jeudi 18 décembre 2008

« Les enfants sont formidables! »






Apres 10 jours a bodhgaya, nous faisons notre, cette exclamation bien connue des aficionados de culture cathodique. Eh oui, pour nous, en ce lieu saint, pas de prieres, pas de contemplations beates ni de meditation. Juste des heures a jouer, discuter, un peu enseigner et beaucoup apprendre. Nous nous familiarisons avec notre environnement: les enfants, les professeurs, le marchand du stand d'alimentaion, l'epiciere/loueuse et tous les acteurs du village de Sujata, a la lisiere de Bodhgaya. Nos journees, passees avec une ribambelle de bambins plus charmants les uns que les autres, frolent la routine. Rythme d'enfants. Tous les jours, reveil 8h30, petit dejeuner puis depart pour l'ecole. En general, nous arrivons juste avant les cours pendant que les enfants font la priere. Les lecons commencent a 10h. Durant 2h, s'enchainent math, anglais, hindi, science ou sciences sociales (un mix histoire, geo, bio, culture generale). A midi, pause d'une heure pour le repas et un temps de jeu. Puis, a 13h, les cours reprennent pendant 2h. A 15h, la journee est finie et les enfants rentrent chez eux. Sauf, bien sur, les 11 orphelins qui vivent, a temps plein, dans les murs de l'ecole. Nou restons, la plupart du temps, jusqu'à 16h-16h30, histoire de profiter d'un temps privilegie avec ces jeunes.
L'ecole compte une soixantaine d'enfants, principalement des garcons. De nombreuses familles, dans les villages, ne trouvent pas necessaire d'envoyer leurs filles a l'ecole et ne voient pas l'interet de leur donner une education scolaire (et ce meme si les femmes sont celles qui s'occupent des enfants a la maison et seraient donc les plus a meme de les aider pour leur devoir). Dure condition feminine. D'ailleurs, quand on parle d'orphelins, il faut comprendre orphelin... de pere. En inde, une femme seule ne peut pas subvenir au besoin de son (ses) enfant(s). Hormis pour des citadines, le seul travail auquel elles ont acces est les taches domestiques. L'argent est, toujours, gagne par les hommes, par tradition. Et la tradition, en inde rurale, est aussi ancree qu'elle est ancienne. C'est dire que les choses ne sont pas pretes de changer.
Les enfants, a l'ecole d'Ao Zora (c'est son nom) sont repartis en 4 sections. La nursery et la classe 0 acccueille les enfants de 3 a 6. En Classe 1, on retrouve les enfants de 7ans, en classe 2 et 3, ceux de 8 et 9 ans et en classe 4 et 5 ceux de 10 et 11ans. Tous les frais (de scolarite et de sante, la location des locaux, la nourriture, le salaire des profs) sont assures par l'ecole (les familles ne deboursent rien), grace a des dons (aucune aide de l'etat), notamment d'un groupe d'australiens (d'apres ce que j'ai compris). En fait la structure gere 2 etablissements, un peu moins de 200 enfants, et son budget mensuel est de 600 dollars!!! Les professeurs sont pour la plupart des etudiants. Ils enseignent dans des conditions difficiles, ni support methodologique ni support pedagogique. Malgre cela, les eleves montrent des dispositions remarquables. Ils sont d'une curiosite sans bornes, avides de contacts et d'echanges et d'une gaiete communicative. C'est, a la fois, une joie de partager leur vie et un dechirement de ne pas pouvoir faire enormement pour ameliorer leur existence. Nous ne sommes finalement qu'une goutte d'eau qui ne fait que passer. Esperons, que des dizaines d'autres viendront pour que, petit a petit, la cruche se remplisse...
En attendant, nous preparons Noel. Marie organise un atelier travaux manuels, decoration de guirlandes en papier. Un arbre est en preparation egalement. Je me suis mis en tete de realiser un portrait de chaque enfant pour leur offrir (finalement, chez nous, une photo, c'est simple, habituel, presque quotidien mais, ici, je doute qu'aucun ne possede ne serait-ce qu'une photo de lui). On a aussi decide d'inviter tous les orphelins et les professeurs a un grand repas le 24 au soir. Nous esperons, ainsi, que ce Noël 2008 restera dans leurs memoires et qu'ils en garderont un doux souvenir. On verra!
A+

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