dimanche 26 avril 2009

Indonesie, le bilan


Aujourd'hui, dernier jour en Indonesie. Avant de dresser un bilan de notre sejour ici, petit retour sur notre passage balinais. Bali. Ah, Bali! Que dire de Bali? Et bien... nous n'avons pas aime. Pas du tout!!! :-( Peut-etre, ne sommes nous pas allez aux bons endroits? Peut-etre notre chance, nous a t'elle quittee et nous n'avons pas rencontre les bonnes personnes? Peut-etre! Mais le fait est que pour nous, malheureusement, Bali semble irremediablement consumme par le tourisme de masse! Et les mentalites perverties! Ici, c'est tout pour le fric! S'en suit une bataille permanente pour ne pas etre pris pour un jambon! Lors de nos differents voyages, nous avons deja ete confronte a d'apres marchandages (en Inde, pour ne pas la citer). C'est habituellement un jeu qui se passe dans une relative bonne humeur. Ici, non! On te prend pour un con, on te ment ehontement et c'est limite si tu ne te fais pas insulter si tu decouvres le pot-aux-roses et le fais remarquer! Bref, nous avons manque de « good vibes »! Je ne tirerai pas de conclusion defintive et globale, certainement que quelques balinais echappent a la perversion ambiante (on nous en a parle, malheureusement, je pense que ceux-ci sont devenus l'exception et les autres la regle), mais, pour l'anecdote et pour expliquer mon point de vue, je vais vous narrer quelques unes de nos experiences balinaises! Ces exemples ont ete notre quotidien que ce soit a Ubud et Kuta (2 haut-lieux touristiques) ou a Amed (un petit village de pecheur).
Anecdote numero1: Apres avoir recharge nos batteries 2 jours a Ubud nous avons decide d'aller chercher le calme a Amed, petit village repute pour le snorkelling (tres beau soit dit en passant). Au rythme de 4 bemos (transport public en mini-van) pour 60km, nous arrivons a Culik, a 5km de Amed. Dixit le lonely, « des bemos, irreguliers, desservent Amed mais des ojeks (des moto-taxis) vous feront parcourir les derniers kilometres ». Notre dernier chauffeur de bemo nous avait indique le prix de la course:5000roupies/personne. Forts de ces renseignements, nous negocions avec 2 ojeks. Prix de depart 20000/personne!!! Mahal (ca veut dire cher en indonesien)! Nous tentons d'obtenir le juste prix mais nous heurtons a un mur. Au bout de 5minutes, les ojeks sont a 10000 mais nous n'offrons que 7500 maximum. Impasse! Qu'a cela ne tienne, nous decidons d'attendre un bemo. A ce moment la, tout y passe. « 7500Roupies, c'est la banqueroute pour moi »! « De toute facon l'apres-midi, il n'y a plus de bemo »! Au bout de 15 minutes, nous commencons a nous demander si le jeu (notre amour-propre) en vaut la chandelle? Nous vacillons face a ces assauts repetes... quand un bemo arrive! Prix? 20000 pour les 2! 15000, lui dis-je? C'est d'accord! Nous embarquons sans manquer de lancer au passage: « Alors, plus de bemo l'apres-midi »? ;-)
Anecdote numero2: La, nous allons toucher l'irreel. Hier, nous avons fait nos comptes. Il nous manquait un peu d'argent pour finir le sejour. Nous decidons donc d'aller changer 20euros. Je pars, seul, dans la rue principale de Kuta, ville hyper-hyper touristique ou nous nous sommes terres car elle est a cote de l'aeroport, qui regorge de moneychanger. Les taux affiches sont compris entre 14200 et 14500 roupies pour un euro. Le premier money changer (qui affiche 14500) m'offre 13000!?! Il m'explique que c'est sa commission! Qu'a cela ne tienne, un certain nombre de moneychangers affichent clairement « no commission » a des taux plus competitif! Je m'y dirige. Le premier m'annonce que pour 20euros, son taux ne sera que de 11000!!! Eh oui, avec les petites coupures le taux change m'explique t'il! Incroyable! Blase, je me dirige chez un deuxieme. Taux: 14400. J'entre et demande si je peux changer mes 20 euros. Ils sont deux (le detail a son importance). L'un prend une calculette a m'annonce 270000. Je comprends pas. Je prend la calculette, fait l'operation... resultat 288000. Ca a l'air de pas trop aller mais ils me sortent l'argent... en billets de 20000! Je leur donne les euros. Je crois que c'est regle mais tout a coup, ca chipote sur la toute petite coupure et pendant que l'un minaude avec les billets de 1000, l'autre reprend l'argent en main (les roupies), en fait un paquet et les remet sur la table. Ni vu, ni connu! Pas dupe, je me mets a recompter mais aussitôt il m'arrache l'argent des mains en me disant qu'il va me donner des grosses coupures! Ca me va! Sauf qu'on m'annonce que ce ne sera que 270000! Et si je ne suis pas d'accord je n'ai qu'a aller voir ailleurs! (sic) On croit rever! Passablement enerve j'ai arpente toute la rue, je passerai sur les taux derisoirs (style 10000), et concluerai sur le coup le plus tordu. Taux annonce:14350. Je vois clairement le gars taper sur sa calculatrice les bons chiffres mais le resultat est... 270000!?! Je suis incredule, ebahi... puis goguenard! J'ai compris! Mais il faut quand meme que je verifie. Riant a gorge deployee, je prends la calculatrice et me met a taper les chiffres. Le gars essaye de reprendre son bien mais je m'y oppose. Je lui dit (ok, j'hurle un peu pour que tout le monde entende... notamment les touristes derriere moi) que je veux voir ca par moi-meme, que c'est le coup le plus fort qu'on m'ait fait! Et effectivement, 14350x20 donne 270000!!! Mathematique balinaise. Le gars avait tape un programme sur sa calculatrice (qui inclue sa commission). Et le touriste candide se fait avoir! Ma reaction n'a pas plu et deux accolytes sont arrives en bombant le torse! Je suis parti en applaudissant a tout rompre!
Bon, ca fait un peu grippe-sou toutes ces histoires d'argent mais la tentative d'arnaque fut permanente ici. Dommage, ca a franchement verole notre perception de l'ile. Meme les beautes naturelles (les paysages etaient magnifiques. Montagnes, rizieres en terrasses, barriere de corail, poissons multicolores,...) et la culture (des centaines de temples, des offrandes a chaque coin de rue) de Bali ont perdu leur saveur. C'est bien simple, je n'ai meme pas pris une photo sur l'ile. Quand le coeur n'y est pas...
Fini de parler de Bali. Finalement, d'ici peu, nous nous rememorrerons tout cela avec le sourire. Ce genre d'histoire, c'est chiant sur l'instant mais ca devient de bons souvenirs. A propos de souvenir, celui de l'Indonesie restera grave pour toujours dans nos coeurs. Petit bilan. 58 jours a sillonner les routes, explorer les vestiges du passe, admirer les merveilleux paysages et decouvrir les habitants de l'archipel. Ces deux mois furent riches. Tres riches. De paysages, d'histoires de vie, de rencontres. Les indonesiens nous ont donne la lecon (sauf a Bali... euh ... ok je sors!). Lecon d'humilite, de simplicite, de gentillesse. Lecon d'hospitalite surtout. Si l'Inde nous a emerveille par sa richesse et son aprete, nous garderons de l'Indonesie un souvenir grandiose de ces habitants. Les 3 iles, que nous avons visite, sont forts differentes. Sumatra est douce et sauvage. Java est moderne et hyper-occupee (dans tous les sens du terme). Quant a Bali... J'imagine le Kalimantan (la partie indonesienne de Borneo), le Sulawesi ou la Papouasie tout aussi particuliers. Difficile de parler de l'Indonesie tant on a l'impression de passer d'un pays a un autre des que l'on change d'ile. La societe indonesienne est proteiforme. Melting pot culturel, theologique, comportemental. Que reste t'il de commun a toute l'archipel? Une volonte farouche d'asseoir la democratie! Une grande tolerance religieuse et comportementale! La langue, aussi! A propos de la langue, savez-vous que dans la conjugaison indonesienne, il n'existe ni passe, ni futur! C'est le sens de la phrase qui nous indique dans quelle temporalite on se trouve. Cette information n'est pas qu'anecdotique. Elle est certainement une des sources du « caractere » indonesien. Une langue n'est pas qu'un moyen de communication, elle « modele » ses pratiquants. Et les indonesiens, tout comme leur langue, se positionnent dans le present! Le passe est ce qu'il est (ils sortent de 30 ans de dictature... Personne ne nous en a jamais parle ou presque), le futur est hypothetique et seul compte le present. Vivre au present, l'apprecier tel qu'il est, c'est certainement l'autre grande lecon que nous ramenerons avec nous.
Present encore. A Java, les parents donnent un nom a leur enfant (comme partout) mais pas leur patronyme! C'est la seule civilisation que je connaisse ou le nom de l'enfant n'a aucun lien avec celui d'au moins un parent (un bel exemple: l'enfant de Monica et Lukas, nos amis d'Agricinal se prenomme Biru, ce qui veut dire bleu. Mais son nom complet, traduit de l'indonesien, est Ciel Bleu, Paix sur Terre. Tout simplement!). Du coup, dans la societe javanaise, le concept de dynastie ou de lignee disparaît et, avec lui, une certaine idee de l'immortalite. Rien ne perdure, tout est ephemere. Present toujours.
Pour finir, je vous laisserai, comme pour chaque pays, avec nos chiffres clefs:
10. le nombre de livre lus
25. nombre de lits differents dans lesquels nous avons dormi
58. nombre de jours passes en Indonesie
1098. photos conservees
1200. budget depense en euros
3000. en km, la distance approximative parcourue (sur terre uniquement)

A+

2 commentaires:

Unknown a dit…

Bilan Bali... ballot
je crois que vous êtes passes a cote de quelque chose dont vous ne soupçonnez pas la grandeur, dommage plus de chance la prochaine fois.....Bali ca n'est pas fini. gros becs à vous 2

Sandrine a dit…

Hello Ben Hello Marie !!
Ici Sandrine de retour à Paris... Nous avons partagé ensemble une superbe voiture en direction du Ijen....

Meme avis, sur Bali, et itou pour Lombok. Certainement passé à cote de quelque chose.... M'enfin, cela laisse un gout un peu bizarre et destabilisant surtout quand il s'agit comme pour moi des derniers jours de vacances..

Vivement la suite de votre route ... Vous etes où maintenant ?
Bises
Sandrine