mercredi 7 janvier 2009

Quelque soit son nom!











Varanasi, Benares, Banaras, Kashi... 5 jours, maintenant, que nous avons pose nos guetres sur les bords du Gange. 5 jours que nous nous impregnions de son atmosphere radicale, sauvage et gregaire. La ville est peut etre le parfait reflet de l'inde moderne. Pure et souillee. Fiere et depravee. Agitee et nonchalente. Elle offre mille et un visages. Mystique, ludique ou mercantile, elle deborde, litterallement! Maelstrom grouillant de sadhus, ermites rougeoyants, gardiens de la tradition hindouiste et de brahmanes, de la haute castes des pretres, marquants les fronts de rouge, d'ocre et de blanc; d'enfants mendiants, de rabatteurs vereux et de dealers insistants; de masseurs itinerants, de vendeurs ambulants et de touristes baboïsant; de vaches sacrees mais crottees, de singes effrontes et de chiens mites. Varanasi est sale et polluee... Mais riche et intriguante. Paradoxale! Les blanchisseurs qui battent le linge sur les bords du gange sont cernes par les buffles dont on rammasse les crottes pour en faire du combustible. Le bois est reserve aux cremations. Les depouilles brulent toute la journee et des gueules emaciees et calcinees s'offrent aux yeux de tous, tandis qu'a cote de joyeuses troupes s'adonnent au cricket. Les corps des enfants et des sadhus, purs, sont directement jetes a l'eau ou les pelerins se baignent et se lavent. Ah, au fait, l'eau du gange est la plus polluee du monde mais est censee absoudre tous les peches. Va comprendre!Ici, les rues serpentent, s'enchevetrent et se demultiplient, immaculees de boue, de merde et de crachats mais chaque carrefour reserve une surprise, dessin urbain, son des tablas ou de la cithare, batiment colonial ou artisan au travail. Mais a chaque dedale, son minautore. Ses minautores plutot! Les rabatteurs proposent ici d'entrer dans une boutique, la de vous faire un massage, de vous emmener en croisiere fluviale ou de faire une offrande. Le harcelement est permanent. Mais la bonne humeur est (presque) toujours de mise. Tout est bon pour reussir a soutirer du roupie. Tous les stratagemes sont mis en place. Des litanies, errodees jusqu'à la lie, sont psalmodiees, jusqu'a l'ecoeurement. Du « look today, buy tommorow » des soieries au collections numismatiques. Des masseurs vous tendant la main pour ne plus la lacher et commencer sceance tenante leur vigoureux massages aux eructations incomprehensibles, en francais dans le texte, sur Nicolas sarkozy, des cacahuetes et une boutique de merde (cherchez pas a comprendre, c'est trop complique mais ca nous est arrive plusieurs fois!). Et le pompon, les petits mendiants qui pincent ou giflent leur petit(e) frere ou soeur pensant, certainement, que ces pleurs vont attendrir les dociles occidentaux! Tout ca, tout se melange, dur et beau à la fois, c'est Varanasi. On dit de l'Inde qu'on la deteste ou qu'on l'adore mais qu'elle ne laisse pas indifferent, c'est encore plus vrai pour Varanasi... Nous, on adore!

1 commentaire:

Les Parents a dit…

Ton texte nous fait, mieux encore que les photos, toucher du doigt les terribles contrastes de ce pays entre la réalité quotidienne et l'aspiration spirituelle,la misère et la beauté. Et puis surtout ça nous permet d'avoir ton point de vue sur ce que vous découvrez.
J'ai à chaque fois plaisir à te lire

Pierre