mercredi 24 juin 2009

Vietnam: le bilan


Le Vietnam, c'est fini. Nous embarquons ce soir dans un bus devant nous mener a Kunming, capitale du Yunnan, Chine. Le moment est venu de tirer un petit bilan de ces presques 2 mois au pays de l'oncle Ho!
Il est aisement imaginable qu'un si long periple soit constitue de hauts et de bas. Il y a des lieux ou l'on se sent mieux que d'autres, il y a des moments ou l'on se sent mieux que d'autres. Je dois avouer que la « periode Vietnam » se classerait plutot dans la categorie basse de ce periple. Plusieurs raisons a cela.
Facteurs personnels tout d'abord. Je ne sais pas si un « cap des 6 mois » existe mais j'ai comme ressenti une legere lassitude chez nous depuis ce moment charniere. Est-ce parce qu'il annoncait que la fin etait, desormais, plus proche que le debut? Je ne saurais le dire. En tout cas, je nous ai senti plus fragiles. Besoin d'un peu plus de confort (physique et psychologique). Apprehension de se retrouver dans une situation non prevue. Sentiment de saturation vis a vis des visites de sites. Desir, peut etre, legerement altere d'aller vers les autres. Pas de la deprime mais certainement un coup de « moins » bien. Peut-etre avions nous besoin de recharger nos batteries, de retendre notre ressort interieur? Je pense qu'il nous a fallu « digerer » ces premiers 6 mois qui furent d'une richesse incroyable. Meme si nous nous efforcons, consciemment, a prendre du recul vis a vis de cette experience (et le blog m'a aide beaucoup en ce sens), certains noeuds doivent se denouer a un autre niveau. Corps et esprit ont un rythme que l'on ne peut forcer. J'ai l'impression que ces 2 derniers mois ont ete un temps de maturation. Certainement tres utile mais par forcement le plus agreable.
L'impression que la periode vietnamienne fut un moment « bas » dans notre voyage tient egalement a des raisons plus circonstantielles. Le Vietnam offre certainement quelques uns des paysages les plus epoustouflants d'Asie. Le nord du pays, ses montagnes, ses rizieres en terrasse et ses minorites ethniques aux costumes multicolores resteront en bonne place dans notre catalogue cerebral des plus belles « cartes postales ». Malheureusement, elles ne permettrons pas d'effacer dans notre souvenir les rapports difficiles que nous avons eu avec la plupart des habitants que nous avons croise. Mon ami Herve (qui habite a Saigon) m'avait depeint un tableau plutot noir de la mentalite vietnamienne. J'etais relativement sceptique a l'epoque. Je dois avouer que, depuis, ma position s'est fortement rapprochee de la sienne. Moins categorique, peut-etre, mais tout de meme... Pour minimiser mes futures propos, je dois aussi reconnaître que le Vietnam fut le pays ou la communication fut la plus difficile. Peu de gens parlent anglais. Le peu de mots que nous avons appris sont restes la plupart du temps incomprehensibles a nos hotes... la faute a un accent et des intonations qui nous sont restees inacessibles! Les possibilites de communication en ont ete reduites a une peau de chagrin. Et je concede que sans cette communication, une grande partie de la comprehension de la mentalite locale s'est refusee a nous. Neanmoins, ce que nous avons approche ne nous a pas rejouit. Deja, sans parler des rapports vietnamiens/etrangers, force a ete de constater qu'entre eux les rapports semblent violents, denues du respect (en tout cas dans sa definition occidentale). Ici, la vie sociale est une jungle ou le plus faible doit etre mange, ou le moindre signe de faiblesse est exploite. Il semblerait que le meilleur moyen d'etre respecte soit de crier plus fort, de se montrer plus agressif, d'etre plus ferme que son voisin.
En ce qui nous concerne, l'impression d'etre des portes-monnaie ambulants ne nous a que rarement quitte. Les contacts autre que commerciaux furent l'exception. Avec un mot d'ordre: « laches ta thune et tais toi »! Comprenez moi, depuis 8 mois que nous voyageons, le marchandage est devenu une habitude mais, partout ailleurs, nous avons eu l'impression de participer a un jeu, necessaire, joyeux, avec ses regles. Un jeu qui fut meme partie integrante des rapports sociaux que nous avons tisse avec les habitants. Ici, pas de jeu mais un combat... permanent! Il en a resulte un nombre de tensions et de prises de tete plus eleves ici que dans l'ensemble des autres pays traverses. Je me permet de dire ca d'autant plus facilement que nos nombreuses discussions avec d'autres voyageurs laissent entendre que ce sentiment est partage. Nous avons eu souvent l'impression non pas d'etre les bienvenus ici mais d'etre seulement tolere. Presque un mal necessaire. Sic. Cette tension quotidienne nous a laisse, on s'en doute, un goût un peu amer. Pour conclure sur une note un peu plus positive, je tiens a dire que, malgre tout, nous avons fait quelques belles rencontres (Mr Hue, la demoiselle de Bac Ha) qui ont considerablement adoucit la saveur de ce periple!
Pour finir, je vous laisse avec nos chiffres vietnamiens (qui integrent es 10 jours qui nous ont mene de Bangkok a Saigon, via le Cambodge):
9. nombre de livres lus.
22. nombre de lits differents dans lesquels nous avons dormi.
59. jours passes
673. nombres de photos gardees.
1600. en euros, notre budget (incluant les visas cambodgien, vietnamien x2, chinois et mongol x2)
5050. km parcourus

A bientôt depuis la Chine!

5 commentaires:

Mélany a dit…

Ben et ma petite Marie,

C'est avec plaisirs et une petite boule dans le ventre à l'idée qu'on puisse me lire que j'écris enfin un message sur votre blog. J'avoue que j'ai essayer plusieurs fois, mais ma timidité, et sorte de pudeur m'ont fait effacé les messages.
Je le dis souvent à Marie, Ben je te remercie pour le temps que tu passes à écrire, à partager vos péripéties avec nous.
chaque jour en allumant mon ordinateur, je regarde mes mails pour voir si Marie m'a écrit, puis ma deuxième action est de cliquer sur "On the road" pour savoir où vous en êtes. Une joie toujours immense quand je découvre un nouveau post, de nouvelles photos. (D'ailleurs un peu plus de vous bouilles de Baroudeurs, me ferait plaisirs car vous êtes magnifiques, et ca fait du bien au moral, hihihihi, car un An sans ma petite Marie j'avoue que c'est très difficile).

C'est drôle avant que je lise le blog sur le bilan du vietnam, j'allais vous dire, que pendant cette période vous n'aviez pas parlé de vos rencontre avec l'habitant. On sentait dans les autres pays la richesse de ses rencontres, ici rien.
Je me demande comment vous allez percevoir les rapport avec les chinois, j'ai hate de le savoir car dans ma tête et selon mes à priori (non fondé soit) pour moi ce sont des gens froids. J'attends donc avec impatiente vos impression sur ces nouveaux contacts humains.
Comme me Disait Marie, ils vous reste réellement 2 pays dans votre voyage, et j'ai le sentiment(ca ce sont mes dons de voyance, hihi) que finir par la Mongolie est une belle fin de voyage. qui vous réconciliera avec la baisse de régime et moral, connu au vietnam.

J'ai huit mois de commentaires a rattraper por ne pas avoir écrit avant, alors je vais moi aussi vous dresser mon bilan:
Votre départ, un déchirement pour moi, une angoisse de ne pas voir Marie pendant un an et de ne pas pouvoir partager l'arrivée de Sören avec elle en direct. Mais grâce à toi Ben ce voyage est aussi un peu le mien car je sais où vous en êtes. (bref difficile à expliquer, ce que je veux dire c'est que tu crées à travers tes posts un lien)
Souvent les petites larmes apparaissent sur tes bilans et impressions personnels. En effet, j'ai la chance de connaitre deux personnes comme vous, tu disais avec les habitants de vos premiers pays qu'ils donnait sans compter et qu'ils étaient riches par leur savoir être et vivre... Pour moi, vous êtes pareils, la où vous passez vous laissez quelques de bons, d'agréables et j'en passe.
Et à chaque nouveau post, j'ai envie de te remercier de passer autant de temps.
Mon mot de la fin, pour moi vous êtes Riche et noble (sens propre du dictionnaire) car vous avez un grand sens du partage.Et je crois que nous aussi on en ressort grandit à chaque fois, car ce sont de belles leçons d'humanité.

Merci.

P.S Merci aussi à David pour ce coup de pied au cul. Enfant; pas enfant, boulot, pas boulot je crois en effet que nous pouvons prendre quelques minutes sur notre vie d'occidental egoïste pour faire part de nos impressions, ou simplement un petit coucou, c'est si bon.

P'tit cul, Ben! je vous embrasse très fort et attend la chine avec impatiente.

madeleine a dit…

Le Vietnam et ses habitants et les rapports humains... souvent je me dis que la guerre n'est pas fini la-bas. Un tel manque de confiance en l'un l'autre... vous avez bien vu et sentis. Je comprends tes mots quand tu parle du capmde 6 mois. Il y en a peut-etre qui vous appellent des "veinards". Personnellement j'ai tjrs senti que votre voyage etait un voyage a l'interieur, et ce derniet blog m'a encore plus convaincu de cela.

Comme exprime Melany si bien: on vous adore! Savez que nous sommes tous tout pres de vous, surtout parce que vous reussissez si bien a partager votre vie (interieure)avec nous. Bizz tout plein

Mélany a dit…

Salut les p'tit jeunes.

Moi aussi je suis une asiatique depuis ce matin. J'ai eu la joie de recevoir mon porte bébé chinois.
Je vais pouvoir mettre Sören au dos.

Youpi.

Quand vous me verrez vous serez moins dépaysé comme ca hihihihih, vous viendrez chercher un peu d'asie chez moi. hhhahahahahah

je vous embrasse fort.

Unknown a dit…

Suite à un chat sur skype avec Ben(cet après-midi (26 juin), je vous annonce que la censure chinoise empêche, désormais nos blog-trotters d'accéder à leur blog. Il ne nous reste donc qu'une solution: faire confiance à Ben pour qu'il trouve une combine pour continuer à nous arroser de ces post. Ha! ces chinois, grâce à eux Ben va pouvoir "libérer son génie créateur" comme disent les africains...heureusement il nous reste le mail.

Les chats a dit…
Ce commentaire a été supprimé par un administrateur du blog.