vendredi 27 mars 2009

Images de gosses






un peu de rab'. J'ai oublie de dire qu'avec toutes nos activites on a pas encore eu le temps d'aller visiter la plantation... ni l'usine! Alors je vous laisse avec les petits bambins... 900, il y avait de quoi faire de belles photos!

UFO (for unidentified foreigner object)






Pour les non-anglophones, UFO veut dire OVNI en anglais. Et la ou nous sommes, nous sommes un « objet etranger non-identifie ». Nous avons pose nos guetres a Sebelat. Inutile de chercher sur une carte (excepte google earth), vous ne nous trouverez pas. Sebelat est vraiment un tout petit village et d'un point de vue touristique, un no man's land! Le chauffeur de notre bus et nos compagnons de voyage nous regardaient, interloques, quand nous avons decharges nos bagages (a 5h du matin!!!)! Les habitants du village de meme. Nous percevions les messes basses incredules. « Mais quels sont ces fous qui debarquent chez nous? » « Ils ont du se tromper certainement! ». Au moins 3 ou 4 fois, on nous a demande si on etait sur de vouloir s'arreter ici et si nous ne voulions pas continuer jusqu'à Bengkulu, la capitale de la province. Non! Il n'y a pas d'erreur, nous sommes arrives ou nous voulions arriver! Pour se faire, nous avons du parcourir pas moins de 500km. 500Km pour 15heures de bus, sur des routes defoncees et si etroites (pourtant l'axe principal nord-sud de Sumatra) que 2 bus n'y peuvent se croiser sans s'arreter!!! Que sommes nous alles faire dans un trou perdu, me direz vous? Eh bien, rencontrer la vie locale certes mais surtout visiter un ami d'ami.
Peut-etre certains d'entre vous connaissez nos amis hollandais? Ce sont eux qui nous ont mis en contact avec un de leurs amis, indonesiens, il va de soi. Et c'est cet ami qui nous accueille chez lui... ou plutot dans son entreprise familiale: Agricinal. Agricinal est une petite plantation d'huile de palmes (enfin 8000 hectares tout de meme, les moyennes en font 20000 et les grosses 50000!!! Pour se rendre compte, un hectare, c'est + ou – un terrain de foot!) employant 1500 salaries. C'est la principale entreprise de la region et une veritable ville dans la ville! Tous les salaries et leur famille (+de 3000personnes) sont heberges sur le site, repartis entre un centre-village (avec l'usine de traitement) et 12 hameaux dissemines sur le terrain de la plantation. Pour completer le tableau, l'entreprise dispose d'une guesthouse pour les invites, d'un restaurant communautaire et d'une ecole, du jardin d'enfant au lycee, accueillant 900 enfants!!! Tout est a disposition in situ! Une entreprise paternaliste! Comme on n'en fait plus en Europe depuis le debut du XXeme siecle. Je sais pas pour vous mais moi, ca me fait toujours un peu froid dans le dos. Alors, je ne vais pas cracher dans la soupe. Les salaries ont l'air heureux de leur sort (certainement plus enviable que dans beaucoup d'autres entreprises) mais quand meme, je m'interroge! Comment faire pour exprimer son eventuel mecontentement si votre patron a la possibilite de vous priver de tout (maison, emploi, education de leurs enfants) en vous virant? Les patrons paternalistes de la vieille europe l'avaient bien compris. Sous des aspects charitables et genereux, ils s'enchainaient corps et biens leurs salaries... qui ainsi etaient corveables a merci! Les vieilles recettes ont la vie dure!
Et nous dans tout ca? Nous habitons dans la guesthouse en compagnie des nouveaux salaries a qui une maison n'a pas encore ete attribuee. Une vie communautaire, ma foi, fort agreable, ou les rencontres sont faciles. Nous mangeons tous ensemble (matin, midi et soir) et avons fait de belles rencontres. Lucas, Monica (profs de leur etat) et leur petit Biru. Patrick (notre hote, c'est son pere qui a cree l'entreprise il y a une vingtaine d'annee), Opi et leur petite Nara. Marie est mise a contribution au jardin d'enfant. La structure n'a que 8 mois et le projet pedagogique reste a mettre en place. Les competences de Marie sont les bienvenues (rares sont les institutrices, ici, qui ont recu une veritable formation « petite enfance »). Malgre un immense bonne volonte, des notions comme le rythme de l'enfant ou son stade de developpement restent assez vagues parmi le corps enseignant. Marie passe donc toutes ses matinees (la journee de classe en Indonesie commence a 7h30 et finie a 12h00, 10h00 meme pour les plus petits) a la creche! Et le boulot ne manque pas!
Personnellement, j'ai delaisse les activites educatives... mais je ne chome pas pour autant. Les competences sont egalement mises a contribution. Il m'a ete demande de bien vouloir animer un atelier video avec des eleves de lycee. Je me suis donc lance dans l'aventure de la realisation d'un court-metrage (sur le theme de la violence a l'ecole – un probleme present au sein d'Agricinal, certains profs semblant encore estimer (c'est ce qu'on nous a dit) que les chatiments corporels sont un moyen educatif (glups) efficace!?!!). J'ai fini le storyboard aujourd'hui et le tournage doit commencer demain! J'ai la pression. On part un peu a l'abordage, sans preparation, avec des acteurs hyper timides et seulement 2 demi-journees de tournages pour 5 pages de storyboard!!! Enfin, ca va etre rigolo et j'ai hate de voir le resultat... que j'essaierai de mettre sur le blog. Tout doit etre fini (montage compris) pour le milieu de semaine prochaine, date a laquelle nous avons prevu de nous envoler (Patrick nous a assurer que la compagnie etait super safe!!! Il faut savoir que toutes les compagnies aeriennes indonesiennes sont sur la liste noire de l'union europeenne) pour Java. Il nous restera 3 semaines de visa, ce qui devrait nous suffire a completer notre programme indonesien.
Salam

PS: les photos, la 1 la guesthouse, de chaque cote - le trosieme etage a droite est occupe par le lycee, au fond se trouve le restaurant communautaire (la cantine devrais-je dire). La 2, la cour de recre de la maternelle a droite et a gauche se trouve les classes de maternelle et derriere moi la creche. La 3, l'interieur de la creche. La 4, le petit Biru. La 5, moi et mes apprentis cameramen.

mercredi 18 mars 2009

Au pays des sourires






Le voyage suit son cours. Apres avoir rejoint Bukkittinggi (et enfin passe l'equateur... Hemisphere sud, une premiere pour Marie, une seconde pour moi), nous nous sommes deplaces de quelques dizaines de kilometres (5 pour etre plus precis) pour rejoindre un lieu plus en adequation avec nos aspirations. Nous avons quitte la ville, Bukittinggi, pour la campagne, lac Maninjau. Nous nous sentons de moins en moins a notre aise dans les centres urbains. Trop de bruits . Trop de pollution. Trop de lumiere artificielle!!! A tout considerer, nous preferons le calme, l'air pur et les etoiles dans le ciel! ;-) Nous recherchons une certaine serenite. Ou plutot une serenite certaine. Nous avons pose nos bagages au lac Maninjau. Un autre lac lové dans un cratere, replique miniature du lac Toba (17km de long tout de meme). Le paysage est surrealiste. Le lac et l'etroite bande de terre l'entourant sont, litteralement, emmuré. 600m de montagnes abruptes nous encerclent. Ici, etre dans le cratere d'un ancien volcan n'est pas un concept mais une realite palpable. Le cadre est ideal pour changer, un peu, de mes derniers posts, plutot descriptifs, je trouve, et tenir un propos un peu plus spirituel, analytique tout au moins.
15 jours. C'est le temps ecoule depuis notre arrivee a Sumatra. Nous commencons a nous faire une idee plus precise de la vie ici (Je ne me permets pas de parler de vie « indonesienne ». Je pense que Java sera fondamentalement different). Globalement, la pauvrete est moins « oppressante », ostentatoire qu'en Inde. Peu de va-nus-pieds (sans jeu de mots). Peu de mendicite. L'education semble bien diffusee. C'est incroyable, le nombre de gens qui parlent anglais (meme si beaucoup on appris « sur le tas »). La communication en est grandement facilite. Ne vous meprenez pas, je suis loin de dire que nous sommes dans un pays riche (ce n'est pas la Malaysie!). La plupart des maisons sont en bois, petites et un peu de guingois. Les toits sont en tole (souvent rouillee) et les interieurs minimalistes. Je vais peut etre lancer une polemique. Le debat a du bon. La vie, ici, me paraît a un bon niveau d'equilibre. Pas riche, certes, mais pas trop pauvre! Ce qui laisse la place pour le reste (j'y reviendrais). Je ne m'etendrais pas sur la signification de pas riche. Mais qu'est-ce que veut dire pas trop pauvre? Pour moi, trop pauvre equivaut a ne pas subvenir a ses besoins vitaux. Un toit, a boire, a manger et une relative securite physique et psychologique. A partir de là...
La thailande est souvent qualifiee de « pays des sourires »! C'est assez vrai mais ce titre est usurpe! Sumatra merite la palme. Il ne se passe pas 30 secondes, quand nous marchons, sans que quelqu'un nous sourit, nous dit bonjour, nous demande comment nous allons, nous invite a discuter un peu ou a boire un the. Cela donne l'impression d'etre un ancien du village ou d'etre en campagne electorale. Si nous nous laissions faire (ce qui ne serait pas difficile), nous passerions notre journee a 200m de notre point de depart. Sans voir le temps passe. Franchement, meme si cela peut etre un peu fatiguant, c'est un pur bonheur. Tous ces sourires, ca vous rechauffe de l'interieur! Ici, les gens sont simples, attachants, conviviaux, genereux, curieux,... et nous donne a chaque instant une lecon de vie.
La lecon, c'est la place pour le reste! Le reste est une capacite a profiter de la vie. Simplement. Je crois que, dans nos societes modernes, materialistes et hyper-individualistes, nous avons perdu quelquechose! La voie du bonheur. Cette facilite a rire et a sourire. Une certaine idee du partage. Certes, on s'emeut de la misere... devant notre ecran 16/9 extra plat... pour mieux se plaindre de notre vie « si » difficile. Aux yeux des habitants des pays que nous avons traverse, nous avons « tout »... A chaque rencontre, je m'efforce de depeindre la realite de la vie occidentale... pour mieux mettre en garde! Nos voisins? On ne les connait meme pas! Un voyage en transport public? Personne ne vous adressera la parole! Et si un inconnu vous adresse la parole? Notre premiere reaction sera de se demander ce qu'il nous veut (pour certaines grand-meres, de serrer un peu plus fort son sac a main). A chaque fois devant ces remarques, le visage de mes interlocuteurs m'expriment leur incredulite... avant de se retransformer en un large sourire! Le pire, c'est que nous (enfin quand je dis nous, c'est nos societes car nous, en tant qu'individus, n'avons que peu de pouvoir) faisons tout pour que ces personnes, et leur pays, rejoignent le giron capitalistico-consumeriste. Au nom d'une sacro-sainte croissance qui serait le baume a tous les maux!!! Bullshit! N'avons nous pas assez grossi (au risque d'exploser)? Ne serait-il pas temps de faire une cure d'amaigrissement? Histoire de faire un peu plus de place aux autres! Je crois de plus en plus que pour vivre heureux, il faut savoir vivre de peu, se contenter de peu. Pour mieux apprecier ce que l'on a. C'est a partir du moment ou l'on possede trop que les ennuis commencent reellement!
Je concluerai ce pamphlet politico-spirituel par 2 citations (pour la 2eme, plus dans l'esprit qu'a la lettre). La premiere est une maxime boudhiste: « ce qu'il te manque, cherche le dans ce que tu as! » La deuxieme fut prononcee, il y a 500 ans, par Machiavel qui denoncait: « pour les riches, la seule facon d'apaiser leur peur de perdre leurs richesses, c'est d'en accumuler encore plus! ». Rien n'a change! Dommage!
A+

PS1: Je viens d'apprendre que blogger demandais 10adresses email pour que l'on puisse poster un commentaire!!! Je suis choque! Alors je comprends la penurie actuelle de comm', toute fois n'hesitez pas a nous ecrire sur mon email (bgehant@gmail.com) ca nous ferait plaisir.
PS2: Les indonesiens ont un sens de l'observation tres affute. Nous nous sommes fait interpeller plusieurs fois en francais dans le texte. Surpris, on nous a repondu que je ressemblais a un francais. Va comprendre, Charles! ;-)
PS3: Meme anecdote concernant les hollandais. Une indonesienne nous a dit qu'il etait facile de les reperer: ils sont grands et ont des grosses fesses!!! C'est pas moi qui le dit! ;-)
PS4: les photos, la 1, panorama du lac Maninjau. La 2, couche de soleil sur lac Maninjau. La 3, le style des maisons du coin. La 4, des clous de girofles en train de secher (ca sent a des metres a la ronde!!!). La 5, le canyon pres de Bukkittinggi (et oui, nous y avons quand meme fait quelquechose avant de fuir!!!)

samedi 14 mars 2009

C'est les vacances!!!






Je le dis, je le repete, ce que nous vivons en ce moment, ce ne sont pas des vacances. C'est un voyage! Peut-etre que la nuance echappera a certains mais, pour nous, elle est evidente! Attendez-vous a revenir « change » de vos vacances? Un voyage a comme but la decouverte, les vacances, le repos! Toutefois, au milieu d'un long voyage comme le notre, des plages de repos sont aussi les bienvenues. Des vavances, au milieu du voyage, donc! C'etait deja le cas a Goa, au tout debut de notre periple. Ce fut de nouveau le cas, au lac toba, ces derniers jours! Nous nous sommes vautrer dans un rythme pianissimo. Notre programme? Rien et trois fois rien. Une ballade pour aller visiter les villages alentours? Que nenni, rien vous dis-je! Un trek jusqu'à la chute d'eau? N'insistez pas, nous n'aspirions qu'a manger et boire, lire ou se baigner. L'atmosphere paisible du lac et de ses habitants s'y pretait parfaitement. Notre guesthouse etait un havre de paix. Les habitants aux alentours tous plus amicaux les uns que les autres. Pas possible de passer quelquepart (a l'epicerie pour acheter une bouteille d'eau par exemple) sans que l'on vous demande de vous assoir et de bavarder.
Nous avons sympathise avec une restauratrice du coin, Lina. Petite echoppe minimaliste. Menu riquiqui. Chaleur humaine maousse costaud! Nous avons beaucoup bavarder avec elle, autour d'un verre de jus d'ananas frais (une compote devrais-je dire!!!) ou d'un the. Conversations habituelles. Notre chance. Ses difficultes. Mises en perspective de nos modes de vie. Avantages et inconvenients. Et entre nous, un point commun, le desir d'echanger. Elle nous a fait partager sa vie, simple, et celle de sa famille. Elle, son mari et 3 de ses enfants vivent ensemble dans une petite maison de 30m² tout au plus! Son mari travaille pour un grand hotel du coin (600000rupiah/mois soit 40euros... a peine plus que notre budget quotidien. Le salaire moyen se situerait quand meme plus autour de 2 ou 3 millions mensuel). Sa grande fille vit a Medan ou elle fait ses etudes et Lina tente par tous les moyens de pouvoir les lui payer. Le restaurant est leur principale source de revenus... mais comme le tourisme est en berne en ce moment, les temps sont durs!
Tous les jours nous lui commandions a l'avance notre repas du lendemain soir. Poissons ou calamars grilles. Un delice. Lina est aussi la proprietaire d'un champ de cacahuetes (qu'elle vend au marche)! Vous savez comment cela poussent les cacahuetes vous? Nous, nous ne savions pas! Et bien, c'est comme les patates, dans le sol, au niveau des racines! Lina a bien rigole quand nous avons tente d'en deterrer pour les prendre en photos! Apres avoir arracher 2 ou 3 tiges et etre revenus bredouilles, nous l'avons appelee a la rescousse. Evidemment, les tiges arrachees n'etaient pas les bonnes! Ah ces occidentaux, meme pas capable de reconnaître un plan d'arachide de la mauvaises herbes!!! ;-)
Nous avons pris beaucoup de plaisir a flemmarder a Tuk-Tuk. Depuis le voyage a repris ses droits. 18H (dont une nuit) de bus pour rejoindre Bukittinggi, ville perchee sur la montagne, encerclee de volcans et d'ou nous allons partir a la decouverte d'un canyon! Un voyage en bus, ici, n'a nul pareil. Ce n'est pas tant la qualite des bus qui est a blamer mais celui de l'air!!! Je ne pensais jamais avoir a penser cela, mais pour la 1ere fois depuis mon enfance, j'ai blame les fumeurs! L'Indonesie est probablement l'un des derniers pays ou il est permis de fumer partout!!! Et partout, c'est partour! Les indonesiens ne s'en privent pas et d'autant moins dans un bus ferme (a cause de l'air conditionne, bien sur, toujours au maximum – pas plus de 20° dans le bus. Brrr! Ca caillait!). Je vous laisse imagine ce que donne 40 personnes, confinees dans un bus, tetant, a qui mieux mieux, des cigarettes (extra-forte... jusqu'à 40mg de goudron!!!!) aux clous de girofles!!!! On se serait cru en boite de nuit!!! Avez-vous deja essaye de dormir dans une boite de nuit (pas bourre je veux dire)??? Nous, c'est fait et franchement, on a connu plus agreable! ;-)
A+

PS1: La realite indonesienne c'est aussi ca: les jeunes sont mordus de foot et des qu'ils peuvent, ils y jouent... sur playstation (PES pour les connaisseurs)!!! Alors, j'ai releve le defi et me suis mesure a eux. Resultat: la superiorite europeenne en matiere de football n'a pas ete dementie mais je dois avouer que j'ai du bataille ferme pour gagner!
PS2: les photos: la 1, moi dans l'eau. La 2, notre guesthouse (notre chambre est au milieu, blouson rouge pose sur la chaise... Et oui, il a pas mal plu quand meme!!!). La 3, Marie et Lina. La 4, des enfants croises au detour d'une route. La 5, les fameuses cacahuetes!

lundi 9 mars 2009

Les entrailles de la terre






Le voyage continue. Apres nos decouvertes simiesques nous avons aborde une phase geologique. Au programme: volcan actif, volcan inactif. Notre premiere etape nous a emmene a Berastagi, la deuxieme au lac Toba.
Volcan actif. Berastagi est une petite bourgade implantee au pied d'un volcan portant le nom de Sibayak et culminant a 2100m d'altitude. A 20km de la, un deuxieme volcan, un peu plus grand, le mont Sinabung. Un choix s'offrait a nous: lequel gravir? Sibayak, c'est 3h de montee et 2 de descente et un volcan legerement plus actif (dixit le gerant de notre hotel). Sinabung, c'est 5h de montee et 5 de descente mais une vue imprenable jusqu'au lac Toba (si le temps le permet... Nous en reparlerons plus tard!). Nous avons opte pour la facilite. Apres 2jours de trek a Bukit Lawang, 3h, « seulement », d'ascension nous semble plus raisonnable. Le lendemain nous nous engageons, avec notre guide, sur les pentes du Sibayak. L'ascension fut plus difficile que lors de notre precedent trek. La veille, de fortes pluies avaient animees la soiree et, le moins que l'on puisse dire est que les chemins detrempes que nous avons empruntes se sont reveles particulierement glissants. A Bukit Lawang, la jungle debordait de racines, de lianes et d'arbres, autant de points d'ancrage pour assurer ses appuis. Ici, dans la foret, ce genre d'aide naturelle etait beaucoup plus parcimonieuse. Ca a pas mal patine! Mais roi et reine de la crapahute, nous sommes arrives sans encombre. ;-)
Au sommet, le bruit etait assourdissant et l'odeur sulfurique. Le bruit, digne d'une usine, provient des gaz qui s'echappent des entrailles de la terre et de l'eau bouillonnante. L'odeur de souffre correspond plus, a vrai dire, a une odeur... d'oeuf! Ca pue, quoi! ;-) Nous avons passe une bonne heure sur la cime du Sibayak. S'approchant au plus pres des jets de vapeur, de l'eau fremissante et de tous les signes possibles d'activites volcaniques (je dois dire que j'etais un peu decu car je m'attendais a voir de la lave! Que nenni! Le cratere est rebouche car cela fait des siecles qu'aucune eruption n'a eu lieu!). Quand nous sommes arrives le ciel etait bien nuageux mais la vue sur la vallee et le mont Sibanung, entoure de nuages (:-) on abien fait de pas l'escalader celui-la!!!), meritait largement l'ascension. Au bout d'une heure, un epais brouillard commencait a monter et a obstruer totalement la vue. Nous entamons alors la descente par un autre versant. 2600 marches! Enfin, ce qu'il en reste! Nous fanfarions en haut que nous n'etions pas fatigues. Nous sommes arrives en bas ereintes (casse-pattes les marches)... et trempes. Le dernier quart d'heure de descente se deroula sous une pluie diluvienne. Degoulinant, nous n'avons meme pas pris le temps de profiter des sources d'eau chaude (en plein air) se trouvant sur notre route. Une seule idee en tete, aller au plus vite se mettre au sec et au chaud a l'hotel!
Le lendemain, nous nous sommes orientes vers le lac Toba. Le gerant d l'hotel nous avait predit mille et un tourments si nous nous y rendions en bus public. 2 changements de bus, de l'attente et entre 6h et 8h de trajet pour avaler les quelques 100km de trajet!!! Prepares au pire, nous nous rendons a la gare routiere. A peine arrives, nous sautons dans notre premier bus pour le commencement... d'une promenade de sante! De l'attente? Jamais plus de 5mn a chaque changement! De 6h a 8h de trajet? 5h montre en main et nous etions arrives a Tuk-Tuk (oui, oui, c'est pas une blague, c'est le vrai nom du village!!!), sur les rives de l'ile de Samosir, au milieu du lac Toba. Une ile? Alors, techniquement, c'est une presqu'ile mais ici tout le monde dit ile! L'ile est enorme (la taille de Singapour) et le lac tout autant (1700km²). Et le plus impressionnant, c'est que tout cela prend place dans le cratere d'un ancien volcan!!! Eh oui, la lac Toba s'est forme dans la gueule d'un enorme volcan eteint depuis des milliers d'annees (Il paraitrait que quand celui-ci entra en eruption il modifia profondement le climat de la planete!!). Nous avons pose nos valises ici dans ce decor surnaturel de falaises, de montagnes, de chutes d'eau et lac/mer. On va s'y reposer quelques jours. L'atmosphere est franchement paisible (meme si le temps n'est pas tout a fait au rendez-vous! Il pleut, un peu, tous les jours) et nous verifions a chaque instant l'hospitalite, la gentillesse, la joie de vivre des indonesiens en general et des Bataks (les habitants de la region, des chretiens par ailleurs), en particulier. Ces qualites, on les retrouve, globalement, partout en Asie mais je crois, ca demande a etre verifie par le temps, qu'elles atteignent leur paroxysme en Indonesie. Nous passons notre temps a dire bonjour aux passants! Nous nous faisons arreter dans la rue par des adolescents pour etre pris en photo! Les etudiants n'arretent pas de nous demander un peu de temps pour bavarder et parfaire leur anglais (d'ailleurs beaucoup de gens parlent relativement bien anglais... Ca facilite la communication) . Tout le monde sourit (quand ils nous voient), rit (quand ils nous entendent parler indonesien), se montre curieux et ouvert (quand nous discutons)! Vraiment, le pays degage beaucoup de bonnes vibrations!!! Un plaisir!
A+

PS: les photos, la 1 la vue panoramique du cratere. La 2, des fumerolles. La 3, du souffre. La 4, un pecheur sur la lac Toba au petit matin. La 5, une maison traditionnelle Batak.

vendredi 6 mars 2009

Singeries







les photos, la 1 le yeti... euh non le male dominant! Il ressemble quand meme au yeti non? La 2,portrait du voleur de peau d'ananas. La 3, tarzan version orang-outan. La 4, long tail monkey en plein repas. Et la 5, un autre grand primate en pleine contemplation! ;-)
A+

les gens de la foret






Nous voilà revenus de notre periple orangoutanesque! Ce fut splendide, surprenant, emouvant, incroyable! Avant de vous conter cette rencontre, retour sur notre arrivee en Indonesie. Nous avons donc quitte la cote malaise lundi pour 4h (disaient-ils) de bateau. Le periple nous en prit le double. Heureusement le toit du bateau nous permit de contempler l'immensite oceane (et occasionnellement de griller quelques cigarettes!), pour ainsi dire, un horizon plat sur des kilometres et des kilometres. J'ai connu plus excitant. Notre port d'arrivee se nomme Belawan. C'est la que nous remplissons les formalites douanieres. Nous avions fait notre visa a l'avance, un pour pouvoir rester plus longtemps, deux pour aller un peu plus vite a notre arrivee. Erreur sur le point 2. Nous nous retrouvons a faire la queue avec 90% des voyageurs alors que la dizaine de touristes sans visa filent tranquillement payer le-dit visa et entrent dans le pays. Nous tentons de les suivre... Un fonctionnaire nous renvoie. « Vous devez faire le queue! », nous somma t'il Mais 5mn plus tard, un autre fonctionnaire nous appelle, tamponne nos visas et nous fait entrer dans le pays. Comprenne qui pourra!
Nous foulons le sol indonesien et nous engouffrons instantannement dans un bus direction Medan, 30km plus loin. Medan est la 3eme plus grande ville d'Indonesie (et la 1ere de Sumatra). Un pole industriel, gris et poussiereux. En plus, il pleut! Pour tous (je veux dire les touristes), ce n'est qu'un point de passage. Arrive a notre hotel, notre faisons la connaissance d'un « agent de voyage ». Il nous offre ses services pour organiser un trek a Bukit Lawang (point d'entree de la foret des orang-outans). Nous ecoutons son argumentaire. 2Jours de trek en foret, retour en tubing (des chambres a air) sur la riviere. Le guide vient nous chercher a Medan. Nous conduit en bus local a Bukit Lawang. Notre hotel, la-bas, est reserve. Tout est compris. Ca sonne bien mais nous sommes sceptiques. Booker son trek a 75km de son point de depart nous paraît un peu farfelu et puis le tubing... tres peu pour nous. On lui dit qu'on va y reflechir et que nous lui donnerons notre reponse apres diner. Finalement, nous lui avons donne notre accord mais sans tubing! Du coup, notre retour se fera en marchant dans la foret, ce qui nous plait largement plus. Et si cela s'avere un plan foireux, nous en tirerons une bonne lecon: ne jamais booker son tour ailleurs que dans la ville de depart dudit tour!!!
Le lendemain, le guide et 2 chauffeurs de besaks (le besak est l'equivalent du rickshaw indien, du sawngthaw thai ou du tuk-tuk vietnamien) viennent nous chercher. J'ai bien dit 2 Besaks! Non nous n'avons pas grossi depuis notre depart mais, simplement, un couple d'anglais se joint a nous. Nous partons. Le guide etait cense nous faire gagner du temps dans les transports publics indonesiens... et la, on rigole franchement. Nous avons mis 2h30 (avec un arret pharmacie et un arret a la poste pour les anglais) pour rejoindre la station de bus!!! J'ai pas tout compris! Les besaks nous ont amene a un arret d'opelets (des minivans qui font office de bus urbains) , pourquoi ne nous ont-ils pas conduit directement a la station? Mystere! Bref, nous montons dans un opelet (notre guide dormait a moitie!) et au bout de 20 bonnes minutes, le dormeur se rend compte que nous n'allons pas dans la bonne direction! Ca commence bien! Nous descendons et sautons dans un autre opelet, repassons par des rues deja empruntees pour enfin arriver a la station de bus. Laborieux!Ce fut la seule anicroche! Ca nous a bien fait marrer (les anglais un peu moins!).
Le reste du trajet fut sympa. Nous retrouvons cette impression de « voyage », ou chaque destination est la recompense de l'effort fourni pour l'atteindre. Je m'explique. Medan-Buki Lawang, c'est 75km en 4h. Les 40 premiers sont aussi lisses que le detroit de Mallaca. Les 35 autres sont un champ de mines! Brinqueballes et arroses. Eh oui, la pluie fut aussi de la partie et, le moins que l'on puisse dire, c'est que les bus indonesiens ne sont pas etanches. L'eau rentrait. Par la porte arriere qui ne fermait pas. Par les fenetres... qui ne fermaient pas (ou mal)! Par les parois qui... sont poreuses! J'ai fini le voyage debout au milieu de l'allee a egale distance des fenetres et de la porte (donc l'endroit le moins arrose)! Pendant cette operation « au-sec », nous avons eu le temps d'apprecier la gentillesse, la curiosite et le sourire des indonesiens et d'admirer un paysage splendide, vallone et recouvert de plantations de palmiers (pour l'huile) et d'heveas. A noter que ces plantations sont la principale raison de l'extinction des orang-outans. On defriche la foret pour augmenter les surfaces agricoles et les orang-outans...meurent! Triste.
Arrive a Bukit Lawang, il pleuvait toujours. Nous commencions a regretter notre booking premature. 2Jours en foret, avec nuit en camping, sous la pluie n'a rien de rejouissant. Une crainte: avoir froid! Nous avons prepare notre sac en consequence. Au final, nous avions tellement d'affaire que nous avons du prendre le sac a dos 60l de Marie (les touristes rencontres plus tard me demandaient toujours combien de temps nous partions!). C'est donc charge de mon sac de 10kg que nous avons commence le trek. Par chance, il ne pleuvait plus ce matin la. Notre guide, a defaut d'etre cordial, s'avera un bon professionnel et une mine d'information. Ca a commence doucement. La flore d'abord. Arbres geants, lianes,... La faune ensuite. D'abord des insectes (une fourmi grande comme la moitie de mon pouce), puis des primates (Thomas leaf monkey et des singes a longues queues). Et puis soudain! Une tache orange au milieu des arbres. Un premier orang-outan passant d'arbres en arbres, s'agrippant aux lianes, tete en bas, tete en haut. Nous en verrons plusieurs autres. A la pause dejeuner, un jeune est venu recuperer les peaux d'ananas que nous avions laissees. Nous aurions pu le toucher! Incroyable! Cela nous arrivera plusieurs fois. Franchement, nous avons outrepasse la chance. Tout ce que le perimetre pouvait offrir, nous l'avons vu. Le male dominant, avec sa barbe au carre, 3 bebes (sur les 4 du perimetre). Et tous de tellement pres! Etre a 1ou 2m de ces « cousins » est indefinissable. Ils ont un regard tellement... humain. Parfois rieur, parfois dur. Certainement curieux. Souvent surpris! Ils doivent se demander ce que font ces creatures avec leur drole de boite noire! Leurs mains sont impressionnantes, leurs doigts immenses, allonges et leur poil roux tout crepu sacrement marrant. Trouver les mots justes est difficile. Regardez les photos, je pense que les images « parlent » plus (meme si je suis plutot decu de mes photos)! Ce trek fut un enchantement, la foret etait magnifique, cette « rencontre » un enchantement, il n'a pas plu (sauf un peu au camp ou nous etions sous les tentes), bref nous avons ete vernis!
Nous sommes arrives aujourd'hui a Berastagi. Point de depart de trek vers 2 volcans en activites. Demain, bis repetita. Marche en foret et merveille de la nature. Apres la primatologie, la vulcanologie. Nous sommes vraiment chanceux!
A+

PS: Je voulais juste preciser que dans le parc (qui va jusqu'à l'extreme nord de Sumatra), resident moins de 7000orang-outans et seulement 400 dans la region de Bukit Lawang. Ici, ils sont semi-sauvages (c'est pour ca qu'on peut les approcher d'aussi pres) car re-introduits par un centre de rehabilitation. L'espece est tres menacee et son repeuplement tres difficile. Les femelles n'ont qu'un petit a la fois qu'elles eduquent pendant 6ans. Donc elles ne peuvent avoir un bebe que tous les 6 ans au mieux (en moyenne elles en ont 4 ou 5 dans leur vie). La duree de vie des orang-outans est de 45ans. Ils vivent de facon solitaite et nomade (ils se deplacent tous les jours dans un perimetre de 400m²) et toutes les nuits, ils se construisent un nouveau nid. Ce sont vraiment nos « cousins », ils partagent 95% de nos genes.

dimanche 1 mars 2009

Bilan malais



La Malaisie, c'est fini! Nous partons ce matin pour l'Indonesie. Plus exactement Sumatra. Nous sommes enthousiastes. Tous ce que l'on nous a dit ou que nous avons lus sur Sumatra nous allechent. Paysages magnifiques (volcans en activites et lac dans des crateres), une faune abondante (nous prevoyons d'aller voir des ourangs-outans) et une vie sociale et culturelle animee (il paraît que ca ressemble beaucoup a l'Inde... ce qui ne peut que nous plaire!!!).
La Malaisie me direz-vous? Nous sommes bien moins enthousiaste. A vrai dire, c'est probablement le pays d'Asie qui m'a le moins inspire. Au niveau condition de vie, c'est la Thailande puissance 10. C'est tres tres proche de la vie occidentale. Plein de voitures (de marques), des autoroutes nickels, toutes les facilites (distributeurs de billets, commerces ouverts 24h/24), beaucoup de vrais restaurants et peu de « gargottes ». Bref, ce n'est pas l'aventure! Bon, ca reste l'Asie tout de meme. Les gens sont serviables, gentils et curieux. En tout cas avec les etrangers car entre-eux??? Je garde en memoire une affichette a Cameron Highlands: une offre de location de maison stipulant: muslim only!!! Ca fait mal au derche! Encore chez nous, les fachos n'osent qu'a moitie s'afficher. Ici pas de gene! :-/ La bizarrerie dans tout ca c'est que pour moi, le plus interessant, mais aussi le plus inquietant, a ete ce non-melange des communautes. En ville, d'une rue a l'autre, on passe de la Chine a l'Inde puis a un pays musulman. Le voyage sans bouger (ou presque) reinvente!
Voilà, on gardera en memoire de jolis paysages et de belles rencontres (notamment celle de Barbara, une allemande avec qui nous avons passes quelques jours) mais nous ne sommes pas decus de traverser le detroit de Malacca (repute pour ses actes de piraterie) et de partir decouvrir un autre pays!
Nous vous laissons avec nos chiffres malais:
3. livres lus
6. lits dans lesquels nous avons dormis
17. jours en Malaisie
102. photos gardees (pas inspire je vous dit)
650. euros depenses
1750. km parcourus
A+

PS: les photos, la 1: une vue d'une maison sino-malaise a Penang. La 2, Marie et notre nouvelle amie Barbara