mardi 25 août 2009

French Doctors



17eme jour. De Khongoryn Els a Yolyn Am.
Nous quittons les dunes direction la gorge glacee de Yolyn Am. La gorge des vautours. Le paysage continue de defiler devant nous. Toujours. Encore. Immense. Demesure. Plus les heures et les jours filent, plus nous nous rendons compte de l'infinie (ou presque) etendue dans laquelle nous evoluons. La glace recouvre Yolyn Am de facon quasi-permanente (j'insiste sur quasi). Inconcevable de la glace au milieu du desert? Je l'ai deja dit, en Mongolie, c'est possible! Il faut dire que le desert de Gobi est probablement la region championne du monde des ecarts de temperatures. Nous le vivons au quotidien. Grosse chaleur en journee (+ de 30°C) et froid ( - de 10°C) le soir. Et nous sommes en ete. Imaginez en hiver!
A peine arrive a Yolyn Am une femme nous interpelle affolee. A t'on des bandages? Un sculpteur (il y en a beaucoup autour de la gorge qui vendent leur production aux touristes) vient de serieusement s'entailler le bras avec un coutelas! Dans son malheur, le jeune homme a une veine (sans jeu de mot) indeniable. Quelle chance a t'on quand on se tranche le bras au milieu du desert de Gobi de tomber, dans les 10 minutes suivantes, sur un chirurgien et un anesthesiste equipes de leur dispensaire de campagne? Aussitôt la situation evaluee, la task force medicale se met en branle. Fil et aiguille. Desinfectant. Anesthesie locale. La plaie, pas belle a voir (7-8cm de large), est suturee dans le quart d'heure. Peut-etre ont-ils sauve son bras et son avenir? Franchement, ce n'est pas totalement impensable!
Notre malchance a nous, toute relative, est que Yolyn Am n'est pas glacee a cette periode de l'annee. En general, la glace disparaît a la mi-juillet pour reapparaitre debut septembre. Dommage. La ballade dans cette gorge etriquee fut tout de meme tres belle.
Sortis de la gorge, nous avons encore roule une bonne heure pour, finalement, nous poser dans un petit camp de yourte plante au milieu de nulle part. L'immensite du desert sera notre compagnon ce soir! A peine arrive, on nous annonce que la famille est en train de fabriquer du feutre. Pour les nomades, c'est LA matiere premiere. Il sert a confectionner des vetements ou des matelas et a isoler les yourtes du froid. Comme les plupart des activites des steppes, ce travail est long et fastidieux. Il faut d'abord etaler, de facon homogene, la laine de mouton sur une large surface. Apres l'avoir abondomment asperger d'eau, on l'enroule autour d'une barre de metal qui sera ensuite trainer (aujourd'hui par une voiture, hier par des chevaux) sur plusieurs kilometres pour lier les fibres. Il semble que les gestes n'ont pas changer depuis des siecles et malgre la penibilite de ce travail, la bonne humeur regne chez chacun. J'imagine notre tete, si nous, occidentaux, avions a effectuer ces taches (traires des dizaines de chevres, ramasser des bouses de vaches, preparer l'airak, ...)! Probablement abandonnerions nous au bout de 10 minutes! Ou 2? Trop penible! Travail inhumain! Pourtant, ici, les gens ne rechignent pas et gardent le sourire, rient a la moindre occasion et semblent prendre du bon temps. Leur quotidien, c'est une vie simple, connectee a la terre. Une vie ou l'on a pas le choix, ni le temps de se lamenter sur son sort. Ils vivent au present et profitent de tous les moments. Quoiqu'il advienne. Profiter de l'instant present, ne pas ressasser le passe et ne pas se projeter dans l'avenir, est certainement LA lecon que je ramenerais de ce voyage!

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