lundi 31 août 2009

Manuel d'eco-tourisme



La famille s'en est allee... Nous reprenons notre numero de duellistes. La fin de la semaine a ete piano, rythmee par quelques courses, l'organisation de la suite de notre voyage et une visite a la famille de Jargal, notre interprete pendant le tour. La famille de Jargal habite une petite cite industrieuse, a 2 heures de route de UB, adossee a une des plus grosses mines de charbon du pays. La vie, la-bas, est diametralement opposee a celle des nomades. Ca sent la Russie (en tout cas, l'image que je m'en fais). D'ailleurs se sont eux qui on construit la ville pour pouvoir exploiter la mine. Architecturalement, ca ressemble a nos banlieues. C'est pas tres beau (doux euphemisme), tout carre et un peu vetuste. Ca s'est voulu fonctionnel en son temps. Au detriment d'autres valeurs, plus humaines. Collectivisme quand tu nous tiens... Qu'importe! La chaleur est ailleurs. A l'interieur des murs vieillissants. La rencontre avec la famille a ete tres agreable. Nous avons pu partager leur quotidien. Mere, pere, freres, soeurs, conjoints et bambins dans un 2 pieces. 10 (avec nous) sous le meme toit. Deco a minima. La vie simple d'une famille moyenne. Rien ne manque (de vital) mais rien n'est superflu. Signes exterieurs de richesse? Machine a laver, tele, frigo, sono... et beaucoup d'amour! Qu'a t'on reellement besoin d'autre? Cela alimente mes reflexions depuis quelques jours. Pourquoi notre sur-abondance nous deprime t'elle? Machiavel disait (plus ou moins, j'ai pas retrouve la citation) que " Pour un riche, la seule facon d'etre sur de ne pas perdre ses richesses est d'en accumuler encore plus! ". Qu'on ne se meprenne pas, je n'ai rien contre les riches, j'ai quelquechose contre "le toujours plus"! Ne peut-on pas sortir de ce cercle infernal? Comment relativiser? Mon remede, c'est le voyage! Observer les autres permet de remettre les pieds sur terre et de revenir a plus de decence.
Pour que ca marche, il faut voyager, certes, mais pas n'importe comment. Il faut aussi savoir lacher prise, casser un certain nombre de ses prejuges, se mettre en danger (psychologiquement parlant)... Etre un eco-touriste en somme. Mais c'est quoi un eco-touriste, en fait? Petite explication personnelle!
Quand on parle eco-tourisme, on pense immediatement a la nature, ne pas jeter ses poubelles n'importe ou, respecter l'environnement, ... Soit. La nature est un eco-systeme fragile. Mais pourquoi, l'occidental moyen a tendance a plus faire attention a la nature qu'a l'humain? Et une societe alors? N'est-ce pas un ensemble complexe et fragile? Je pense que nous devrions prendre soin de ne pas trop la perturber quand nous voyageons. Ne pas debarquer avec nos gros sabots d'occidentaux plein de certitudes et la saccager avec nos valeurs qui seraient meilleures par essence! Nous ne sommes que des hotes en terre etrangere. Cela implique une certaine retenue, un peu de recul et une grande ouverture d'esprit.
Certes nous sommes et resterons occidentaux. Notre culture nous colle a la peau et nous la trimballons bon gre, mal gre avec nous. Le but n'est pas de s'en debarrasser mais de l'alleger pour pouvoir s'impregner de celle de l'autre. Je crois avoir une bonne analogie pour ca! Notre culture est comme un habit complet. Il a plusieurs couches. Manteau, veste, chemise et sous-vetements. Nous ne nous debarrasserons jamais de nos sous-vetements. Ce serait indecent. C'est notre culture innee. Quid du reste? Je pense que pour pouvoir s'impregner d'une autre culture nous devons nous delester de quelques couches. Tomber la veste. Ou la chemise. Selon l'envie ou la capacite. C'est a ce prix que l'on peut vraiment decouvrir... et comprendre. Comprendre et proteger. De nous, de notre opulence, de notre individualisme, de l'argent-roi!
Ah, le rapport a l'argent! Chez nous, il regit tout. Il est de mon avis que c'est la derniere chose que nous devrions "importer". Or nous le faisons. Nous distribuons de l'argent a tout va... et pour presque rien! Satanes pourboires. Certes, chez nous, ca se fait. En Asie, presque pas. Ok, les sommes sont minimes pour nous... mais extravagantes pour eux. Quelques euros, ca ne semble rien mais c'est enorme! Par exemple, ici, en Mongolie, le salaire minimum est de 50 euros, le moyen de 100 et un docteur touche 150euros/mois. Donner quelques euros a un gamin parce qu'il nous a aide, parce qu'il est mignon ou dans le besoin, ca peut sembler une bonne idee, ca peut sembler aider... mais ce n'est pas le cas. Je pense meme que c'est le contraire. Ca cree des desequilibres qui peuvent avoir de graves consequences. Qu'arrive t'il quand un enfant gagne plus que son pere en tendant juste le bras? Je vous le donne en mille: il reste dans la rue! A l'extreme, en Inde, la mafia n'hesite pas a mutiler les enfants. Un enfant handicape, ca emeut plus... donc ca rapporte plus! Sans aller jusqu'à la, ce cote "je jette l'argent par les fenetres" entraine une modification du comportement des locaux envers les occidentaux. Cet argent ne devient plus un cadeau mais un du. C'est le virus du "porte-monnaie ambulant". Et quand celui-ci s'est infiltre dans le cerveau des gens... Plus moyen de le deloger. Ce sera toujours, le riche contre le pauvre. Consternant. Je recommande, plutot que de donner de l'argent, d'offrir un "vrai" cadeau. Pas grand-chose, un petit rien. Quelquechose de personnel... ou d'utile. La est le veritable echange. A ce moment la, nous devenons des egaux. Et nous preservons les valeurs de l'autre. C'est quand meme plus humain, non?

2 commentaires:

Unknown a dit…

qu'ajouter de plus?

Les chats a dit…

si on peut citer Montesquieu

La grande envie d'avoir del'argent fait qu'on en a pas

ou


On dira de l'argent ce qu'on disait de Caligula;Iln'ya jamais eu un si bobnesclave et un si méchant maitre