mardi 24 février 2009

Malay stories






Mon rythme episcolaire se ralentit... Pas facile de tenir la cadence. Je dois avouer que la Malaysie ne m'inspire pas beaucoup non plus. Moderne, tres moderne, trop moderne! Ici, l'aventure ne vous tend pas les bras. C'est plutot « easy going » et « western style ». Les bus ressemblent aux notres, ne tombent pas en panne et les routes (quelques autoroutes d'ailleurs) n'ont rien a envier a la vieille europe.
Le style de vie est aussi relativement semblable... Quelques differences tout de meme. Ici, 3 cultures cohabitent. Les malais sont musulmans et controllent la sphere politique (nous sommes dans un sultanat). Les chinois, taoistes ou boudhistes, controllent la sphere economique. Les indiens, hindous bien sur, ne controllent rien (sic) et semblent relegues aux roles de citoyens de seconde zone. Les 3 communautes ne se melangent pas. Chacun son quartier dans les villes. Le metissage est extremement rare (on en a pas vu!). D'ailleurs, si un(e) chinois(e), par exemple, se marie a un(e) malais (ca arrive des fois mais ils doivent se convertir a l'islam!), iln sera rejetee par sa communaute. Pour les malais, « sortir » de la religion musulmane est interdit! Bref, le mot d'ordre est: on cohabite mais on ne se melange pas! Bizarrement, il ne semble pas y avoir trop de tension pour autant (peut-etre que le niveau economique eleve aide!).
Nous decouvrons donc la culture malaise. D'un point de vue culinaire, je dois dire que nous sommes assez decu. Globalement, nous avons le choix entre riz et nouilles (eh oui, Antoine nous avait prevenu!). Les restaurants sont principalement tenus par des chinois et la gastronomie est donc... chinoise! Le nombre de preparation de nouilles est infinie mais nous commencons a nous lasse! Il existe quelques specialites purement malaises. La plus connue est le satay. Une petite brochette de boeuf ou de poulet accompagnee d'une sauce a l'arachide. C'est bon! ;-)
D'un point de vu paysage, depuis mon dernier post, nous avons decouvert Penang, une ile, premiere colonie anglaise en malaisie (elle devait casser le monopole hollandais sur le commerce des epices venant d'Indonesie au XVIII), a une encablure du continent (2KM). La grande ville de l'ile (Georgetown) est assez plaisante. Moderne. Principalement chinoise (avec une petite « little india » qui nous a replonge 3 mois en arriere). Penang est reputee, capitale gastronomique du pays. On a mange beaucoup... de nouilles!!!! :-/ Nous avons egalement essaye de nous baigner! Je dis bien essayer! La plupart des plages sont longees par la route principale. Pour se mettre en bikini en pays musulman, c'est pas l'ideal. La seule plage "pour touristes", un peu a l'abris des regards, se trouve etre a la sortie des egouts des resorts!!! En plus la mer est pleine de meduses! Sans rire, j'en rajoute pas! Incroyable!
Comme la chaleur commencait a etre etouffante a Penang (etque nous ne pouvions pas nous rafraichir), nous avons trace la route vers Cameron Highlands. Comme son nom l'indique, c'est une region montagneuse au centre de la peninsule. La principale activite,ici, est l'agriculture. D'abord le the, puis les fraises, les tomates, les choux, le ble... Les montagnes sont recouvertes de serres. Le climat et les sols doivent etre propices a l'exploitation intensive. Enfin, nous, nous nous sommes surtout rendu compte du niveau d'hydrometrie eleve de la region. 3 jours que nous sommes la et 3 jours de pluies incessantes. On voulait se rafraichir, on a ete gate! On a eu froid! :-/ Entre 2 averses, nous avons visite une plantation de the et reussi a aller admirer la curiosite locale: la rafflesia! C'est la plus grande fleur du monde (elle peut faire plus de 1m et peser 10kg!). On ne la trouve qu'ici (a cette periode de l'annee) ainsi qu'en Indonesie (Sumatra et Borneo en automne) et aux Philippines. C'est une plante sans racine, ni tige, ni feuille. Elle parasite une autre plante (comme un champignon). La fleur met 1Omois a eclore et "vit" pendant 7jours. Impressionnant!
C'est sous des trompes d'eau (presque de la grele!!!) que je finis ce post. Demain, nous plions bagages pour Malacca. Ville cotiere, classee au patrimoine mondial de l'Unesco, legerement au sud de Kuala Lumpur. Nous y resterons jusqu'à la fin de la semaine. On decidera de la, par ou l'on rejondra l'Indonesie (Malacca ou Penang). Nous vous tiendrons au courant!
On vous embrasse.

PS: les photos. La 1, une vue de Georgetown (vous remarquerez la cote malaise au fond). La 2, un champ d'ananas a Penang. La 3, des collines de the. La 4, Marie devant la "bete". La 5, une rafflesia arnoldii. A+

mercredi 18 février 2009

Back to Europe


Il fallait croire que 3mois et demi nous suffisaient. Marre de manger du riz! Marre des routes poussiereuses! Marre de la salete et des animaux dans les rues! Marre de tenter de se faire comprendre par des gens qui ne parlent meme pas l'anglais! Marre de cotoyer des pauvres!!!! Enfin, retrouver un standing digne de notre rang! Alors on est rentre en Europe! Ah, payer 20euros un plat de pates (trop cuites!) dans un resto en face du port! Ah, les allemands bedonnants, en short, qui s'enfilent des bieres! Ah, les anglais, ecrevisses, qui continuent a rester au soleil! Ah la France! Que dis-je la France? La cote d'azur!!! Le bonheur! Si on veut...
Treve de balivernes! Nous avons teste un reve d'enfant! Voyager sans bouger... ou si peu. Notre « cote d'azur » se nommait Langkawi. Ile a 30Km des cotes malaises. Paradis a septuagenaires ventripotants. Pour la premiere fois depuis 3mois et demi, nous nous sommes sentis des touristes! Touristes au milieu des touristes! Bêêêh!!!
Depuis le debut de notre aventure, nous nous considerons comme des voyageurs, des backpackers internationaux, a la recherche du paradis perdu, de gens « vrais » et de valeurs plus « pures »! Douche ecossaise! Ici, l'aeroport international deverse son lot quotidien de nouveaux arrivants. Les taxis convoient les plaisanciers dans leur resort! (Les bus y sont interdits! Trop cheap, certainement!) Les restaurants ne servent que des plats occidentalises! (tres peu de gargottes avec des plats malais). Les locaux sont tous occupes a faire du business. « Quoi de positif dans tout ca » me direz vous? La plage? Resort et chaises longues! Jet-ski et parachutes tractes par des hors-bords! Bon, Marie en a quand meme profite pour parfaire son bronzage! Notre guesthouse? Pas mal. Elle etait vraiment conviviale. Cuisine commune, coin detente avec DVD et wifi en libre acces. (On a rencontre des finlandais vraiment cool – enooorme cuite pour moi- et une norvegienne, mariee a un malais, avec une vision, pour le moins singuliere, de la politque a tenir envers les etrangers en Europe: « Ship them back! ». J'en ai encore froid dans le dos et me suis bien pris la tete avec). Alors, le positif dans tout ca? On s'est bien repose! Et c'est tout! Nous etions aussi bien content de nous en aller.
Nous sommes arrives aujourd'hui a Penang (une autre ile un peu plus au sud). Nous y avons retrouve l'asie et commencons a nous familiariser avec la culture malaise. Enfin. Demain, nous allons faire faire nos visas indonesiens (On peut avoir 2 mois!!! Trop cool!). J'espere qu'il n'y aura point de souci cette fois-ci. Il ne devrait pas, en tout cas. Si tout va bien, nous les aurons vendredi apres-midi. Nous resterons certainement pour le week-end puis nous prevoyons de nous rendre a Cameron Highlands (des plantations de thes dans les montagnes). Ca nous permettra de prendre un peu le frais. Car, ici il commence a faire chaud. Tres chaud! Et humide! Il devient, meme, penible de sortir entre 14h et 17h. Ok! On va pas se plaindre! ;-) L'indonesie, ca devrait etre pour debut mars. Nous aurons le temps d'en reparler d'ici la! On vous embrasse!

PS: message personnel de Marie: Moi je suis bronze! Pas bronzée. Non non non! Bronze! Et ca c'est tres positif!

samedi 14 février 2009

Bilan Thaï


La thailande, c'est fini... Enfin, nous y repasserons. Forcement, Bangkok est le noeud aerien de l'asie du sud-est. Nous voici arrives en Malaysie. Plus exactement a Pulau Langkawi. Une ile, juste a la frontiere. Temps de relaxation. Nous l'avons bien merite. Il nous a fallu 28h, 1 train, 1 bus, 2 taxis et 1 ferry pour la rejoindre. Nos reflexions sur la Malaysie suivront d'ici quelques jours. Le temps de nous acclimater a ce nouvel environnement. La premiere impression est que, hormis le niveau de vie, nous sommes entres dans un nouveau monde. Fini le boudhisme et l'alphabet sanskrit. Nous sommes maintenant en monde musulman et l'ecriture est latine (c'est quand meme plus simple!).
Alors la Thailande? Depuis 2 ans, rien n'a change et notre impression reste globalement la meme. Si vous n'avez jamais voyage en Asie, probablement la Thailande est la meilleur destination pour un apprentissage progressif du continent. Un changement culturel modere. La vie est simple (dans le sens occidental du mot), facile devrais-je dire. En bien des points, la Thailande est un pays occidentalise. Visualisez la France, remplacez les eglises par des pagodes, les champs de ble par des champs de riz, et vous aurez une idee approximative de a quoi ressemble le pays. Alors, les principales differences restent les minorites ethniques, qui vivent dans une grande precarite, et la democratie qui n'en est qu'a ses balbutiements. Ici, pas trop de questions a se poser. Il n'y a qu'a profiter... et consommer. Ceci explique certainement pourquoi la Thailande reste la premiere destination touristique asiatique. En ce qui nous concerne, ce passage restera celui des occasions manquees. Ratees, les retrouvailles avec notre « amie »-guide, Kanchana. Rate, notre depart pour la Birmanie. Peut-etre une lecon! Tout ce que l'on avait prevu ne s'est pas bien passe. Peut-etre ne faut-il plus rien prevoir! A mediter. Tout ne fut pas negatif pour autant. Notre passage en Thailande du nord restera un tres bon souvenir. Les paysages sont toujours aussi magnifiques et notre rencontre avec Jack nous a rejoui. Chiang Mai, et ses massages, reste une ville charmante. Soppong fut un havre de paix. Les thailandais sont un peuple souriant et prevenant, agreable!
Le moment est maintenant venu de passer a autre chose. Autre pays. Autre culture. Autre langue. Autre gastronomie. Decouvrir, encore et encore. S'ouvrir l'esprit. Cela reste le but ultime de notre voyage!
Pour finir, je vous laisse avec les chiffres de notre passage en Thailande:
6. livres lus. (rien a conseiller, pas de coup de coeur... desole)
13. nombres de lits differents dans lesquels nous avons dormi.
27. nombre de jours passe en Thailande.
1000. en euros notre budget (billets d'avion jetes pour la Birmanie inclus - 180euros)
3000. km parcourus.

A+

mercredi 11 février 2009

Mission visa




4 jours depuis notre retour a Bangkok. On ne peut pas dire que nos journees ont ete trepidantes. Notre seul objectif ici etait de recuperer nos visas pour la Birmanie. Mission visa, le mot n'est pas galvaude. Ce fut une epreuve... Nous sommes passes par tous les etats et, finalement, ce fut un echec... volontaire! Je m'explique.
Nous sommes donc arrives a Bangkok dimanche dernier et des lundi matin, nous etions au rendez-vous de l'ouverture de l'ambassade birmane a Bangkok. 8h30. Un petit groupe attendait deja que les portes s'ouvrent. 9H tapantes, le prepose birman nous fait entrer et distribue les formulaires de demande de visa. Nom, prenom, nationalite, adresse personnelle, adresse en birmanie (il suffit de noter le nom d'un hotel en birmanie), bon, rien de bien inhabituel, mais aussi couleur des cheveux, des yeux et de la peau ( complexion en anglais plus drastique que couleur de peau, ca se traduirait plutot par teinte. Nous nous devions inscrire « pale »), taille et ce qui fache le plus pour moi: profession! Echaude par mon experience indienne, je me resous a opter pour un emploi moins « expose »: barman. De toute facon, si je leur dis que je travaille pour la tele francaise, vu qu'ils ne veulent pas de journaliste sur leur sol, je suis persuade qu'ils me refuseront le visa. Nous rendons nos formulaires aux fonctionnaires birmans. Ce n'est pas marque sur le formulaire mais ils desirent d'autres renseignements: adresse en thailande (notre guest-house) et adresse de notre travail. Pas de probleme, je note l'adresse de la schloss a Strasbourg! :-) Me voilà, officiellement auto-engage par Pat et Janine! Quel bonheur! Nous rendons nos copies. Et la, les ennuis ont commence. Le fonctionnaire a epluche les nombreux visas garnissant nos passeports et des qu'il est tombe sur mon visa indien, il a tique! Oups! Mon visa indien est un visa journaliste, la seule difference avec le visa touriste est une lettre (J a la place de T) en haut a gauche. Nous pensions que cela passerait inapercu. Rate! Immediatement, nous nous sommes dit que c'etait mal barre. Conciliabule entre le subordonne et son chef. On nous tend un nouveau formulaire. Il nous est demande l'historique detaille de nos emplois, les dates, les lieux, les numeros de telephone. En 1, j'inscris le Schloss et le numero de Pat. Je rigole interieurement imaginant un birman appelant Pat, en anglais, pour lui demander des renseignements sur moi. Il aurait ete recu vertement! Au depart, je fus tente de marquer etudiant en 2 mais, en parlant avec Marie, nous nous sommes dit qu'il fallait quand meme justifier ce J sur mon visa indien. Je me resous a m'auto-engager chez 4 horizons (la structure qui a succede a JFZ), en precisant que mon travail consistait a monter des films commerciaux, avec arret de ce pseudo-travail en Octobre 2008. On verra bien. Nous rendons nos formulaires... a un nouveau fonctionnaire, le chef du service. S'en suit un interrogatoire... serre. Il me redemande x fois si je travaille pour les medias. Je jure mes grands dieux que non! Enfin, ca depend ce qu'on appelle media. Je suis TECHNICIEN! « Vous ne travaillez pas avec des journalistes » me demande t'il! « Non, je ne suis pas journaliste », reponds-je! J'explique que j'ai 2 boulots, que j'ai mis barman car j'avais deja eu des soucis avec l'Inde, que de toutes facons, j'ai quitte ces 2 boulots pour faire ce voyage. Et ca dure comme ca une bonne demi-heure. Toujours les meme questions, repetees, en boucle! Finalement, il nous annonce qu'il doit en parler avec ses superieurs, qu'il garde les passeports et qu'il faut que l'on revienne dans 48h! Sceptiques, nous acquiescons! « Faites ce que vous devez faire! » Une fois sortis, nous nous disons que c'est mort! Quoique. On se dit que franchement, si j'avais ete un journaliste voulant entrer en douce en Birmanie, j'aurais ete le dernier des bras casse (mais il y en a) pour debarquer a l'ambassade avec un visa journaliste d'un autre pays! J'aurais assurer mes arrieres! Peut-etre se le dit-il lui aussi? Peut-etre notre chance!
J'ai toujours aime mon boulot. Je mesure tous les jours la chance que j'ai d'avoir un metier qui me plait et les conditions dans lesquelles je peux l'exercer. Mais la, ca commence a me casser les bonbons! Voyager et travailler a France3, c'est la croix et la banniere! Bref, de retour a l'hotel, nous commencons a mettre sur pied un plan B. Nous estimons nos chances de reussite a 5%. Mieux vaut-il se preparer au pire, quitte a avoir une bonne surprise. Resolution numero1: Des que possible, declarer mon passeport comme perdu et en faire refaire un vierge! (parce que ce genre de probleme risque de ressurgir pour la Chine, voir le Vietnam). Ensuite, nous devons quitter la thailande avant le 16, date de fin de notre visa. 2 options, la nord ou la sud. La nord, c'est retourner au Laos, deja-vu mais sympa! La sud, c'est la Malaysie, inconnu mais a priori tres moderne! Nous penchons quand meme pour la nouveaute. Alors, on se renseigne (et la, heureusement que nous avons la w-fi dans la chambre car on y a passe quelques heures!). Notre plan B s'organise. La Malaysie, certes c'est (trop?) moderne mais il y a aussi des coins recules (jungles et forets), des superbes plages et le visa est de 3 mois (point non-negligeable). De plus, nous decouvrons que si nous faisons notre visa pour l'Indonesie en Malaysie, nous pouvons obtenir un visa de 2 mois (au lieu de 1 a l'arrivee). 2 mois en Indonesie, ca c'est un programme qui nous branche bien. On aurait le temps de mieux visiter (peut-etre d'aller au Kalimantan, la partie indonesienne de Borneo) et, eventuellement, de trouver un travail en tant que volontaire. Vendu! Si nous n'avons pas le visa birman, on fera 2 mois en Indonesie. La pilule est tout de suite moins amere!
Le lendemain se passe tranquillement. Toutefois, un etrange sentiment s'insinue doucement dans mon esprit. Si j'etais a la place des birmans, que j'avais un doute sur mon veritable travail, jamais je ne prendrai le risque de me laisser entrer. Mais si ils le faisaient quand meme? Ce qui est sur, c'est que mon nom sera repertorie comme un danger potentiel, en tout cas, comme a surveiller. Que se passerait-il si je prenais en photo, par megarde, un batiment interdit (un pont, une edifice gouvernemental,...) et que je me faisais arreter? Si je parlais avec une personne « politiquement incorrecte »? J'ai aussi fait des recherches sur internet et, sur le site de l'ambassade de France en Birmanie, il est ecrit que des ressortissants francais y ont « disparu »! Sans plus de precision. Petit a petit, cet etrange sentiment prend un nom: la peur. Ou de la parano, peut-etre. Il existe une phrase que je me repete souvent quand je suis face a une situation qui m'angoisse. C'est tire du film « Dune », de David Lynch (on a les references que l'on peut!). « La peur est une petite mort ». Si on laisse la peur nous dominer, on ne fait rien de neuf... et on n'existe pas. Il existe aussi une vieille maxime dans la familia (le groupe de potes de Belfort): « Mieux vaut des remords que des regrets ». Soit mieux vaut faire les choses et s'en mordre les doigts que de ne pas les faire et de se poser la question de ce qui ce serait passe si on l'avait fait! Bref, tout ca me plonge dans un grave dilemme. Y aller ou ne pas y aller? La nuit porte conseille. On verra le lendemain.
J'ai pas tres bien dormi. J'ai reve qu'a notre arrivee a Yangoon, a la douane, je me faisais arreter et interroger, qu'ils decouvraient que j'avais menti, que je me retrouvais en cellule. Ma parano enfle. Dans la matinee, je n'espere qu'une chose: qu'on nous refuse ces visas. Pas de choix. C'est tellement plus facile! J'ai meme tente (mais c'etait ferme) d'appeler l'ambassade pour savoir ce qu'ils en pensaient. Petit a petit, notre plan B, nous semble plus attrayant que le A. Si c'est pour passer un mois en Birmanie avec une petite boule au ventre, est-ce que ca vaut le cout? Nous tentons de faire un recapitulatif des points positifs et negatifs des 2 alternatives. Meme si tout cela n'est que de la parano, l'esprit de notre voyage n'est plus la. Nous decidons finalement, avant meme de nous rendre a l'ambassade, de ne pas y aller! Le jeu n'en vaut pas la chandelle! Pour la premiere fois, je laisse ma peur m'empecher de faire quelquechose que je voulais vraiment! Peut-etre que je veillis? Peut-etre que je m'assagis? Peut-etre le regretterons nous plus tard? Ainsi soit-il!
Pour l'anecdote, les birmans etaient enclins a nous delivrer ces foutus visas! Toutefois, quand nous leur avons dit qu'on avait change d'avis, ils ont garde les formulaires avec nos photos et la photocopie de nos passeports (alors qu'on leur avait demande de nous les rendre). On ne saura jamais ce qui aurait pu se passer. Notre avenir vient de changer. Nous sommes, maintenant, franchement impatients de decouvrir l'Indonesie (et la Malaysie aussi, un peu). Pour conclure et entretenir ma bouddhïite aigue, je vous laisse avec ce proverbe: « Ce qui te manque, cherche le dans ce que tu as »!
A+

PS: les photos sont des orchidees (bien sur!) photographiees lors du festival des fleurs de Chiang Mai. Il y avait une parade dans toute la ville, c'etait chiant, kitsch et pour tout dire assez laid! Mais il y avait une exposition d'orchidees! Et ca c'etait superbe!

lundi 9 février 2009

INFOS!!!

Juste pourr vous dire que Bangkok offre la wifi gratuitement!!! Du coup, nous avons internet dans notre chambre (Ah que je suis content de mon petit portable!) et nous sommes connectes quasi en permanence (bon pas le soir pour vous parce que pour nous c'est la pleine nuit). Donc pour ceux qui voudraient chatter un peu avec nous, on vous donne nos adresses. (profitez ca ne durera que la duree de notre sejour ici)
Pour skype, utilisez: bgehant@yahoo.fr
Pour Msn (sans camera), utilisez: mariedro@hotmail.com
Au plaisir de vous voir!

samedi 7 février 2009

bestiaire alimentaire... la suite






Alors, pour les photos, la 1, le "nouveau fruit"sur un stand. La 2, le fruit ouvert. Les gros quartier ont des noyaux, les petits fondent sous la langue, pour ceux qui veulent faire des recherches pour nous trouver son nom, a mot moteur de recherche! La 3, pour dire quón peut aussi sóffrir des plaisirs plus traditionnels. La 4, lámour des asiatiques pour les poissons seches ne peut se dementir. La 5, des chenilles. Un mec má assure que cétait super bon. Certainement ma prochaine experience (mais je prefererai pouvoir en acheter a l'unite pour gouter!)
A+

bestiaire alimentaire






Nous, francais, maitres es escargots, grenouilles, mollusques et autre fromages qui puent, champions incontestes de l'Europe gastronomique, ne sommes, finalement, que des limites de la papille, des handicapes gustatifs, oserais-je des petits scarabes culinaires, face aux ogres asiatiques.
Ici, tout se mange, fruits et legumes,racines, bulbes et tiges, piscides, batraciens, mammiferes, insectes volants, rampants, nageants, grouillants, bavants. Rien ne se perd, tout se consomme. Pattes de poulets, tetes et becs, estomacs (les ecossais le font aussi!), foies et reins (rien de bien original), pieds et groins (deja-vu), ovaires (de poule, si, si!) et foetus (non, en fait le poussin dans l'oeuf, avant l'eclosion). J'avoue, je fais dans le sensationnalisme mais tout est vrai. J'ai tout vu. Petite precision: principalement, les asiatiques mangent du riz, beaucoup de riz, ou des nouilles, au wok, en soupe, et ils adorent tout ce qui est fort en goût. J'avais goute, lors de notre dernier voyage, l' « oeuf de cent ans », un oeuf ayant passe 30jours sous la cendre dont le blanc etait devenu noir translucide et le jaune, verdatre, un goût d'oeuf... pourri! Mais une « friandise » pour eux! A part cela, ils rafolent de viande sechee. Viande de boeuf ou de poissons. Les stands des marches en sont gaves et le calamar y occupent la part du lion!
Nul n'est parfait. Malgre une curiosite debordante et un gout du risque prononce, j'ai rate au cours de mes peregrinations un certain nombre (mais pas un nombre certain) de delicatessen, quelquefois a cause de circonstances independantes de ma volonte, plus souvent a cause d'un manque de connaissance. Je n'ai qu'une exigence gastronomique: savoir comment ca se mange ou plutot quoi! La tete ou pas? Et les ailes, j'en fais quoi? Les antennes, comestibles? Alors, rate cochon d'inde (bon, c'etait au Perou mais mon regret reste vivace), rate chauve-souris (Oui! En brochette au Laos), rate poussin dans l'oeuf.
Depuis quelques jours, mon tableau de chasse s'agrandit. Le scarabe, le criquet et le ... ??? truc bizarre avec des ailes et des gros yeux noirs globuleux (euh ... un cloporte? Ouais, c'est ca, un cloporte) sont venus rejoindre la sauterelle, le ver a soie, le scorpion et le nid de fourmis fourre aux larves au pantheon de mes experimentations culinaires. Faut pas mourir idiot. Moi, je goute d'abord, je juge ensuite! Et franchement? J'ai tout trouve bon (avec un petit moins pour le ver a soie). Le cloporte? Un goût de reglisse! Mention speciale aux criquets et sauterelles. Grilles, sales, epices, ca a un goût de reviens-y!
Bon, je vous rassure, nos decouvertes gustatives ne se limitent pas au monde animal. Nous avons eu des experiences plus « accessibles ». Plantes aromatiques, fruits et legumes. Cote legumes, le plus etonnant est l'utilisation des tiges (que l'on aurait tendance a jeter par chez nous). Branches d'epinards, tiges d'oignons! D'ailleurs les tiges d'oignons revenues au wok avec du poulet, humm! Un delice! Cote fruits, c'est l'avalanche! Deja, l'ananas (petit ou gros), la banane (rouge ou jaune, petite ou grande, avec ou sans « noyau ») et la mangue (fondante) pourraient etre ranges au rayon « nouveaux fruits » tant leur saveur est sublimee. Ensuite, l'etale des neo-saveurs nous offre ces fruits dont nous (Marie et moi) maitrisons le nom: fruit du jacquier, dragon fruit, dourian (qui pue tellement qu'il est interdit d'en apporter dans certains hotels) ou tamarin. Enfin, mysterieux, plethore de fruits a l'appellation inconnue (toujours par Marie et moi): vert, rouge, a pepin ou a noyau, juteux, croquant, acide, amer ou sucre. Et une palme decernee a celui sur la photo(cf post suivant). Ferme, il ressemble a une aubergine. Ouvert, ses quartiers se confondent avec une gousse d'ail. Sucre, juteux, legerement acidule, frais, son goût ne correspond a rien de connu et c'est exquis!
Bon appetit!

PS: J'ai failli oublie une anecdote. Pendant notre trek de 3 jours, j'ai aussi goute a l'ecureuil. Jamru (le guide Karen) avait attrape pendant la nuit un ecureuil volant (de ceux qui peuvent « planer » d'arbres en arbres). A l'aurore, il me presente son butin. Son pelage etait si doux! Mais, ni une, ni deux. Trois temps, quatre mouvements, l'animal etait passe sous le feu, son pelage cramoisi, puis evide, il fini au barbecue. Brochettes d'ecureuil, rien a mange (ou presque) et gout de brule. J'etais desole!
PS2: nous sommes arrives ce matin a Bangkok. 10H de bus, sommeil leger, attente prolongee (a 5h la guest que nous avons reservee est fermee – chambre liberee a 8h). Demain, operation visa. Nous (je?) vous raconterons! A+
PS: les photoa. Rien a ajouter, cétait mon dejeuner! ;-)

jeudi 5 février 2009

Marche de Soppong






Nous y avons passe 3 jours... delicieux. Alors je tenais quand meme a vous montrer quelques photos de Soppong. La 1, notre "maison" et sa terrasse attenante. Le reste, la population locale en toute simplicite.
A+

3 mois de gestation...






Ca y est! Euh non, Marie n'est pas enceinte! ;-) C'est juste que 3 mois sont passes depuis notre depart. Quart d'annee, quart du voyage. Le temps s'ecoule si vite. Il est vrai que nous n'arretons pas de bouger d'un endroit a un autre. Ces 3 derniers jours ont, par consequent, ete consacres... a une oisivite totale! Nous avons pause nos sacs dans une bourgade nommee Soppong. Isolee et calme, nous y avons trouve un adorable bungalow de bois avec vue sur la riviere. Besoin de recharger nos batteries. Notre programme, beaucoup de rien saupoudre de lecture. Nous allons faire nos courses au marche local et nous mangeons sur une petite terrasse en bambou mitoyenne a notre bungalow. Zen. Nous avons encore 5 jours devant nous avant de rejoindre Bangkok puis encore 4 jours a Bangkok avant notre vol pour Yangoon, Birmanie. 10 jours shanti shanti!
Le temps s'ecoule vite, c'est vrai. Les kilometres se sont fait avales. Les paysages ont defiles. Les rencontres se sont multipliees. Les anecdotes se sont accumulees. 3 mois. Je depasse mon record de temps passe a l'etranger (Marie est une habituee de ces voyages interminables et lointains). Peut-etre, le moment est-il venu de faire un premier bilan. Oui oui, un « premier » bilan, celui du voyage le plus important, le voyage personnel. L'interet de cette annee sabbatique n'a jamais reside dans une accumulation de lieux, d'heures de bus, de lits d'hotels ou d'anecdotes. Le voyage « physique » est simple, rapide, hache et se raconte aisement. Le voyage interieur, lui, est plus complique, lent, lineaire et incroyablement difficile a mettre en mots (peut-etre vous ne vous en apercevrez pas mais ce post m'a pris beaucoup de temps).
Je me lance! Pourquoi voyager, in fine? Pourquoi se deraciner? Pourquoi se mettre en « danger », loin de ses habitudes, de son confort, de sa tranquilite? Pourquoi si ce n'est pour apprendre a se connaître un peu mieux! Se decouvrir! Tout est question de temps et de volonte. Ce voyage m'offre le premier, le deuxieme a toujours existe. L'itinerance comporte sa part de stress et d'angoisse. S'adapter tous les jours, controler son comportement pour ne pas choquer les us et coutumes locales, se poser les questions primaires constamment (Partir? Rester? Ou dormir? Quoi manger?). Du stress donc, mais du « bon » stress. De celui qui vous rend plus vivant, qui vous revele a vous-meme. Le voyage est, avant tout, introspectif. Se voir avec un oeil « neuf » prend du temps. Analyser ce regard et en tirer des consequences encore plus. 3 mois ce n'est finalement pas si long. Je ne fait que commencer a desemberlificoter les fils de ma personne.
Le voyage itinerant vous confronte a vous-meme. L'eloignement et la rupture avec sa vie occidentale, la confrontation de son mode de vie avec celui de l'autre, l'alter-ego, facilitent, encouragent meme, la prise de recul, l'accelere. Choc des cultures et remise en question. Loin de son cadre habituel et de ses contraintes materielles ou ethiques, nos masques tombent. Nos constantes comportementales nous sautent aux yeux. Comme une evidence. Plus d'excuses ou de faux-semblants.
Recherche personnelle. Originelle. Qui suis-je? Pourquoi le suis-je? Eternelle question, sans cesse remise sur l'ouvrage. Bien sur, cette quete perpetuelle n'a pas besoin du voyage pour etre amorcee, ni poursuivie. Mais ici, j'ai le temps (presque infini) de m'y consacrer et rien pour m'en detourner. Alors, qu'ai-je decouvert de moi ces 3 derniers mois? Des forces et des faiblesses. Rien de bien neuf, je vous l'avoue. Plutot des confirmations. Et peut-etre des precisions. Je ne vais pas faire de liste. Trop long. Trop personnel. Je garde cela pour mes tres tres proches. Je dirai juste que mes faiblesses m'interessent plus. La quete n'est-elle pas de devenir meilleur? Alors, qu'aimerais-je changer? Je n'evoquerai que ce qui me paraît le plus flagrant. Il serait temps que j'arrive a me calmer, a mieux maitriser mes nerfs (une « boule de nerf » me qualifiait, deja, un professeur en primaire, vous voyez, « vraiment » rien de neuf). Ces nerfs qui ne demandent qu'a exploser et qui bien (trop!) souvent explosent! Faire la paix, donc, avec moi-meme, avec ma vie! Pour ce faire, il faudra bien aussi que je m'enfonce dans les raisons de cette nervosite, de cette rage qui m'habite. La est la suite du chemin. Il reste 9 mois d'abord... et des annees, ensuite!
A+

PS: Ce post m'a vraiment pris du temps. 3 jours. Nous sommes depuis arrive a Chiang Mai. Nous continuons sur un rythme « down tempo ». Hier premiere cuite. Des japonais avait organise une fete dans notre guest-house avec un danseur traditionnel. C'etait tres bien. Les photos sont tirees du spectacles!

dimanche 1 février 2009

Mister Jack (en photos)






la 1, mister Jack, of course, la 2, une chemise karen, la 3, le village perdu dans la foret, la 4, Marie se faufilant dans la brousailles et la 5, la vue des montagnes
A+

Mister Jack






Et de un trek! Un vrai! 3 jours de marche a travers la foret, a traverser et retraverser des cours d'eau, a crapahuter dans des descentes pierreuses, a longer des falaises, a s'arreter dans des villages et a camper à la belle etoile! Ca fait du bien!
Nous sommes partis jeudi matin. Apres 1h de voiture, nous nous sommes arretes dans un village Mhong, point de depart de notre trek. Les Mhong sont un peuple originaire du Vietnam. Apres la guerre, ils furent victimes de persecutions par les autorites vietnamiennes (il faut dire qu'ils avaient soutenu les americains) et ils emigrerent. Ici, tout le monde porte encore l'habit traditionnel. Pantalons ou jupes et vestes de velours ( en tout cas ca y ressemble) noirs brodes de fleurs multicolores. Les maisons sont en tek pour la plupart (meme si maintenant son commerce est interdit) et le village paraît « relativement » opulent (plusieurs 4x4 derniere generation y sont gares). C'est etrange cette mixite entre tradition et modernite. Les maisons sont en bois, le sol en terre battue mais on trouve des 4x4 et les scooters sont legions! Notre trek commence. Jack, notre guide nous explique la faune et la flore. Il rigole tout le temps. Ca cree du lien car autrement, malgre un bon anglais, son accent empeche une parfaite comprehension de ce qu'il raconte. Nous nous faufilons a travers une intense vegetation. Le chemin est a peine visible... de meme que les alentours! Mais quand la vue se degage, c'est magnifique! Des montagnes a perte de vue!
Nous marchons 2 bonnes heures avant notre pause dejeuner. C'est a ce moment que nous commencons a faire plus ample connaissance avec Jack. Sa vie est un roman a elle seule! Un pere birman, une mere thai, ne sur la frontiere, il part a 20 ans etudie en birmanie, a l'universite karen (les karen sont une minorite ethnique birmane qui a massivement emigre en thailande apres l'arrivee au pouvoir de la junte militaire en Birmanie). C'est a ce moment la que l'armee birmane attaque l'universite. Les etudiants se refugient dans la jungle et rejoignent l'armee independantiste karen. Jack y restera 11 ans. J'avais deja rencontre un guide (au Vietnam) qui avait fait la guerre et il avait le meme sourire incruste sur son visage. Il faut croire que ceux qui traversent les evenements les plus durs, si ils s'en sortent, en tirent quelques lecons. Entre autre, que la vie est un bonheur! Je ne vais pas raconter toute sa biographie, mais nous avons decouvert un personnage extremement attachant!
Apres le diner nous sommes repartis sur les chemins forestiers. 1H30 plus tard, apparaît au milieu de la foret, une petite clairiere d'ou quelques toits depassent. C'est le village de sa cousine ou nous passerons la nuit. Ici, les gens sont des karens. Etonnamment, a l'origine, la Thailande n'abritait pas de minorites ethniques, toutes ont finies par arriver ici suite a des persecutions dans leur pays d'origine (Birmanie, Vietnam, Chine) et maintenant les montagnes du nord en sont truffees. Nous faisons connaissances de nos hotes et flanons dans le village. Ca ne ressemble pas du tout au village Mhong. Ici, les seuls signes exterieurs de richesse sont les panneaux solaires qui equipent chaque maison. Il y a quelques annees, le gouvernement thai a lance une grande campagne pour financer et equiper tous les villages de ces panneaux. Operation reussie, on les retrouve partout! Nous avons mange tous ensemble un repas traditionnel (de fete pour eux car il m'etonnerait fort qu'il mange autant de viande tous les jours. D'ailleurs, ce qui n'avait pas ete consomme a immediatement ete redistribue aux autres villageois) succulent (mais avec rien de bizarre! Dommage! Ah oui, une trouvaille, ici, ils mangent les tiges des oignons, revenus au wok et c'est excellent!).
Pour la deuxieme journee, Jamru, le mari de la cousine de Jack se joint a nous. Il est impressionnant. Ses avant-bras sont gros comme mes mollets. Jack se charge de la traduction, lui du chemin et de l'initiation « homme des bois » (j'en reparlerais plus tard). On a pas trop marche (4h). En partie car il fallait arriver tot a notre campement (la 2eme nuit etant une nuit dans les bois). Peu avant, nous nous sommes arreter a une cascade et c'est encore un peu avant que le drame est arrive! ...  « roulement de tambour » ... Peu avant la cascade donc, nous devions traverser la riviere (enfin c'est ce que j'avais compris) et, comme d'habitude, je me suis pris pour plus malin que les autres. J'avais la flemme d'enlever mes chaussures et j'ai voulu traverser, tel le cabri, et passant de caillou en caillou! Ce qui devait arriver, arriva! La pierre humide fit se derober mon pied et c'est tout habille que j'ai chu le cul dans l'eau! J'ai quand meme eu du bol. 1, je me suis pas fait mal! 2, mon sac ne fut que tres legerement mouille (et surtout mon appareil photo et les objectifs, n'ont rien eu)! Moi, j'etais trempe et mes chaussures faisaient plotch plotch mais j'avais des rechanges secs et je ne risquais pas de mourir de froid durant la nuit! Ouf (meme si mon ego en a pris un petit coup)! En arrivant au campement, je m'empressais de faire secher mes affaires au soleil. Nous avons ramasser du bois pour le feu et Jamru se mit a nous faire une demonstration de tout se que l'on peut faire avec du bambou (deja, en route, il nous avait confectionne des verres en bambou). C'etait dingue! Passe la spatule en bambou, on peut faire une theiere en bambou, un rice cooker en bambou, un moule a cake en bambou (si si, ils nous on fait un cake cuit au feu de bois dans un moule en bambou!). Ah, j'oubliais! La loi des series! Quand je fais une connerie, je n'aime pas la laisser toute seule. Alors j'enchaine! A la tombee de la nuit, mes chaussures n'etaient pas seches. Je decidais donc de continuer le sechage au feu de bois. Jamru m'avait pourtant prevenu. « fait gaffe de pas les bruler! » Oh, l'autre bruler du cuir, j'vais pas les jeter dans le feu! Mais lui ne parlait pas du cuir... mais du plastique! Et ce qui devait arriver, arriva! J'ai fait fondre mes chaussures de marche! En partie du moins! Heureusement (pour mon ego qui s'enfoncait dans mes chaussettes...mouillees), mon malheur a fait le bonheur de Jack! Il fait la meme pointure que moi (un peu moins en fait mais mes chaussures etaient un peu petite!) et mes pompes lui allaient comme des chaussons. Je lui en ai donc fait cadeau (il les fera reparer, les cordonniers ici sont capables de tout reparer). Si je veux etre philosophe (et je le veux), je dirais qu'il n'y a pas de hasard. Toutes ces conneries ne tendaient que vers un seul but: lui donner mes pompes. Il en a certainement plus besoin que moi mais, sans tout cela, je ne l'aurais, certainement pas fait (elles avaient quand meme une certaine utilite). Jusqu'a maintenant, il trekkait avec une paire de sandales (elles-memes recuperees d'un autre western qui les avait bousillees!) et il etait ravi de recuperer de vraies chaussures. Moi aussi... pour lui!
Le 3eme jour a commence par une 2eme initiation bambou. Le programme: les pieges de chasseurs en bambou! Assomoir, piege a souris et percuteur a lance en bambou! Edifiant! La marche a repris. Nous avons traverse 5 ou 6 fois la riviere (de l'eau jusqu'au nombril a 9h du matin, ca reveille!). Cette fois je ne suis pas tombe! Pour l'occasion (la traversee des rivieres), nous avions achete des chaussures en plastique (heureusement car me pompes etaient nazes)que nous avons offert a Jamru a la fin du trek. Arrives dans la vallee, nous avons continue a travers champs ou les travailleuses piquaient le riz (mais on a aussi traverse des champs d'oignons, d'oseille, de ble, de mais, de pasteque,...). C'etait magnifique.
Pour finir, nous avons fait une derniere halte a une source d'eau chaude naturelle. Bon, ce n'etait pas exactement comme je l'imaginais. Pas un trou creuse a meme le sol avec l'eau chaude ruisselant de baignoires en baignoires. C'etait des salles de bains comme on en trouve chez nous avec un robinet d'ou coule de l'eau chaude. Si on ne nous avait pas dit que c'etait de l'eau chaude naturelle (et si il n'y avait pas cette odeur de souffre!) on n'y aurait vu que du feu. Enfin, c'etait vraiment agreable de se prelasser dans un bain chaud (la 1er et peut etre le dernier du voyage) apres 3 jours de marche!
Voilà, j'ai ete un peu long (Sam me pardonnera j'espere!). Le trek nous a beaucoup plu. Ca nous a fait beaucoup de bien de marcher et nous avons grandement apprecier la gentillesse, la prevenance, le sourire et un mot, la personnalite de Jack. Je pense qu'un bon trek tient principalement a la relation que l'on entretient avec son guide. Pour le coup ce fut reussi!
Nous sommes arrives aujourd'hui a Soppong. Un hameau paisible au milieu des montagnes. Nous allons peut etre y rester 2/3 jours. Nous avons envie de nous poser un peu. On a quand meme pas mal bouger depuis notre arrivee a Bangkok, que nous devons rejoindre pour le 9 (a cause du delai pour les visas birmans). Une semaine devant nous que nous voudrions shanti shanti!
A+

PS: Anecdote: Avant de finir le trek, Jack nous a demande si on pouvait lui tirer une photo pour, je cite, « que ces enfants puissent le voir quand il ne sera plus la! » (sic). En 2 heures, c'etait fait. Nous, on ne l'oubliera pas... peut etre que lui non plus!
PS2:Pour ceux qui voudraient venir nous faire un coucou, cela peut vous interesser (les autres aussi d'ailleurs!):le programme de se voyage se precise. Nous avons achete nos billets d'avion de retour de l'Indonesie (merci airasia pour les tarifs hyper competitifs – 30euros Bali/Bangkok). Donc du 13 fevrier au 10 mars, la Birmanie. Puis retour a Bangkok et cap au sud. Passage en Malaisie puis l'Indonesie (la date d'entree en Indonesie dependra de la duree de notre visa – 1 ou 2 mois) jusqu'au 28 Avril. Retour a Bangkok puis cap sur le Cambodge. On voudrait etre au Vietnam pour la mi-mai (on voudrait y rester entre 4 et6 semaines). Chine a la mi-juin ou debut juillet et enfin, Mongolie a la mi-juillet, debut aout.
PS3: les photos; la 1, une femme Karen, magnifique! Et dans le desordre, marie qui traverse des ponts de fotune, moi portant mon poids en riz (ou presque) karen-style, les rizieres verdoyantes et la theiere en bambou!