du soir! A peine plus cheres que le bus, nous avons fait une entorse a notre style de voyage, opte pour le luxe, et nous sommes rues dessus. Le voyage fut agreable, reposant... cosy meme! Ambiance feutree bien loin de la cohue des sieges dures!

A Xi An, l'ambiance generale fut la meme qu'a Chengdu. Voyage a 4, ville grise et pas tres plaisante, repas savoureux et conviviaux, une premiere journee down tempo a arpenter la cite, d'une deuxieme consacree a la visite des alentours (apres les pandas a Chengdu, les guerriers de terre cuite!!! Il y a 2000ans, un empereur belliqueux les avait fait fabriquer – plus de 6000 a taille humaine, pas un visage identique- et installer devant son mausolee pour rappeler sa grandeur. Impressionnant) et une farouche envie de quitter la ville de nuit! Prochaine etape Pingyao, petite ville (40000hab.) classe au patrimoine mondial pour sa vieille-ville. Paul et Xu Dan ont, quant a eux, decide de retourner a Shanghai. Notre bout de chemin ensemble s'arretera la! Echaudes par nos difficultes passees, nous avons mis notre premiere journee a Xi An pour nous occuper de nos transports recipoques. Ce fut encore plus difficile que les autres fois! Xi An est un noeud ferroviaire et cette fois ci, plus aucune place n'etait disponible. Ni sieges durs, ni couchettes. Rien. Nada! Paul et Xu Dan ont decide d'attendre. 3 jours avant le prochain train. Nous avons opte pour un bus couchette. 5 a 600km. 7H nous avait-on dit! Depart a 21h30.
Nous esperions arriver un peu plus tard que prevu (en general c'est toujours un peu plus long que le temps annonce, non?) car quand on arrive aux aurores tout est un peu plus complique. Espoir decu! 21H30, apres avoir fait nos adieux a nos compagnons, nous embarquons. Ca sent les pieds, la clim' nous irrite la gorge. Ca ne va pas etre une partie de plaisir (rarement dans les bus de nuit), mais ca devrait etre vite passe! 3H45, le chauffeur nous reveille. « Pingyao! » « Pingyao! », repete-t'il! Nous nous apercevons que nous sommes encore sur l'autoroute (oui, oui, il y a des autoroutes en Chine!) au niveau de la sortie « Pingyao ». Le chauffeur veut que l'on descende!!! Ca va pas non? Nous refusons et tentons de lui faire comprendre qu'il doit nous emmener a la station de bus! Xun Dan nous manque deja! Un conciliabule commence. La quasi-totalite du bus est maintenant reveillee! Heureusement que nous avons un lexique chinois dans notre guide. Au bout de 10mn, devant notre inflexibilite, le chauffeur redemarre. J'avoue avoir eu un doute pendant quelques secondes. Va t'il prendre la bretelle ou continuer son chemin? Ouf! C'est la bretelle! Il roule 150m et devant la station de peage, le chauffeur se remet a brailler, « Pingyao! », en faisant de grand signe devant lui. Une pancarte indique: PINGYAO – 4KM. Il fait nuit noire, il n'y a pas un chat a l'horizon. Toujours pas question de descendre! La controlleuse m'ecrit sur un bout de papier: taxi! Mais bien sur! Ou a t'elle vu un taxi a cette heure? Nous restons inflexible. De toute facon, dans cette situattion, je n'appelle pas ca de l'inflexibilite mais de la survie! Finalement, nous avons reussi a nous faire deposer devant la gare! A 4h30! On s'est quand meme dit que l'on avait de la chance! Au Vietnam, on se serait fait jeter dehors!!!
Cette derniere aventure s'est deroulee hier ( ). Ce soir, nous prenons le train pour Pekin (bizarrement, aucun probleme pour reserver). La cite interdite et la grande muraille nous attendent! Nous avons hate!
A+

mardi 7 juillet 2009

same same but different

Quelques images de l'atmosphère régnant dans les villages aux alentours de Lugu. C'est pas le Tibet mais ça en a la couleur!
A+






Aux abords du Tibet


Une semaine est déjà passée depuis mon dernier post. Une semaine à parcourir et découvrir un petit bout de Chine: le Yunnan. Certainement pas la moins interessante des provinces de l'Empire du milieu. A vrai dire le Yunnan est un peu a part (c'est ce que nous en ont dit les differents gens rencontres en chemin). Un peu de Chine, un peu de Tibet, beaucoup d'espaces, peu de pollution. Nos activités ont été plutôt bucoliques.
De Lijiang, nous avons fait cap sur les gorges du tigre bondissant. Un nom en guise de programme. Un trek de deux jours inoubliable. Les gorges se sont 16km à flanc de montagnes, un chemin culminant a 2600m, la rivière 1000m plus bas et les cimes 2500m plus haut (enfin, parait-il car nous ne les avons jamais vues!!!). Entre ciel et terre, à travers la brume et les nuages... Un paysage magnifique... que l'on a failli raté! Nous avions profité des agences de voyages de Lijiang pour glaner des informations sur le trek. Une réponse nous a fait tressaillir: « nous ne faisons pas le trek de 2 jours car il est trop dangereux en saison de pluie »! Risques d'éboulements. Chemins très glissants. Aie! Le trek était notre principale raison de nous aventurer dans les contreforts de l'Himalaya. Ne pas le faire, reviendrait à avoir fait fausse route. Dilemme. Le soir, nous étions toujours dans l'expectative. La nuit nous portera conseil... la météo aussi! Le lendemain, c'est l'horreur!!! Il pleut des cordes!!! Ca ne pouvait pas être pire. On se dit qu'il n'est définitivement pas raisonnable d'y aller. Ca fait chier. En dernier recours, nous allons quand même voir la guesthouse qui organise le transport pour voir ce qu'en pensent d'autres voyageurs. Sans nous rassurer, nous discutons avec d'autres touristes qui vont tenter l'aventure. Nous décidons finalement d'y aller et d'aviser sur place. Si vraiment le temps est trop dégueulasse, nous rebrousserons chemin. 2H de route plus loin, 3 véhicules accidentes en chemin, le temps est clément et les pistes paraissent sèches. 10H30, nous entamons l'ascension. Nous qui nous attendions à des chemins de traverse, découvrons une route assez large et bien tracée. Vraiment aucun danger!!! Les routes du trek sont parsemées de guesthouses tous les 2 ou 3 kilomètres. A 15h30, nous décidons de pousser jusqu'à la prochaine. A peine partis, la pluie fait son apparition. D'abord bruineuse puis torrentielle. Nous accélérons le pas et couvrons les derniers kilomètres sans voir autre chose que le bout de nos chaussures! Nous arriverons à destination tremp&s et transis de froid. L'ambiance de la guesthouse est bonne enfant et nous faisons connaissance de Rob (un anglais avec une vie comme un roman) et de Paul et Xu Dan (un couple sino-britannique). Nos chemins vont se recroiser, j'en reparlerai plus tard! La deuxième journée du trek n'est qu'une formalité. 1H30 de marche pour rejoindre la prochaine guesthouse d'où est organisé le rapatriement sur Lijiang. La route du retour fut certainement la plus risquée. Notre chauffeur se prend pour Alesi. Notre bus couine à chaque virage et a tendance à « chasser » par l'arrière. La route tortille à fleur de ravin et aucune barrière n'est présente pour prévenir un éventuel dérapage incontrôlé. Nous nous en remettons à notre karma... fort bon, ma foi!

De retour à Lijiang dans l'après-midi, nous repartons dès le lendemain. Direction le lac Lugu qui étale ses eaux cristallines à 2700m. La route nous rappelle le chemin de retour des gorges. Mauvais temps, routes de montagnes... et la brume qui vient s'en mêler. Par moment on ne voyait pas à 10m!!! Finalement, après 8h de bus, nous touchons au but. L'approche du lac est splendide. Étendue d'eau encastrée au milieu des montagnes! Tout est parfait mis a part le soleil qui brille par son absence... et un léger contre-temps! La plupart des touristes chinois ne viennent ici que pour une nuit (8h aller, 8h retour pour passer une nuit ici!?!! Allez comprendre!!! C'est ça le choc des cultures!). Pour rentabiliser ce voyage express, une excursion en bateau a été organisée pour nos co-voitures. Ca ne nous intéresse pas vraiment! A 10km du but, nous voilà bloqués devant l'embarcadère. « Ils reviennent dans 2 heures », nous dit-on! Grrrr! N'en tenant plus, nous avons laissé nos gros sacs dans le bus et avons entrepris la fin du voyage à pied! Deuxième choc des cultures! Inverse cette fois ci! Le chauffeur chinois n'a jamais compris pourquoi nous avions préféré marcher que d'attendre sagement!

Notre première journée à Lugu se résume en un mot: la glande! A force de courir, nos organismes avaient bien besoin d'un repos mérité et comme le soleil a bien voulu pointer le bout de son nez... nous en avons profité! Une surprise nous attendait au réveil de notre sieste. La chambre mitoyenne à la notre est occupée... par Rob et sa femme! Bonne surprise! Paul et Xu Dan sont également arrivés. Le groupe se reforme. Le lendemain, nous avons profité de notre petit groupe pour louer une voiture et aller visiter les villages alentours. Ca ressemble plus au Tibet qu'à la Chine. Il faut dire que nous ne sommes qu'à 200km du royaume des cimes enneigés Stupas, chorten, drapeaux de prières, monastère, quiétude! Cet avant-goût nous a fait saliver. Un futur voyage en perspective! A peine le temps de nous perdre dans nos rêveries globe-trotteuses que nous refermons nos sacs sur le Yunnan et nous dirigeons vers le Sichuan, en général, et Chengdu en particulier. La journée s'annonce longue. 8H de bus pour rejoindre Xichang d'où nous souhaitons attraper un train de nuit. Le lendemain matin, 6H30, sous la pluie, un mini-bus vient nous chercher. Paul et Shintan sont de la partie. Kurt, un américain de la Nouvelles-Orleans, aussi. La première partie du voyage se passe sans encombres. A Xichang, ça se corse. Le train est complet! Pas un lit de libre et une ville qui n'offre que peu de distraction. En désespoir de cause, nous optons pour la continuation immédiate de notre périple... en siège dur! La basse classe. Notre nuit, à défaut d'avoir été confortable, s'est avérée folklorique. Wagons bondés, chinois jouant aux cartes, dormant sous les banquettes ou écoutant, à fond, de la musique sur le téléphone portable à 3h du mat', badauds curieux devant ces 4 étrangers et demi, épiant nos faits et gestes et contrôleurs se transformant en vendeurs ambulants, haranguant les foules en vantant les mérites de brosses à dents et de dentifrices. Animations garanties!

A 5h30, courbatus et paupières lourdes, nous sommes arrivés a Chengdu. Il a été entendu avec nos compagnons que la journée d'aujourd'hui se passera en mode mineur. Demain, nous avons rendez-vous avec l'emblème national, le grand panda! Le plus grand centre de réhabilitation du plantigrade se trouve ici. Ceci sera ma prochaine histoire!
A+